Les coûts d’exploitation dans le transport routier de marchandises (TRM) resteront orientés à la hausse pour 2023. C’est l’une des conclusions du mini livre blanc de 8 pages édité récemment par la plateforme digitale de transport multimodal Upply. Plus précisément, son expert sur le transport routier William Béguerie estime que, durant le premier semestre 2023, le prix du transport restera en phase avec la volatilité des cours du pétrole, comme en 2022. Mais en revanche, si une éclaircie économique a lieu durant l’année (notamment en fonction de l’évolution de la guerre en Ukraine), il prévoit une forte augmentation des taux de fret due à un fort déséquilibre entre l’offre et la demande. Actuellement, le conflit en Ukraine affecte triplement l’industrie du transport routier : baisse de la demande, aggravation de la pénurie de personnel (plus de conducteurs ukrainiens et biélorusses sur le marché), et menace sur la disponibilité du carburant en 2023 en Europe suite à l’abandon de l’approvisionnement russe en pétrole. Cette hausse des prix du TRM lors d’un éventuel redémarrage de la croissance économique risque d’ailleurs d’être durable car il faudra des années au marché pour réajuster les capacités de transport en recrutant des conducteurs (le pic de la pénurie de chauffeurs en Europe est anticipé à partir de 2026) ou en développant des véhicules ou des modes de transport alternatifs. Le tout dans un contexte de transition écologique où beaucoup de villes européennes, notamment en Allemagne, commencent à interdire l’entrée des véhicules diesel Euro 4, où les zones à faibles émissions (ZFE) montent en puissance en France, et où les VUL électriques sont encore produits industriellement en quantités insuffisantes. JLR