Newsletter quotidienne n° 3711

Moins de deux mois après son entrée au capital du prestataire québécois Transit Nord Plus (voir NL 3678), le Groupe Blondel s’est offert le groupe familial français Sobotram. Implanté à Crissey, en Saône-et-Loire, cet autre 3PL propose toute une palette de prestations allant de la messagerie au stockage de matières dangereuses, en passant par le transport de lots partiels ou complets, via ses 5 filiales (Sobotram, Soboroute, 71 Express, Berthelard, Dupont Bedu). Fort de ses 450 collaborateurs, près de 300 véhicules et environ 82 000 m² d’entrepôts, dont plus de 20 000 dédiés aux matières dangereuses, il a réalisé l’an dernier un CA de 76 M€. « Grâce à ses différentes sociétés, nous étendons nos capacités dans le transport de messagerie et renforçons notre offre logistique sur la partie Seveso », souligne Grégoire Blondel, le président du Groupe Blondel. Le prestataire franchit dans le même temps un nouveau palier de croissance en atteignant son objectif de 300 M€ de CA, initialement prévu en 2025. Le groupe totalise désormais 400 000 m² d’entrepôts et emploie 3 000 collaborateurs répartis sur une quarantaine de sites en France, au Canada, en Tunisie et au Maroc. Son opération de croissance externe, dont le montant n’a pas été communiqué, a été réalisée dans le cadre d’une augmentation de capital à laquelle ont participé le dirigeant, les managers et ses investisseurs historiques (Bpifrance, Crédit Mutuel Equity, Picardie Investissement et Capitem Partenaires). AD

Mercredi dernier, c’est le ministre délégué chargé des Transports Clément Beaune en personne qui a annoncé les 18 projets lauréats de la 2^ème édition du programme d’excellence Propulse de l’Agence de l’Innovation pour les Transports (AIT). Cette initiative a pour vocation d’accompagner et d’accélérer des projets innovants dans le secteur des transports qui permettront de relever le défi de neutralité carbone fixé à l’horizon 2050 à l’échelle européenne. Les lauréats bénéficient d’un accompagnement complet d’une durée de 9 mois pour accélérer et faciliter leur mise en œuvre. Trois projets concernent plus particulièrement des problématiques Supply Chain, dans deux des quatre catégories de cette 2^ème édition de Propulse. Pour l’appel à projets « Transports durables » (neuf projets retenus), on retrouve la « solution innovante de logistique urbaine du dernier Km », portée par la start-up Deki, qui avait déjà déroché fin 2022 le label GreenTech Innovation (voir NL 3639). Il y a aussi un projet de « plateforme numérique permettant d’acheminer du fret léger par les trains régionaux de voyageurs », présenté par Mauna Consulting (MCLedger). Pour l’appel à projets « Partage de données » (cinq lauréats), citons également l’application QuickADR de traçabilité de marchandises dangereuses proposée par l’entreprise Alsace Conseil. JLR

Le 7 février dernier, un protocole d’accord a été signé par Philippe Wahl, le Pdg du groupe La Poste, Rodolphe Saadé, le Pdg du Groupe CMA CGM, Yves Delmas, le DG de GeoPost (spécialiste de la livraison de colis en Europe, filiale du groupe La Poste) et Mathieu Friedberg, le DG de Ceva Logistics (3PL et Freight Forwarder filiale du groupe CMA CGM). La coopération envisagée entre les deux groupes porte sur deux grands sujets. Le premier est l’approfondissement des « relations d’affaires » entre GeoPost et Ceva Logistics au niveau de leurs expertises, leurs services et leurs implantations, pour améliorer la qualité et la compétitivité des prestations réalisées pour leurs clients respectifs en matière de livraison de colis, de transport et de stockage. L’autre volet de ce protocole d’accord concerne la mise en place d’une réflexion commune autour des enjeux d’économie circulaire et de logistique urbaine durable, en vue de développer de nouvelles offres en France et en Europe. L’un des objectifs est notamment d’examiner les moyens de réduire l'impact carbone des livraisons de leurs clients. Leur communiqué commun rappelle que le Groupe CMA CGM vise le net zéro carbone en 2050 et que le groupe La Poste, qui affiche depuis 2012 une neutralité carbone par colis (en partie par des mécanismes de compensation), poursuit l’objectif de réduire de 30 % ses émissions carbone par colis d'ici 2025 par rapport à 2013. « La Poste pourra compter sur notre réseau à l’international ainsi que sur l'expertise de notre filiale Ceva Logistics dans certains métiers clefs, tout comme nous pourrons nous appuyer sur la leur. Ce partenariat nous permettra ainsi d'étendre notre offre de services auprès de nos clients respectifs » a déclaré Rodolphe Saadé. JLR

D’ici la fin de l’année, la foncière Arefim GE compte lancer la réalisation de deux entrepôts mitoyens de 30 000 et 12 000 m² à Duppigheim, à une vingtaine de km au sud-ouest de Strasbourg. Ce projet s’inscrit dans la réhabilitation de la zone industrielle de Bruche, puisqu’une partie du foncier mobilisé a été racheté au groupe Unilever suite à la fermeture en octobre 2021 d’un site industriel de Knorr (soit 3,8 hectares en partage avec le spécialiste de la viande végétale Umiami, qui y bâtira un centre de production). L’autre partie était occupée par deux entrepôts en froid exploités par un logisticien. Bien que le dossier soit à l’instruction, PC déposé et enquête publique en cours, les deux futurs entrepôts développés par Arefim GE ont déjà été pré-loués par des acteurs de l’agro-alimentaire, avec la perspective de 250 emplois à la clé. Le plus vaste des bâtiments sera multi-températures, tandis que le second sera en froid négatif, les deux visant une double certification HQE bâtiment durable niveau Excellent, et Breeam Excellent, et le projet une labellisation Biodivercity. La présence sur zone d’une espèce protégée, le crapaud vert, a d’ailleurs dû être prise en compte, en lien avec la Dreal, et sera surveillée avec un écologue. Une phase de déconstruction des bâtiments existants s’annonce, qui s’inscrira aussi dans la politique RSE d’Arefim GE, puis ce devrait être sa maison-mère, le constructeur KS Services, qui devrait se charger de réaliser les deux nouveaux entrepôts. MR

Spécialiste de la pièce détachée assurant une nouvelle vie aux smartphones et autres produits high-tech, le lyonnais Utopya a investi dans une machine d’emballage sur mesure CVP Impack pour livrer avec plus d’efficacité sa clientèle de professionnels de la réparation partout en France et en Europe. Fondée en 2013 par Aldric Meneghel dans un box de 9 m², Utopya est partie prenante de ce volet tech de l’économie circulaire de plus en plus prisé des consommateurs, d’où ses 50% de croissance sur l’année écoulée. Un élément clé de cette dynamique a été l’installation mi-2021 sur son entrepôt de 3 000 m² de cette solution d’emballage automatisé qui assure le façonnage de colis adaptés à leur contenu, désormais produite et distribuée sous la bannière de Sparck Technologies (mais alors dans le giron de Quadient, ex-Neopost, voir NL 3456). « La démarche de faire réparer son smartphone, au lieu d’en acheter un nouveau, est conditionnée par le temps de remise sur le marché, explique Aldric Meneghel. L’enjeu de notre business model est d’arriver à expédier le soir-même les pièces de rechange aux réparateurs, pour que le client final ait son smartphone dès le lendemain. C’est pour atteindre ce niveau de compétitivité que nous avons fait le choix d’automatiser le processus de formage de colis ». La CVP Impack en question peut former 250 colis par heure, assurant un gain de temps qui a permis de repousser le cut-off de 17 à 20h. « Ces 3h sont stratégiques afin de tenir la promesse client faite à J+1. 70% de notre CA est réalisé sur ce laps de temps », souligne le CEO et fondateur d’Utopya. Le gain de temps est très significatif, et la technologie assure une meilleure qualité des emballages expédiés. Donc une réduction des taux de casse et de vol de ces produits fragiles, qu’il s’agisse de tout petits composants ou de batteries de téléphone, avec une taille adaptée au contenu qui permet d’éviter les besoins de calage et d’optimiser les volumes à transporter. Et dans la même optique d’efficacité, Utopya s’est récemment doté d’un système AutoStore pour optimiser ses capacités de stockage et intensifier sa préparation de commandes. MR

Poids lourd de l’intralogistique en Europe, Jungheinrich affiche ses ambitions nord-américaines avec l’acquisition du groupe Storage Solutions, pour quelque 375 M€ (pour 100% du capital racheté aux investisseurs Merit Capital et MFG Partners, ainsi qu’aux dirigeants de l’entreprise qui bénéficieront sous condition d’un complément de 5 à 10% de ce montant). Fondé en 1978 dans l’Indiana, Storage Solutions s’était lancé comme distributeur d’équipements d’entrepôt neufs et d’occasion, avant d’évoluer vers un modèle d’intégrateur, concevant sur mesure et mettant en œuvre chez ses clients des installations allant du simple entreposage ou convoyage à des formules d’automatisation sophistiquées. Avec 170 collaborateurs et ses compétences intégrées (conception et ingénierie, optimisation des flux, gestion de projet et même montage), l’entreprise compte une clientèle récurrente de grands acteurs de la prestation logistique, du e-commerce, de l’agroalimentaire ou de l’industrie, pour un CA qui a atteint 290 M$ en 2022 (avec un Ebit de 34 M$). Avec cette acquisition qui s’inscrit dans son plan stratégique 2025+ (voir NL 3266), Jungheinrich entre sur le marché américain de l’automatisation intralogistique ‑en plein boom‑ en bénéficiant du large spectre de projets menés par Storage Solutions à l’échelle du pays, mais aussi avec la volonté d’accompagner le développement outre-Atlantique de sa clientèle européenne. Sans compter la possibilité de cibler à moyen terme le Canada ou le Mexique. Il est précisé que cet achat n’aura pas d’incidence sur son partenariat avec Mitsubishi Logisnext Americas, qui restera la seule activité de Jungheinrich sur le marché nord-américain des chariots élévateurs. MR