Newsletter quotidienne n° 3787

Désormais reconnu à l’international comme un spécialiste de la visibilité temps réel sur le transport, le français Shippeo franchit aujourd’hui un palier avec le lancement d’un nouveau produit dénommé TPA, pour Transportation Process Automation, et présenté comme révolutionnaire. La proposition de valeur n’est plus seulement de calculer précisément les horaires estimés d’arrivée (ETA) et de lancer des alertes en cas de retard problématique, mais aussi d’aider l’organisation à trouver des solutions et à prendre des actions pour éviter ou atténuer les risques identifiés en temps réel par la plateforme Shippeo, en faisant collaborer les équipes internes de l’entreprise cliente (transport, manufacturing, commercial, etc), ainsi que ses partenaires. La solution TPA s’appuie sur une couche technologique « packagée » développée par Shippeo qui propose non seulement une visibilité temps réel sur le transport, mais aussi des capacités de machine learning et d'automatisation des workflows qui permettent une communication proactive avec les transporteurs et les clients, la résolution des retards et l'accélération de la préfacturation. TPA propose aussi des API pour la connexion et l’intégration des données avec des systèmes de control tower de partenaires tiers, qui vont recommander les actions à mettre en œuvre en cas d’alerte sur le transport, sur la base de différents scenarios. « TPA apporte notamment aux tours de contrôle supply chain la brique temps réel sur le volet transport. C’est une solution qui fonctionne forcément au sein d’un écosystème », nous a confié Lucien Besse, directeur des opérations et cofondateur de Shippeo. (voir suite) JLR

Lancée aujourd’hui par Shippeo (voir article précédent), la solution TPA s’appuie en partie sur les co-développements effectués par le Groupe Renault, Shippeo et Google Cloud sur la Control Tower du constructeur automobile pour gérer la supply chain amont sur ses 35 sites à travers le monde. Dans ce très beau projet, qui figurait en janvier dernier parmi les huit finalistes des Rois de la Supply Chain 2023, la dimension temps réel des données de visibilité transport de Shippeo et la technologie d'IA de Google Cloud ont été associées dans une plateforme d'orchestration qui vise à recommander les prochaines meilleures actions, avec des données de coûts estimés pour aider les utilisateurs à prendre la meilleure décision dans l’objectif de maintenir le bon fonctionnement des lignes de production. Pour sa solution TPA, Google figure donc logiquement parmi les partenaires de Shippeo, mais il n’est pas le seul. « Que le client utilise une tour de contrôle X ou Y, nous pouvons lui proposer TPA pour l’alimenter en données transport temps réel en y intégrant du machine learning et de l’automatisation de process » nous explique Lucien Besse, le COO de Shippeo. Les autres sociétés associées à Shippeo pour le lancement de TPA sont d’autres acteurs de l’univers des control towers, comme e2open (tour de contrôle GLO, Global Logistics Orchestration), 4flow, ou Snowflake, mais aussi du monde du conseil, comme IBM Consulting (et 4flow). A noter que la solution TPA et la tour de contrôle supply chain seront présentées demain lors du Gartner Symposium/Xpo Supply Chain 2023 à Barcelone, par Anand Medepalli, directeur des produits chez Shippeo et Quynh-Nhu Neve, Supply Chain General Manager of Process Engineering for Parts Logistics au sein de Renault Group. JLR

« Une année paradoxale ». Voilà comment Eric Sarrat, son président, résume l’exercice 2022 de GT Logistics. En effet, si le spécialiste de la logistique in situ a vu son CA bondir de 31,5 %, à plus de 100 M€, il a aussi enregistré une baisse de sa rentabilité avec un repli de 2,5 points de sa marge sur coût direct. Ses clients n’étant pas toujours en mesure de répondre à ses demandes de revalorisation de tarifs alors que sa facturation comprend une partie fixe et une partie variable (à l’unité d’œuvre produite), le prestataire a ainsi décidé ces dernières semaines de mettre un terme, ou de ne pas renouveler, plusieurs de ses contrats. Ils représentaient un CA annuel cumulé d’au moins 10 M€. « Nous avons arrêté un contrat de co-packing avec le spécialiste des coffrets de maternité La Boîte Rose à Saint-Ouen-l’Aumône, un contrat de support de production avec le sidérurgiste Arcelor sur son site de Dunkerque, et un contrat de logistique avec l’équipementier automobile NTN-SNR sur sa plateforme de distribution de Cran-Gevrier, près Annecy », illustre Eric Sarrat. Dans le même temps, GT Logistics a commencé à travailler pour L’Oréal sur son site du Cosmetic Park Arefim près d’Orléans, le distributeur de lubrifiants DLBC sur sa plateforme logistique d’Arras (62), et les sites des Ateliers industriels de l’aéronautique (AIA) situés en Bretagne (voir NL 3730 & 3667). Autre motif de satisfaction du prestataire : GTX Industry, sa filiale de conseil en ingénierie avec délégation de production, a signé son premier contrat. « Il doit démarrer à la fin de l’année et a été scellé avec une entreprise de l’aéronautique spécialisée dans l’aménagement des cabines d’avion », souligne Vianney Bernat, directeur de GTX Industry. Pour ce dernier, GT Logistics peut aujourd’hui proposer une solution quasiment de bout en bout en matière de production et de logistique grâce à sa filiale GTX Industry. Par ailleurs, le prestataire, qui a participé à la création de la start-up Wiilog spécialisée dans les applications web/mobile de traçabilité basée sur diverses technologies (code-barres, QR code, RFID, IoT), vient de contribuer à hauteur de 1 M€ à la première levée de fonds d’un montant total de 3 M€ du groupe de robotique et de cobotique Génération Robots, rebaptisé à cette occasion NGX Robotics. GT Logistics était déjà actionnaire depuis plusieurs années de son entité HumaRobotics, distributeur exclusif des robots collaboratifs Doosan Robotics en France. AD

La récente nomination de Jérôme Petit comme directeur général délégué de Bolloré Logistics entend indiquer que le 3PL ne compte pas mettre son développement sur pause en attendant la finalisation de son acquisition programmée par CMA CGM (voir NL 3770). Aux côtés de son président Thierry Ehrenbogen et en tirant parti de sa riche expérience à l’international, la mission de Jérôme Petit est de proposer aux clients « des solutions toujours plus efficaces et compétitives et de continuer à étendre son réseau mondial », qui s’appuie à ce stade sur 15 000 collaborateurs et couvre près de 150 pays. Sur ses 30 années et quelques au sein du groupe, ce diplômé de Kedge Business School Marseille (puis d’un MBA de l’Insead en 1997) a exercé près de 25 ans en Asie, après des débuts au Moyen-Orient. Il a ainsi participé à la création de plusieurs filiales, puis officié pendant 12 ans comme CEO pour la zone Asie-Pacifique, avant de regagner Paris mi-2016… pour prendre les rênes des activités en Afrique. Après la cession de ce périmètre à MSC en fin d’année dernière (voir NL 3681), et son changement de nom pour Africa Global Logistics début avril (voir NL 3747), il a finalement quitté la direction de ce nouvel AGL pour poursuivre l’aventure chez Bolloré Logistics. « Les mois qui viennent vont être denses et probablement marqués par un changement de taille au sein de notre organisation, note-t-il. Le projet de cession de Bolloré Logistics au Groupe CMA CGM doit être accompagné pour préparer l’avenir dans les meilleures conditions et réussir ce tournant majeur ». À ce stade, c’est visiblement dans les équipes de direction que des changements s’opèrent, à l’image de la nomination également courant mai d’un nouveau DG pour Bolloré Logistics Asie-Pacifique, Olivier Boccara. Également entré dans le groupe au début des années 90, il avait notamment assuré quelques mois la direction générale des activités France en 2016 avant d’être nommé VP exécutif en charge des ventes et du développement du groupe à l’échelle mondiale. Basé à Singapour, lui aussi a pour mission d’initier de nouveaux projets pour stimuler la croissance dans des secteurs clés comme l’aéronautique, la santé, le luxe et les cosmétiques. Ce développement sur l’Asie apparaît d’autant plus clé dans la perspective de rejoindre le giron de l’armateur marseillais. MR

C’est officiel, ID Logistics a finalisé le rachat annoncé au mois de mars du prestataire polonais Spedimex (voir NL 3740). Cette entreprise, qui travaille surtout pour des clients des secteurs de la mode, du e-commerce et de la cosmétique, opérera désormais sous le nom du groupe dirigé par Eric Hémar. Le nouvel ensemble aura à sa tête Yann Belgy, le directeur général d’ID Logistics Pologne. Avec cette acquisition, le 3PL français voit ses effectifs croître de 2 000 personnes dans le pays et ses capacités d’entreposage de 230 000 m² (15 entrepôts). Il revendique ainsi la 1^ère place du marché polonais de la logistique, avec désormais 7 000 collaborateurs répartis sur 35 sites. « La complémentarité des portefeuilles clients et expertises techniques de nos deux entités permettra de développer d’importantes synergies commerciales, en particulier pour des clients internationaux, note ID Logistics. L’apport de Spedimex s’inscrit parfaitement dans notre stratégie d’accompagner nos grands clients dans leur développement en Europe et en Amérique ». AD