Newsletter quotidienne n° 3829

Début octobre, c’est vers Paris que filera chaque semaine Pierre-Yves Escarpit, qui rejoint le Groupement Les Mousquetaires pour prendre la direction générale d’ITM LAI (Logistique Alimentaire Intermarché), au service des plus de 2 100 magasins sous enseigne Intermarché et Netto dans l’Hexagone (environ 1 850 et 300 établissements, respectivement). Maillon clé de la trajectoire de Cdiscount, au sein du Groupe Casino, Pierre-Yves Escarpit va donc prendre les rênes d’une organisation d’environ 8 000 collaborateurs orchestrant à la fois les approvisionnements, la logistique et le transport, et qui s’appuie notamment sur 36 bases logistiques réparties sur le territoire (soit plus d’1,2 M de m²). Selon le principe en vigueur au sein du groupement, il officiera en tandem avec un adhérent, en l’occurrence un « mousquetaire » patron de magasin en Bretagne, Olivier Provost, nommé président d’ITM LAI avant l’été. Leur feuille de route : « mener à son terme la transformation du métier logistique pour atteindre les objectifs de ‘coût colis’ et de services point de vente », mentionne la communication des Mousquetaires, sans préciser les leviers qu’il s’agira d’actionner, notamment en matière de coûts pour les quasi 900 millions de colis irriguant chaque année cette logistique exigeante. Dans le contexte inflationniste de l’alimentaire, Intermarché et Netto font partie des enseignes plutôt en conquête de parts de marché, dépassant ensemble les 15% et figurant ainsi dans le trio de tête de la distribution hexagonale. Et rappelons que la transformation logistique évoquée est de longue haleine ; pilotée plus d’une décennie par Éric Le Mignon, elle relevait depuis 2022 de Jean-Emmanuel Mongnot, alors nommé à la direction générale d’ITM LAI en provenance de celle d’XPO Logistics France. Pour relever le défi, Pierre-Yves Escarpit s’appuiera sur sa riche expérience. C’est dans le conseil que cet ingénieur des Ponts et Chaussées spécialisé en Supply chain avait débuté, d’abord pendant 5 ans chez PEA Consulting, puis chez Capgemini de fin 2005 à 2008. Il avait ensuite rejoint le Groupe Casino sur son versant grande distribution, à la direction des flux de Franprix-LeaderPrice en charge de la Supply Chain et des SI. Et c’est en 2012 qu’il avait rejoint l’e-commerçant Cdiscount, devenu filiale à part entière du groupe, en tant que directeur SC, puis aussi des SI en 2015. Depuis 2018, il en était devenu DG adjoint, avec des responsabilités étendues à la direction de l’Offre (Achats & Marketplace). Il avait ensuite piloté la création de sa filiale C-Logistics, et son évolution comme 3PL spécialisé e-commerce (voir NL 3315). MR

Un rachat synonyme de renforcement de positions sur des marchés verticaux à fort développement avec intégration de nouvelles technologies servicielles et prise de contrôle de 11 centres de distribution implantés aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et en Belgique. Tels sont les nouveaux atouts dont vient se doter GXO Logistics en annonçant l’acquisition pour 181 M$ de la société américaine PFSweb. Créé il y a près de 30 ans au Texas, ce spécialiste du e-fulfilmment opère pour le compte de plus d’une centaine de marques des secteurs des cosmétiques, de la mode, de la joaillerie, de la santé et des produits de grande consommation (Champion, Pandora, Shiseido, Kendra Scott, L’Oréal USA, etc.). L’entreprise, dotée d’une solide expérience dans les canaux de ventes direct à consommateurs et B-to-B, permet en outre à ses clients de lui confier l’intégralité de leur process dit order-to-cash (ensemble des activités liées au traitement d’une commande client, depuis sa réception jusqu’à son règlement). PFSweb propose aussi des services et solutions de call-center, de paiement et d’OMS. « Elle s’est bâti une solide réputation auprès de nombreuses marques iconiques en rivalisant avec les plus grands des 3PL », souligne Malcolm Wilson, CEO de GXO Logistics. Son rachat devrait être finalisé sur le 4^ème trimestre. AD

Fin d’été délicate pour Wyca, qui conçoit des robots mobiles autonomes (AMR) à vocation logistique et industrielle. Selon nos informations, la PME a été placée, fin août, en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Toulouse. Et depuis, l’administrateur judiciaire s’active pour lui trouver un repreneur. « La société a achevé l’industrialisation de son premier produit et a validé la proposition de valeur pour le second. Il s’agit maintenant de mettre en place l’effort commercial qui viendra réaliser le plein potentiel de ces technologies », est-il mentionné dans l’appel d’offres lancé jusqu’à mi-octobre. Créée fin 2015 par Nicolas de Roquette, Wyca ne compte plus aujourd’hui que 10 salariés, pilotés par William Le Ferrand, qui a pris la suite du précédent dirigeant, Patrick Dehlinger, en septembre 2022. Le seul chiffre d’affaires déposé au greffe date de 2020 : 319 000 €. Peu au regard des noms de certains de ses clients : Safran, Decathlon ou encore ID Logistics et e-Dentic, avec lesquelles Wyca a co-développé la solution d’inventaire à haute cadence Astrid (voir NL 3562). La société toulousaine avait décroché un financement de 1,6 M€ mi-2021 auprès d’un pool d’investisseurs composé de ses partenaires bancaires, de ses actionnaires historiques (business angels), de Bpifrance et du fonds d’investissements M Capital. Sa première levée datait de 350 000 €, en 2017. VL

Le spécialiste du déstockage et des ventes événementielles dans le secteur de la mode Showroomprivé a annoncé son adhésion à la Fédération de la Mode Circulaire, qui a vocation à organiser des groupes de travail, des boards consultatifs et comités de pilotage, des ateliers de formation et des programmes communs de recherche autour du thème de l’économie circulaire. Parmi ses plus de 200 entreprises adhérentes figurent notamment eBay, Galeries Lafayette, Kering, Le Bon Marché, Leboncoin ou encore Vinted. À l’occasion de son adhésion, Showroomprivé a réaffirmé son ambition forte de circulariser le secteur pour une mode plus responsable et durable, et aussi précisé qu’en 2022, déjà 99% de ses emballages d’expédition étaient recyclables et que l’émission de CO₂ par employé avait été réduite de 25%. « En tant que déstockeur, la revalorisation des stocks existants fait partie de notre ADN », a rappelé Anne Charlotte Neau-Juillard, la directrice des relations extérieures, de la RSE et de la communication du Groupe Showroomprivé. JLR

Satisfait par les résultats obtenus sur 2020/2022, Nestlé France renouvèle son engagement dans le dispositif Fret21 jusqu’en 2025 avec un objectif d’émissions de CO₂ évitées de 10 points supplémentaires. Sur la période précédente, le groupe agroalimentaire a dépassé ce même objectif en enregistrant une baisse de ses rejets d’émissions de CO₂ liées au transport de 11,2 %, grâce aux nombreuses actions déployées par l’ensemble de ses entités, notamment Nestlé Waters, Purina, Nespresso, Nestlé Health Science ou CPF (Cereal Partners France). Celles-ci ont travaillé entre autres à l’optimisation des tournées, au développement du ferroutage, et à l’augmentation de leur nombre de partenaires transporteurs chartés et/ou labélisés Objectif CO₂. « Nous réaffirmons notre leadership dans le domaine de la logistique durable et continuons à investir dans des solutions innovantes pour atteindre nos objectifs, notamment la réduction de 20 % des émissions de GES sur l’ensemble de nos activités d'ici 2025, de 50 % d'ici 2030, et la perspective de zéro émission nette d’ici 2050 par rapport à 2018 », souligne Charles Léonardi, directeur général Supply Chain de Nestlé France. Le tout, en élargissant sa lutte contre les gaz à effets de serre à d’autres de ses entités, à l’image de sa marque de recettes végétales Garden Gourmet désormais intégrée dans cette démarche Fret21. AD

La plus grande plateforme logistique dédiée au secteur de la santé chez Kuehne+Nagel n’est plus en Belgique, à Geel (22 000 m²), mais aux États-Unis. Le prestataire va en effet consacrer à cette activité son nouveau bâtiment de près de 30 000 m² pris en location à Bensenville, à la périphérie de Chicago, dans le cadre d’un vaste projet de développement de zone logistique mené par les sociétés immobilières Prologis et ML Realty. En intégrant cette nouvelle installation, qui inclut 2 000 m² d’espaces de stockage sous température dirigée conforme aux normes de qualité des secteurs santé/pharmacie (GxP), Kuehne+Nagel a pu regrouper dans une seule installation ses activités d’importation et d’exportation de son activité healthcare, affichant une surface double de celle du site qu’il exploitait jusqu’ici à Elk Grove Village, également proche de Chicago. « Cet investissement permet à nos clients et futurs clients d'améliorer encore la qualité de leur supply chain à température dirigée grâce à une gestion de la température de bout en bout dans nos installations », souligne Greg Martin, vice-président senior de Kuehne+Nagel pour la logistique aérienne en Amérique du Nord. AD