Newsletter quotidienne n° 3830

Soutenu dans sa démarche par son actionnaire majoritaire Blackstone, le groupe Stow vient de lancer la marque Movu Robotics, qui regroupe désormais sous cette bannière noire et verte toutes les activités d’automatisation intralogistique mises en œuvre depuis trois ans et identifiées jusqu’alors en tant que Stow Logistics. La nouvelle devise de Movu Robotics, « No warehouse left behind », résume bien son positionnement clairement assumé : proposer aux entreprises, aux grands comptes mais aussi et surtout aux PME, une plateforme de solutions d’automatisation d’entrepôt modulaires, plug & play, flexibles et standardisées permettant de simplifier les projets, d’accélérer les délais de mise en œuvre, avec des prix annoncés comme très compétitifs. « 90 % de nos systèmes sont des modules standard, 10 % de la solution étant personnalisée pour s’adapter aux exigences spécifiques du client et aux pratiques du secteur » précise Stefan Pieters, le DG de Movu Robotics. Son patron Jos de Vuyst, le CEO de Stow Group, utilise même l’expression de « supermarché de l’automatisation en entrepôt ». Le siège social de Movu à Lokeren, en Flandre Occidentale, s’inscrit dans cette stratégie d’élargissement du marché de l’automatisation. Cet immense bâtiment vitré, visible depuis l’autoroute E17 entre Gand et Anvers, était une imprimerie dernier cri pour le plus grand journal belge en langue flamande, Het Laatste Nieuws. Il abrite désormais en façade un très vaste showroom de toutes les solutions de Movu (dont un système à palettes Movu atlas de 20 m de haut et un système Movu escala de 1 000 bacs), mais aussi des services d’ingénierie, de R&D, de logistique (stocks de pièces) et de production pour les navettes des solutions escala et atlas, et à terme aussi pour ifollow. Et si la marque ifollow demeure, la société française iFollow, rachetée par Stow en mars 2022 (voir NL 3566), change de nom pour devenir Movu France et commercialiser l’ensemble de la gamme. (voir suite) JLR

Que de chemin parcouru depuis le démarrage de la BU Stow Robotics en septembre 2021, avec 15 personnes, jusqu’à la création de cette marque indépendante Movu Robotics (voir Une), qui s’appuie sur un effectif de 316 employés (dont 145 ingénieurs) en Europe mais aussi aux États-Unis (avec une trentaine de collaborateurs à Chicago). Elle peut aussi compter sur les quelque 200 personnes de la force commerciale de l’autre marque du groupe belge, Stow Racking, numéro un des équipements de stockage rayonnage en Europe, et numéro deux mondial. Au total, le groupe réalise un CA de 980 M€ avec un carnet de commandes de 1,2 Mds€. Mais à la différence de l’activité racking, où la croissance oscille entre 5 et 10%, celle de Movu Robotics double chaque année : le CA de 50 M€ en 2022 va dépasser les 100 M€ en 2023 (avec un carnet de commandes de plus de 300 M€) et la scale-up vise au-delà des 200 M€ en 2024. Avec une trentaine de réalisations depuis deux ans et une centaine en cours d’installation ou en projet. Du côté du portefeuille produits, Movu Robotics propose tout une gamme de solutions pilotées par un unique logiciel de commande WES (Warehouse Execution System), fruit d’un travail d’intégration mené depuis un an. L’écosystème d’automatisation plug-and-play est composé des systèmes Movu atlas (palettes) et Movu escala (bacs), complétés respectivement par les robots mobiles autonomes Movu ifollow (palettes) et par le nouveau bras manipulateur robotique Movu eligo (pour le picking robotisé de 600 articles maximum par heure). Ce dernier apparaît comme une sorte de « rebranding » du cobot RightPick développé par la startup américaine Righthand Robotics (voir NL 3532) avec laquelle Movu a signé un partenariat, mais une autre version est également en cours de développement en interne, en faisant appel à des licences technologiques acquises auprès de sociétés spécialisées dans la vision et les préhenseurs. Selon nos informations, ce nouveau système de bras robotisé devrait être présenté en mars 2024 sur le prochain Logimat, en même temps qu’une nouvelle solution « maison » de système à bacs avec des mini-navettes qui montent elles-mêmes dans les racks et qui s’appuie notamment sur la technologie de navigation développée par iFollow. JLR

Une offre de reprise de Stuart et de sa plateforme de livraison urbaine ‘à la demande’ a été adressée à Geopost par la société de capital-risque d’origine munichoise Mutares SE & Co. KGaA, spécialisée dans l’acquisition et le repositionnement d’ETI européennes. Dans les résultats du 1^er semestre 2023 de Geopost, la branche du Groupe La Poste dédiée à la livraison de colis avait mentionné les difficultés de Stuart, entré dans son giron à 100% au printemps 2017 (voir NL 2449) : y apparaissait une dépréciation d’actifs de 134 M€, « motivée par l’accumulation des pertes [de Stuart] depuis son acquisition et la difficulté à envisager un retournement financier à horizon raisonnable ». Malgré les 400 M€ de CA sur son dernier exercice, la rentabilité de Stuart pose visiblement problème, sur fond de développement tambour battant à l’international : elle revendique opérer dans 126 villes en Europe, la majorité en France et au Royaume-Uni, mais aussi dans les trois pays d’Europe du sud et en Pologne. Et une expansion à l’échelle mondiale semblait encore à l’agenda en ce début d’année (voir NL 3710). Mais elle ne se fera pas au sein de Geopost, plus enclin à mobiliser ses moyens dans les prises de participation d’acteurs leaders dans le monde du colis et le développement de ses filiales sous marque DPD (le tout dans une cinquantaine de pays). Ciblant des entreprises « au clair potentiel d’amélioration opérationnelle », Mutares compte tenter l’aventure, visant la finalisation d’ici la fin de l’année de l’acquisition de SRT Group, qui chapeaute Stuart. « L’opération nous permettra de nous positionner sur la mobilité de demain en entrant dans le segment, en pleine croissance, de la livraison urbaine "on demand". Nous sommes convaincus que la société est idéalement positionnée pour continuer à développer son activité, fortement axée sur des solutions durables de livraison », commente Johannes Laumann, directeur des investissements de Mutares. Rappelons que la formule proposée par Stuart s’adresse à ce stade aux acteurs de la restauration, de la grande distribution, du retail ou du e-commerce, pour des livraisons aux clients finaux au départ des magasins ou de sites logistiques. Elle mobilise essentiellement des coursiers indépendants, en partie équipés par Stuart, dont l’effectif est de l’ordre de 200 personnes selon Mutares. MR

Dans le cadre de leur activité, les fabricants de produits de grande consommation utilisent des solutions dédiées à la production et d’autres à la logistique. Afin de leur faciliter la tâche dans le choix et la mise en œuvre de ces différents équipements, un partenariat a été scellé entre Alstef Group et Clevertech. L’objectif de cette collaboration associant les spécialités respectives des deux entreprises est de fournir une solution clé en main intégrée qui couvre l’ensemble des processus, depuis le début de la chaîne de production jusqu'à la phase d’expédition des produits finis, en passant par le remplissage et le stockage des palettes. Alstef Group conçoit, maintien et intègre des systèmes intralogistiques complets et sur mesure pour les entrepôts et les centres de distribution, proposant une large gamme de solutions associant stockage automatisé, préparation de commandes à la couche ou au colis et transfert de flux par convoyeurs, navettes ou AGV-AMR. La société italienne Clevertech commercialise pour sa part toute une palette de solutions dédiées aux différent secteurs des lignes de production (palettiseur/dépalettiseur, formeuses de cartons, banderoleuses, cercleuses, systèmes d’étiquetage de palettes, etc.). « La production et la logistique vont de pair, rappellent les deux entreprises dans leur communiqué. Aujourd'hui, avec l’immense croissance des différentes références produits, couplée à l’évolution de la distribution des produits poussée par le e-commerce, une liaison fluide et continue entre la production et la logistique est essentielle ». AD

L’apport des technologies aux opérations en entrepôt n’est pas toujours aussi spectaculaire qu’un vaste système automatisé de stockage / préparation ou le ballet de multiples robots mobiles. Sur son site du Coudray-Montceaux, en Essonne, GXO Logistics a ainsi associé une solution Go-to-light signée Pickeos à base de bandes lumineuses placées sur les montants des racks palettes, et des gants de scan Proglove dont le 3PL avait engagé il y a deux ans un déploiement d’envergure sur ses sites européens (voir NL 3405). Cette combinaison permet de fiabiliser la préparation tout en améliorant le confort d’utilisation par rapport aux terminaux de scan plus traditionnels, souligne le 3PL qui précise que le système peut se décliner en plus d’une quinzaine de couleurs de LED, qu’il peut être utilisé par plusieurs opérateurs en même temps et déployé pour de multiples tâches, de la préparation de commande au packing, jusqu’au tri et au reconditionnement. On notera que cela fait des années que des solutions lumineuses sont utilisées sur ce site au service d’un géant mondial de l’alimentation pour animaux de compagnie, mais cette récente formule a sans doute l’avantage sur le plan économique, en plus d’être particulièrement flexible pour s’adapter aux évolutions de l’implantation. Une formule relevant de l’« adaptive tech » selon GXO, qui fait valoir les milliers d’équipements technologiques déjà opérationnels sur ses sites partout dans le monde. MR

Dachser a promu Anthony Dupont au poste de managing director France de sa division de fret aérien et maritime Air & Sea Logistics. Diplômé des écoles de commerce et de management Audencia et ESSCA, Anthony Dupont travaille depuis près de 20 ans pour le 3PL. Après avoir débuté sa carrière comme responsable approvisionnement chez le distributeur spécialisé Eram, il a rejoint Dachser en 2004, au poste de responsable administratif et financier en Pologne. De retour en France en 2008, il a travaillé comme responsable administratif au sein de la business unit ASL France. Par la suite, il y a occupé différentes responsabilités allant du développement des activités commerciales avec l’Inde et le Bangladesh, à l’accompagnement des grands comptes clients, en passant par la direction d’agences ASL. Depuis 2019, il coordonnait la production et les systèmes d’informations de la business unit au titre de responsable du réseau et de la production. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, il aura notamment pour mission de développer l’activité de groupage maritime LCL (less than a container load) et l’offre qui intègre transport combiné et livraison finale de marchandises palettisées (Interlocking). AD

La première mise en œuvre opérationnelle du système de blisters D³ Daily Dose Dispenser de Knapp a été réalisée dans le centre de démonstration de son partenaire MicuraPharm, à Klein-Winternheim près de Mayence. Il s’agit d’une solution de création automatique de blisters individuels de médicaments, personnalisables pour chaque patient. Prélevés directement depuis leur blister d’origine, les médicaments unitaires sont automatiquement scellés dans un blister-carte où sont imprimées les données sur les patients et les indications relatives à la prise des comprimés. Chez MicuraPharm, le système D³ ne mobilise que deux personnes pour son fonctionnement, avec une capacité hebdomadaire de 5 000 blisters personnalisés. JLR