Newsletter quotidienne n° 3837

Le prestataire de supply chain industrielle Idea a enrichi son panel d’expertise d’une offre destinée aux acteurs du BTP qu’illustre un vaste partenariat engagé il y a un an dans le bassin minier nordiste avec Bouygues Bâtiment Nord-Est (BBNE). Ce dernier y est en charge d’un vaste programme de réhabilitation en site occupé de 1 400 logements sociaux, des ‘camus’ dont il s’agit d’assurer la rénovation énergétique par l’extérieur. BBNE a choisi de confier à Idea le pilotage et la coordination de la logistique sur ce chantier d’envergure, avec in fine l’objectif de mieux maitriser ses coûts et les délais fixés par le bailleur commanditaire, d’améliorer la sécurité et de favoriser la productivité de ses compagnons. La formule contribue à limiter la co-activité sur place, mais aussi les nuisances pour les riverains ou l’impact carbone de l’opération. La prestation montée par Idea en s’appuyant sur son site de Carvin se veut complète : cette base déportée facilite la réception des divers matériaux (menuiseries, isolants et couverture, sanitaires et chauffage), en coordonne la livraison mutualisée sur le chantier, en juste à temps, et assure la ‘reverse logistic’ pour les déchets. Et la gestion de ces flux a été digitalisée, ouvrant la possibilité de capitaliser sur ces données pour de futurs chantiers. Un volet social s’est même ajouté en mobilisant les travailleurs d’un ESAT sur sa plateforme logistique, chargés d’y préparer des kits à livrer au chantier ou d’assurer des opérations de découpe. « BBNE cherchait un logisticien expérimenté, capable d’accompagner nos fortes cadences de production sur ce chantier complexe, tant au niveau de l’accessibilité et de la sécurité que du monitoring des données. Vu son expérience en logistique industrielle, Idea a saisi nos problématiques et modulé son process pour s’adapter au secteur de la construction », détaille Sylvie Girard, chef de service supply chain chez BBNE, en évoquant « une acculturation réciproque ». En l’occurrence, le logisticien a tiré parti de son expertise pour la construction de navires et de plateformes, sachant que ce volet Logistique de chantier figure parmi les leviers de diversification de son plan stratégique ʻGood Idéa 2025ʼ (voir NL 3533). « Stocks, flux, process : le champ logistique est intégralement couvert. De la livraison au déchargement et à l’acheminement à pied d’œuvre, Idea pilote et coordonne l’ensemble des étapes, qu’il s’agisse d’un chantier de construction ou de rénovation », souligne Isabelle Petit, responsable grands comptes chez le logisticien. MR

« On a de l’or entre les mains, mais la route est encore longue », relève Paul Roudaut, co-gérant des Cargonautes (voir brève suivante) et président de la Fédération professionnelle de cyclo-logistique, qui publie son premier panorama du secteur en France, réalisé par l’association Les Boîtes à Vélo. En plus des données déjà communiquées avant l’été (voir NL 3785), l’étude dresse le profil type de la plateforme cyclo-logistique. D’abord une localisation proche d’un centre urbain dense et d’axes routiers structurants. Un loyer qui sera jugé raisonnable entre 30 et 80€ /m²/an. Et enfin une surface, entre 150 et 800 m², dans la grande majorité des cas, pour abriter une zone de chargement / déchargement, le stockage, la préparation des commandes, la zone des vélos-cargo, avec l’atelier de maintenance qui est souvent internalisé, et enfin les locaux sociaux et administratifs. Le salaire net moyen d’un livreur (hors La Poste et Uber Eats, Deliveroo, etc.), un homme de 33 ans surdiplômé par rapport à ce travail, est estimé autour de 1 500€. VL

La société aura connu 3 déménagements, changé de nom (ex-Olvo) et de statut, mais huit ans après sa création, Cargonautes fait bien figure de cyclo-logisticien historique sur Paris (voir brève précédente). L’entreprise est installée près de la Porte d’Aubervilliers, sur 1 100 m² qui abritent des stocks de ses clients –notamment dans 2 chambres froides et bientôt une 3^ème– et d’où partent ses 32 biporteurs à assistance électrique Douze Cycles, une marque dijonnaise de vélos-cargo dont Cargonautes est aussi distributeur. L’essentiel de l’activité concerne l’approvisionnement de cafés / hôtels / restaurants parisiens en produits frais, secs, liquides, linge, etc. Définies via le logiciel Cyke, conçu en interne et vendu à une vingtaine de confrères, la tournée moyenne dessert 12 points de livraison sur 20 km, en 1h30 voire 1h45, avec 80 à 90 kg de produits embarqués. « La plupart du temps, ce sont 3 à 4 clients différents sur une même tournée, et un salarié fait 3 à 5 tournées par jour, explique le co-gérant de cette coopérative, Paul Roudaut. L’activité est très fluctuante, sur la journée, sur la semaine et sur l’année : les pics quotidiens se situent entre 7h et 11h30, puis de 16 à 21h. Le mardi est la plus grosse journée, avec une bonne vingtaine de livreurs en même temps sur la route. « C’est pour faire face à ces à-coups que nous avons 20% d’auto-entrepreneurs à côté de nos salariés-sociétaires », note-t-il, en précisant que Cargonautes n’a pas l’ambition de se démultiplier ailleurs, ni de dépasser 45 personnes, « mais plutôt d’améliorer le service tout en passant de 35 à 32h hebdomadaires ». Le choix a plutôt été de travailler avec un autre acteur du secteur, Cygogne, créé mi-2021 à La Garenne-Colombe, afin de « réduire de moitié la distance d’une tournée ». En 2021, Cargonautes a réalisé un CA de 1,6 M€, pour un bénéfice net de 11 000 €. VL

Les entreprises françaises devraient entendre un peu plus parler de Tesisquare : l’éditeur italien spécialisé supply chain a scellé un partenariat stratégique avec Puissance i, éditeur français de TMS chargeurs (StoreWay) et transporteurs (DSTi). L’accord passera par une prise participation dans Puissance i de 40 %, et doit permettre aux deux entreprises de se développer sur les marchés de référence de chacun en s’appuyant sur le réseau de contacts du partenaire et son savoir-faire. Il inclut aussi la perspective de cross-selling. « Pour continuer à accélérer notre croissance, nous recherchions un partenaire capable d’accompagner et de consolider nos projets, souligne Cyril Bouvet, Pdg de Puissance i. Tesisquare nous permettra d’étendre notre périmètre fonctionnel au sein de la supply chain à travers des offres intégrant des produits complémentaires tels que des tours de contrôle et des logiciels de relation fournisseurs de type SRM. Il pourra aussi accompagner la transition technologique amorcée avec nos solutions TMS StoreWay et DSTi à travers ses solutions full web, commercialisées principalement en mode SaaS ». Enfin, la dimension internationale de Tesisquare lui offrira une vitrine pour diffuser son offre à l'étranger, ce dernier œuvrant en Italie et en France, mais aussi en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne et en Amérique du Nord. AD

L’optimisation de la logistique et de la gestion des inventaires n’est pas le seul atout des solutions basées sur la RFID : le suivi de chaque produit unitaire en temps réel et en continu ouvre aussi d’intéressantes perspectives sur le plan commercial. C’est le crédo de Retail Reload (voir NL 3076), qui propose une solution complète de gestion de stocks en boutique et en entrepôt reposant sur une suite logicielle en mode cloud, des applis mobiles sous Android et des lecteurs, capteurs et portiques RFID. La société française a récemment dressé le bilan de la mise en place de RFID Next Level au sein du flagship store Lacoste Arena sur les Champs-Élysées. Grâce à une appli iPhone, les vendeurs peuvent savoir à tout instant si le produit demandé est disponible ou entre les mains d’un autre vendeur ; et s’il est en réserve, ils peuvent demander à un stockiste de le leur apporter sans quitter le client. Selon Retail Reload, cette approche a permis d’augmenter le taux de transformation de 35% et de réduire les temps d’attente client de 3 minutes en moyenne. De plus, l’historique des data constitue une mine d’or d’un point de vue supply. « Une même référence souvent demandée mais jamais achetée a peut-être un problème de taille ou de qualité. Plus vite vous la détectez, plus vite vous pouvez cesser de la vendre en ligne, et éviter ainsi de coûteux retours. Pas besoin non plus d’attendre des semaines pour connaitre les références qui vont être en rupture et celles qui ne se vendront pas », explique Yves Curtat, fondateur et CEO de Retail Reload. JLR

Quelque 1,2 millions de jouets pour les tout-petits signés VTech sont stockés chez GXO Logistics à West Hallam, au centre de l’Angleterre, de même que 100 000 produits télécoms, tous étant destinés aux ventes e-commerce de ce fabricant hong-kongais de jeux électroniques et de téléphones fixes. Tissée depuis 2016, cette collaboration vient même d’être étendue, avec un accent croissant sur les services à valeur ajouté. Aujourd’hui, ce sont 10 000 m² qu’occupe VTech sur ce ‘campus’ de 60 000 m² opérant sous la bannière GXO Direct, que le 3PL a déjà déployée aux États-Unis et outre-Manche pour ses sites multi-clients très axés sur le e-commerce et des services associés. En l’occurrence pour VTech, la prestation porte sur les ventes en ligne au Royaume-Uni et en Irlande, à la préparation de commande et l’emballage s’ajoutant des options de livraisons flexibles, la gestion des retours et un volet de recyclage. « GXO Direct aide les entreprises à élargir leurs ventes vers de nouveaux canaux, notamment l'e-commerce, et le partage des ressources permet de réaliser des économies d'échelle, de réduire les coûts, de minimiser l'impact sur l'environnement et d'offrir une meilleure expérience client », fait valoir le 3PL. MR