Newsletter quotidienne n° 3844

Fin septembre, L’Oréal a mis les formes pour inaugurer le dernier en date de ses centres de distribution dans l’Hexagone, dont l’implantation avait été décidée il y a trois ans au sein du Cosmetic Park développé par la foncière Arefim tout près d’Orléans (voir 3196). La direction France et celle des opérations du géant des cosmétiques ont officialisé l’ouverture de ce site de 37 000 m² très en pointe aux côtés des nombreux partenaires du projet et des représentants de l’État et du territoire. Regroupant des opérations logistiques jusque-là assurées sur deux autres sites de l’agglomération orléanaise, dont son usine d’Ormes, cet entrepôt est en fait déjà opérationnel. Quelque 130 collaborateurs y officient pour le compte de la division L’Oréal Luxe (et ses marques Lancôme et Yves Saint Laurent Beauté, notamment) et de sa division Produits Grand Public (en l’occurrence ses marques de maquillage Maybelline et L’Oréal Paris), soit des milliers de références. Et plus de 10 M€ ont été investis dans les installations, avec différentes solutions de mécanisation et d’automatisation, dont un système robotisé Scallog à étagères mobiles déjà éprouvé chez L’Oréal, ou une fin de ligne optimisant le format des emballages et le tri transporteurs. Signé comme tout ce Cosmetic Park du cabinet A26, et construit par Idec, cet entrepôt s’illustre en matière de performance environnementale comme d’attention à l’environnement de travail des collaborateurs : il dispose d’une centrale photovoltaïque de 1 800 m² en toiture, de deux chaudières biomasse et recourt à la géothermie, tandis que ses 2 500 m² d’espaces tertiaires associent bois et métal. En y ajoutant la gestion avisée de la biodiversité, le projet a décroché une triple certification / labélisation Breeam Excellent, Leed Gold et BiodiverCity. Rappelons que ce Cosmetic Park entrepris par Arefim sur les 64 hectares d’un ancien site Lexmark à cheval sur les communes de Vennecy et Boigny-sur-Bionne affiche complet : son premier bâtiment accueille les Parfums Christian Dior, et le 3^ème de 28 000 m² avait fait l’objet d’un Befa de la part du logisticien Deret (voir NL 3237). Pour cet acteur immobilier passé sous le statut d’entreprise à mission, ce parc fait figure de référence par sa qualité et les services déployés, à l’image de sa crèche Babilou de 42 berceaux et du développement en cours d’un restaurant, d’un hôtel et d’équipements sportifs (terrains de tennis, de pétanque, et même de beach-volley). MR

L’exploitant de parkings francilien Saemes, en association avec Mobility Club by Via ID, le fonds d'investissement et accélérateur de startups des nouvelles mobilités du groupe Mobivia (dont font partie Norauto et Midas), ont lancé hier un appel à projets innovants pour des jeunes pousses qui voudraient implanter des activités annexes et favoriser la logistique du dernier kilomètre au sein de 7 espaces situés dans 6 parcs de stationnement Saemes dans Paris. Cela concerne les parkings sous-terrains du Quai Branly (96 m²), Madeleine Tronchet (79 m²), Saint Augustin (32 m² et 78 m²), Porte d’Orléans (220 m²), Porte d’Auteuil (52 m²) et Jean Bouin (17 m²). Les candidats ont jusqu’au 24 novembre pour se manifester. L’évaluation des dossiers par Via ID aura lieu du 27 au 29 novembre avant l’annonce le 1^er décembre par le jury de la sélection des finalistes, qui seront reçus dans un parc de stationnement Saemes pour un « Demo Day ». Saemes précise que les lauréats se verront accorder une redevance particulièrement attractive la 1ère année. Sans remise préférentielle, les loyers annuels pour ces espaces varie entre 170 et 300 € HT/m². JLR

Que de chemin parcouru par Exotec, qui annonce plus de 100 systèmes déployés chez ses clients à l’échelle mondiale, moins de 6 ans après avoir fait une entrée fracassante avec son doublé Grand Prix & Prix de l’Innovation aux côtés de Cdiscount lors des Rois de la Supply Chain 2018. Dans l’intervalle, l’ex-startup nordiste a mené plusieurs levées de fonds pour devenir la 25^ème licorne française (et la 1^ère industrielle avec ses robots fabriqués près de Lille, voir NL 3475), et ses effectifs n’ont cessé de s’étoffer, avec 200 recrutements encore au programme d’ici cette fin d’année. « Atteindre ce seuil des 100 sites clients marque une étape cruciale et témoigne de la dynamique du marché de la robotique d'entrepôt. De grandes marques font confiance à Exotec non seulement pour améliorer leur efficacité opérationnelle mais aussi pour réinventer l’ensemble de leur supply chain », déclare Romain Moulin, co-fondateur et Pdg de la pépite hexagonale de l’automatisation en entrepôt. En Europe de l’Ouest, son développement a vite débordé nos frontières : la récente annonce d’un contrat avec Lyreco en France (voir NL 3811) suit par exemple le déploiement de 57 robots sur deux entrepôts de Ceva Logistics à Venray, aux Pays-Bas, après une première installation chez le 3PL pour Uniqlo. Et c’est après un 1^er projet francilien que le spécialiste de la pièce détachée automobile Alliance Automotive Group (AAG) a reconduit sa confiance à Exotec pour un 2^ème outre-Manche. Parmi d’autres récents projets on peut aussi relever celui mené avec l’intégrateur polonais A1 Sorter pour équiper un site du logisticien industriel ILS au service du secteur automobile, non loin de Varsovie. Côté Amérique du Nord, Exotec s’est fortement développé en 3 ans à peine ; son siège régional implanté à Atlanta compte déjà plus de 70 collaborateurs, et ses partenariats montés avec de grands intégrateurs lui ont permis de réaliser des projets majeurs pour Gap, Ariat ou Decathlon au Canada. Plus d’une vingtaine de sites ont été équipés, et le marché nord-américain devrait compter pour un tiers de l’activité d’Exotec d’ici 2025. Encore plus remarquable a été sa percée en zone Asie-Pacifique, en capitalisant sur son succès initial au Japon chez Uniqlo (voir NL 3808). En août dernier, Exotec a ainsi fait son entrée sur le marché coréen en signant un partenariat d’intégration avec Posco DX, un fournisseur de services d’ingénierie impliqués dans nombre de projets d’envergure sur la péninsule. MR

Déjà actionnaire de nombreuses start-up spécialisées dans les énergies vertes et la décarbonation (voir NL 3716), le Groupe Idec vient d’entrer au capital de la jeune pousse savoyarde Heliup, spin-off du laboratoire d’innovation pour les technologies des énergies nouvelles et les nanomatériaux du CEA. L’opération a été réalisée à l’occasion d’une levée de fonds de 10 M€ à laquelle le promoteur, aménageur, investisseur et constructeur immobilier a participé via son fonds d’investissement Groupe Idec Invest Innovation (G3I). Menée par la société de capital-risque Starquest Capital avec la participation de plusieurs autres investisseurs (EIT InnoEnergy et Bpifrance, notamment), elle doit permettre à la start-up d’accélérer son développement commercial en industrialisant la production de ses panneaux photovoltaïques. Ces derniers ont pour caractéristique principale d’être de deux à trois fois plus légers que les panneaux conventionnels, ce qui autorise un déploiement sur les toitures de bâtiments commerciaux, logistiques et industriels existants, sans avoir besoin de renforcer la structure. Une ligne industrielle d’une capacité de production initiale de 500 000 m²/an sera ainsi opérationnelle courant 2024. « Avec Heliup, nous voyons un incroyable potentiel de synergie avec le Groupe Idec et l’ensemble de nos filiales pour généraliser le photovoltaïque, souligne Patrice Lafargue, président fondateur du Groupe Idec. En complément d’une application sur nos constructions neuves, nous pouvons également capitaliser sur les bâtiments existants et proposer à nos clients historiques l’installation de centrales solaires sans nécessiter d’importantes transformations structurelles de leurs projets ». AD

Lancée l’an dernier par l’État, la région Grand Est et l’Observatoire Régional Transports et Logistique (ORT&L), la Conférence régionale du fret et de la logistique en Grand Est visait à coconstruire une vision stratégique et à identifier les leviers actionnables, en associant opérateurs publics et privés du nord-est de l’Hexagone. Elle a donné lieu à cinq ateliers de travail qui ont réunis plus de 200 représentants d’entreprises, de collectivités, de transporteurs, logisticiens, chargeurs, énergéticiens et autres professionnels de l’immobilier. Cette concertation vient d’aboutir à la publication d’une feuille de route recensant 17 actions à mener, structurées autour de 6 grandes ambitions*. Il a d’ailleurs déjà été décidé de créer un observatoire de l’immobilier logistique sous la houlette de l’ORT&L. « Dans un contexte de raréfaction des fonciers disponibles et de volonté politique de freiner l’artificialisation des sols, disposer d’une vision précise du marché du foncier et de l’immobilier logistique devient de plus en plus nécessaire », est-il souligné. Sur un thème similaire, il aussi préconisé de sensibiliser davantage les collectivités aux enjeux liés à la logistique, notamment via des réunions d’information, et de mieux intégrer le sujet dans les documents d’urbanisme (ce sera favorisé par la modification en cours du Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires, le SRADDET). « Au niveau des Schémas de cohérence territoriale, ou SCoT, l’État et la région seront vigilants, en tant que personnes publiques associées à l’élaboration des documents de planification et d’urbanisme, à l’intégration de la logistique commerciale au sein des Documents d’aménagement artisanal, commercial et logistique, ou DAACL », relève la feuille de route. Sur le volet infrastructures et l’ambition de verdir les opérations, le document mentionne en priorité la pérennisation des lignes capillaires de fret ferroviaire et le soutien financier aux projets de création, rénovation ou amélioration des terminaux embranchés, mais aussi le développement de plateformes logistiques multimodales structurantes. Dans tous ces domaines, État et région ont déjà prévu des investissements dans le cadre du Contrat de plan État-Région 2023-2027. AD

(*)Consolider et partager les connaissances ; sensibiliser aux enjeux et potentiels de la logistique et de ses métiers ; développer les lieux d’échange et de partage d’expériences ; piloter et coordonner les évolutions de la logistique dans les territoires ; développer les capacités et services rendus des infrastructures ; accompagner économiquement le verdissement des chaînes logistiques.

Porté par une forte demande de clients issus des secteurs de la santé et des nouvelles technologies, DB Schenker a ouvert ces derniers mois trois nouveaux entrepôts à Shannon (3 700 m²), Leixlip (20 500 m²), et Baldonnel (12 000 m²). Dans le cadre de cette extension de réseau logistique, le prestataire a investi 94 M€. S’il a simplement loué la plateforme de Baldonnel, celles de Shannon et de Leixlip ont en revanche été construites à sa demande, après acquisition des terrains. « Ces trois dernières années ayant été marquées par une croissance significative chez nous, nous avons décidé de réaliser des investissements importants en immobilier avec une remise à niveau de notre portefeuille dans le pays ainsi qu’au niveau du cluster réunissant le Royaume-Uni et l’Irlande », souligne Eoghan Turner, responsable du développement immobilier sur le Royaume-Uni et l’Irlande chez DB Schenker. Et ces investissements vont se poursuivre. Le prestataire est sur le point d’acquérir un terrain à Dublin où il va se faire construire un nouvel entrepôt d’un peu plus de 4 000 m². AD