Avec 745.500 m² de transactions, le 4ème trimestre a plutôt marqué un rebond grâce à plusieurs signatures d’envergure, note le bilan annuel de CBRE. Mais le recul de la demande placée est net à l’échelle de 2024, avec 3,1 M de m² (bâtiments de classe C inclus) soit -24% sur un an et même -31% par rapport à la moyenne quinquennale. Le climat géopolitique, la situation économique dans l’Hexagone et son « contexte politique tumultueux » sont autant de freins à la capacité des entreprises à se projeter, note le poids lourd du conseil immobilier. « D’un côté, le taux de défaillance d’entreprises n’a jamais été aussi élevé, et de l’autre, celles qui s’en sortent ont souvent mis sur pause leurs projets, en attente d’une meilleure visibilité. Les mouvements, quand ils ont eu lieu, ont été mus par des logiques de rationalisation / optimisation de l’outil logistique, des moteurs souvent moins consommateurs de m² », synthétise Pierre-Louis Dumont, directeur exécutif Agence I&L France chez CBRE, avec toutefois une note d’optimisme car « les acteurs du e-commerce se sont déjà remis en ordre de marche ». Par ailleurs, ce recul de l’activité a contribué en corolaire à accroître le stock disponible de + 62 % sur un an, pour atteindre 3,7 M de m² au 1er janvier 2025. « Le taux de vacance national dépasse désormais les 5 %. Si ce n’est pas une bonne nouvelle pour certains sous-marchés, en sur-offre, cela peut créer des opportunités dans les poches historiques de rareté. Ce rééquilibrage entre bailleurs et preneurs devrait amener une stabilisation des valeurs locatives faciales. Nous avons déjà constaté un ajustement via le niveau d’avantages commerciaux consentis, surtout dans les marchés où l’offre disponible est conséquente », note Pierre-Louis Dumont. Sa vision pour 2025 ? « Les fondamentaux sont malgré tout solides avec notamment des besoins de modernisation de l’outil logistique toujours prégnants pour de nombreux utilisateurs, une mise en conformité ESG avec la réglementation liée au décret tertiaire, ou la nécessité pour certains de poursuivre leur maillage géographique ». Sans compter les ressorts liés à l’évolution des modes de consommation, ajoute-t-il, notamment le potentiel de croissance du e-commerce. MR