Newsletter quotidienne n° 4137

Lancé à la mi-septembre par FM Logistic (voir NL 4029), l’offre de transport combiné rail-route reliant Paris et le sud de la France via les gares de Valenton (Val-de-Marne) et d’Avignon (Vaucluse) concerne déjà entre 10 et 15 clients du 3PL, sans compter plus de 30 clients « spot » recrutés via des bourses de fret pour compléter les chargements le cas échéant. « Notre grande valeur ajoutée de logisticien, c’est d’avoir la capacité d’équilibrer les flux, d’optimiser et de synchroniser le timing de chargement, déchargement et préparation en entrepôt, voire la possibilité de ralentir le flux afin de constituer des lots complets ou anticiper des horaires de rendez-vous. C’est par cet effet de mutualisation, de massification, de pooling, que certains flux deviennent du coup éligibles pour le ferroviaire » nous explique Sylvain Philippe, Manager Développement Multimodal Européen chez FM Logistic. Le pré et post alignement est assuré par des transporteurs partenaires dotés de véhicules roulant au biogaz ou à l’OLEO 100. Le service compte deux rotations par jour (objectif : 4 à 6 d’ici avril) et s’appuie pour le moment sur un parc de 12 caisses logotées FM Logistic et sur l’opérateur rail-route FroidCombi (le seul qui proposait deux départs quotidiens depuis Avignon par jour, à 16 et 19 h). Les entrepôts FM concernés en région parisienne sont au nombre de 5, Crépy-en-Valois, Longueuil-Sainte-Marie, Château-Thierry, Mormant et Fontenay-Trésigny (les deux derniers le seront à terme, avec des conteneurs à température dirigée), et pour le sud de la France c’est le site FM d’Entraigues-sur-la-Sorgue, à environ 15 km d’Avignon. « Sur chaque trajet, on fait économiser 1 t de CO₂ pour le transport de 33 palettes » souligne Sylvain Philippe. Et le 3PL ne compte pas s’arrêter là : les projets à l’étude concernent des axes Lille / Lyon, Grand Est / Paris et une intéressante liaison Bordeaux Avignon Marseille. Sur le volet européen, un service multimodal pourrait être lancé dès 2025 sur un axe Pologne-France. JLR

Sur un des entrepôts de son Campus Fashion de l’est francilien, à Châtres en Seine-et-Marne, Kuehne+Nagel avait déployé l’an dernier une installation de tri à base de robots du chinois Libiao, intégrée par Körber Supply Chain Softwatre (voir NL 4003). Si ces ‘Mini Yellow’ au plateau basculant se déplaçaient en 2D sur une vaste table de tri, c’est un modèle 3D du même équipementier –avec le même intégrateur– qui est venu enrichir les fonctionnalités en janvier dernier, afin d’assurer la consolidation des différents articles d’une commande. Accolés à l’aire de tri et alimenté par ses homologues 2D, ce système 3D fonctionne sur le principe du miniload, avec un plateau basculant cette fois monté sur un petit mât automatisé lui permettant d’aller verser l’article dans des bacs sur étagères. Si elle constitue une première chez le 3PL, on notera que la solution 3D en question a déjà été éprouvée dans le monde de la mode, une référence clé de Libiao sur le sujet étant son compatriote Shein. Sur ce Campus Fashion de K+N, elle est au service des opérations d’un seul de la dizaine de clients, selon nos informations une marque de mode française. Et l’installation peut répondre à de forts volumes de préparation, avec une capacité de traitement de près de 3.000 pièces par heure à l’heure actuelle, et l’enjeu futur de pouvoir monter jusqu’à 10.000 pièces pour répondre à la saisonnalité de l’activité. K+N indique que le gain en productivité de l’ordre de 30% en nombre de commandes traitées, avec un taux très limité des erreurs de tri. « Cette optimisation de la préparation des commandes s’est révélée incontournable car elle est commune à l’ensemble des clients du secteur qui recherchent des solutions fiables, agiles, mais également adaptées à leur croissance et aux fluctuations saisonnières, tout en maintenant un haut niveau de personnalisation », indique Djamel Aggoune, le directeur du Fashion Campus de Paris chez Kuehne+Nagel. MR

Selon nos informations, les administrateurs judiciaires qui ont été chargés du redressement judiciaire du groupe Star’s Service par le tribunal de commerce de Paris (depuis fin janvier 2025) ont ouvert des recherches de repreneurs pour deux des entités du groupe spécialiste de la livraison du dernier kilomètre, espérant des candidatures d’ici à mi-mars. StarService Healthcare, constitué des sociétés Vialto, Biotrans et Biolease, travaille avec des industriels pharmaceutiques et des grossistes-répartiteurs pour approvisionner des pharmacies, laboratoires, hôpitaux et établissements de soins en France via son réseau de 30 agences tri-températures, avec 826 salariés. Cette branche a réalisé un CA de 64 M€ en 2023 (légèrement moins en 2024 semble t-il), avec une perte d’exploitation de 5 M€ (sensiblement plus en 2024). Structure plus petite, Toutadom sert les traiteurs et le secteur agro-alimentaire avec des livraisons à domicile en Ile-de-France. Avec ses 93 salariés, l’entreprise a réalisé un CA de 8 M€ en 2023, avec un déficit d’exploitation de 200.000 euros. En 2024, son activité serait redescendue à 6 M€ et son déficit se serait rapproché du million d’€. VL

Dans sa nouvelle solution cloud native dénommée Relex Space for Category Management, l’éditeur finlandais Relex prône une approche intégrée pour rationaliser les processus de planification des linéaires en magasin, simplifier la gestion des planogrammes et améliorer la prise de décision stratégique. L’objectif est de favoriser la collaboration interfonctionnelle entre les équipes Supply Chain et merchandising en connectant et en exploitant les données relatives à l'espace, à la main-d'œuvre, aux stocks et aux prévisions, ce qui va permettre aux planificateurs d’évaluer plus facilement le coût réel du service et la manière d'augmenter les revenus grâce à l’IA et au Machine Learning. « Nos nouvelles fonctionnalités relèvent ces défis grâce à une approche unifiée, qui permet d'améliorer les stocks et la disponibilité en rayon grâce à une prise de décision fondée sur des données, tout en stimulant les ventes et en répondant à la demande des consommateurs » précise Tommi Ylinen, Chief Product Officer chez Relex Solutions.

Société de capital-investissement évoluant dans le périmètre du groupe danois AP Moller Maersk, A.P. Moller Capital a annoncé une prise de participation à hauteur de 51% dans la société espagnole Bergé via la création d’un fonds au sein d’AP Moller Holding. Jusqu’ici détenu majoritairement par le groupe madrilène Bergé y Compañía, Bergé est un opérateur logistique portuaire qui opère aujourd’hui dans une trentaine de ports dont 26 ports en Espagne et 1 port en France (Bayonne). Employant 2.000 collaborateurs et disposant de quelque 600.000 m² d’entrepôts, l’entreprise traite chaque année plus 30 millions de tonnes de marchandises en proposant tout un panel de services (gestion douanière, consignation de navires, organisation/gestion d’opérations de transport maritime, aérien et terrestre, etc.). Avec cette opération, qui doit encore être validée par les autorités de la concurrence compétentes, Bergé ambitionne d’accélérer son expansion dans les prochaines années pour devenir un leader dans les infrastructures portuaires et logistique tant dans la péninsule ibérique et qu’en Amérique latine. De l’autre côté de l’Atlantique, la société opère déjà au Mexique et en Colombie. « Bergé et Bergé y Compañía ont déjà une histoire, une expérience et des relations uniques avec les clients et parties prenantes tout au long de la chaîne de valeur des infrastructures portuaires et de la logistique en péninsule ibérique et en Amérique latine », souligne Joe Nielsen, associé chez A.P. Moller Capital. Bergé y Compañía a été créé en 1870 à Bilbao et emploie aujourd’hui 4.000 personnes dans une dizaine de pays. AD