Les deux tiers des 625 000 conducteurs routiers recensés en France travaillent dans le transport de fret. Un métier sous tension, confirme le cabinet Kyu Associés. Son baromètre Komète relève aussi des besoins non pourvus en mécanique et en électronique poids lourds.
Lorsque les offres sont supérieures aux demandes d’emploi, la profession étudiée est considérée en "tension au recrutement". Dans le fret comme dans le voyageur, "le transport routier se caractérise par une intensification des tensions au recrutement plus rapide que dans les autres secteurs", constate le cabinet de consultants Kyu Associés.
Par son nombre dans la filière, le métier de conducteur est le plus affecté, selon son baromètre Komète. Dans le fret, les conducteurs de poids lourds, super-poids lourds et livreurs, sur courte distance et le dernier kilomètre en particulier, seraient les plus concernés. "Ils représentent un tiers des offres d’emploi actuelles."
Origines multiples
La persistance de ces tensions sur le poste de conducteur routier révèle des facteurs structurels, analyse Kyu. Les principaux sont "des conditions de travail contraignantes, une inadéquation géographique entre l’offre et la demande, et des perspectives limitées d’évolution de carrière". Sont évoquées également "la raréfaction des titulaires de permis C et D et l’image dépréciée du métier, malgré ses évolutions technologiques et la diversification des tâches, comme le renforcement de la relation client."
S’agissant des conditions de travail, le baromètre souligne "la durée hebdomadaire de service des conducteurs, de 45 heures et 26 minutes, pour un salaire mensuel net moyen de 1 830 euros." Ce dernier est considéré "faible au regard de l’amplitude horaire de travail." Aggravant les tensions, "le transport routier de fret se distingue, en outre, par une intensité d’embauche importante. Elle est générée par les besoins de remplacement liés à une pyramide des âges vieillissante dans le secteur."
Lire l'intégralité de l'article (accès réservé) dans L'Officiel des Transporteurs n°3125 du 23 septembre 2022.