24,2 Md$, c'est le total des sommes prêtées par les banques chinoises aux différents gouvernements africains entre 2000 et 2014 pour construire des infrastructures de transport, une donnée de la China-Africa Research Initiative de l'Université John Hopkins reprise par nos confrères de How We Made It In Africa. Une partie de ces fonds concerne des lignes ferroviaires comme en témoigne l'ouverture récente d'une ligne électrifiée de 755 km reliant l'Ethiopie à la Mer Rouge via Djibouti. Cet investissement de 3,4 Md$, financé à 70% par l'EXIM Bank et réalisé par le China Railway Group, va permettre à l'Ethiopie d'importer et d'exporter environ 5 Mt de marchandises par an, un projet vital pour ce pays : « Ce projet est comme notre réseau sanguin car notre principal contact avec l'extérieur passe par Djibouti. Il est déterminant pour notre survie » commentait le Premier Ministre Hailemariam Desalegn lors de l'inauguration de la ligne. Un autre chantier (de 13 Md$) est en cours de construction au Kenya, il est financé par la Import Export Bank of China et réalisé par la China Road and Bridge Corporation. S'ils ne sont en aucun cas altruistes, ces projets devant à terme aider la Chine à mieux exporter ses marchandises en Afrique, ils comportent néanmoins un réel risque d'impayé selon Jyhjong Hwang, chercheuse à l'Université John Hopkins. Des pays comme l'Angola dont l'économie est fortement dépendante du pétrole, et donc soumise aux fluctuations du cours du baril, ont su bénéficier des largesses de l'empire du milieu. Ils ne concernent pas non plus uniquement des pays dotés d'abondantes ressources naturelles, ce projet éthiopien en est la preuve. La Chine fait tout simplement le choix, selon la chercheuse, de prendre des risques pour assurer la croissance de son économie à long terme en facilitant le transit des marchandises à travers le continent africain. PM