Pharma
La sérialisation des médicaments aura un fort impact logistique
Dans moins de deux ans, le 9 février 2019, tous les médicaments sous prescription devront intégrer dans leurs étiquettes Datamatrix non seulement le numéro de lot, la date de péremption, et le code du produit (comme c'est le cas depuis 2011), mais aussi un numéro de série unique sur 20 caractères et un numéro de remboursement national, en vertu de la Directive européenne 2011/62/UE du 8 juin 2011 de lutte contre la contre-façon. Or cette sérialisation des médicaments, sur laquelle beaucoup de laboratoires ont déjà bien avancé, n'est pas uniquement une question d'informatique de production : elle aura d'importantes répercussions sur la logistique. C'était un peu le message des ateliers d'échanges organisés hier à Paris par Alloga France avec ses clients et prospects. Car parmi les futures obligations du dépositaire pharmaceutique, en tant que détenteur autorisé pour les produits de ses clients, figurent la vérification et la désactivation (appelée décommissionnement) du numéro de série des médicaments sur le répertoire national (NMVS) dans les cas particuliers où la commande est expédiée à un établissement sans pharmacien gérant (centre de planification familiale, infirmerie de collège, établissement pénitentiaire, etc) ou bien à l'export (vers Andorre par exemple, qui n'est pas dans l'UE), ou encore en cas de retours en provenance des officines. Un « détail » qui n'en est pas un puisque la vérification du numéro de série devra alors se faire en scannant individuellement chaque boîte. A moins de recourir à l'agrégation, c'est-à-dire en conservant un lien informatique entre les numéros de série des produits, et les identifiants des cartons et/ou des palettes qui les contiennent. Ce dispositif, qui n'est aujourd'hui pas géré au niveau du répertoire européen des numéros de série (EMVS), permettrait de faire gagner du temps (et de l'argent) au niveau logistique, en scannant plutôt des cartons et des palettes que la totalité des boîtes unitaires (après dépotage) dans les cas d'exception évoqués plus haut. Depuis janvier 2017, plusieurs groupes de travail se sont créés au niveau du CIP (le Club Inter Pharmaceutique) pour examiner en détail, au niveau national, les questions pratiques et techniques liée à la sérialisation. L'essai d'un prototype de répertoire national NMVS en France est prévu pour octobre 2017. (voir suite ci-dessous) JLR
Schéma de fonctionnement de la sérialisation
Schéma de fonctionnement de la sérialisation