Christian Berté, nommé il y a six mois Country Director d'Amazon Logistics en France (voir NL n°2445), nous a ouvert les portes de sa nouvelle agence de livraison de colis du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), d'une surface de 9.000 m2. Cet ancien cadre dirigeant du transporteur de fonds Brink's, chez qui il a successivement occupé les postes de Directeur financier France, CEO Allemagne, Directeur financier Europe puis Etats-Unis, et enfin Président US, a accepté de nous éclairer sur les raisons qui ont conduit Amazon à développer son propre outil pour la livraison du dernier kilomètre de ses colis à ses clients. (voir l'interview exclusive de Christian Berté en bas de page)JLR
Vous êtes très nombreux à vous inscrire au Forum d'Eté et nous vous en remercions. Cette grande manifestation, organisée chaque année par Supply Chain Magazine en partenariat avec ESCP-Europe, a pour thème cette année : « Les Nouveaux Business Models en Supply Chain ». De nombreux sujets très actuels y seront abordés : Sharing Economy, Blockchain, Plateformes électroniques, révolution digitale et automatisation, Supply Chain et finance... De quoi alimenter vos réflexions, juste avant la grande trêve estivale. Le Forum d'Eté est gratuit et ouvert à tous. Programme complet et inscription en ligne.
L'éditeur nantais DSIA a annoncé la nomination de Jean-Philippe Soriano en tant que Directeur des Logiciels et membre du Comité de Direction de l'entreprise. Il est placé sous la responsabilité directe du Président, André Suel, avec la mission de conduire les évolutions et les orientations en matière de choix technologiques, de capacités de production, et de management des méthodes de développement des deux principales solutions éditées par DSIA que sont la suite Logistar (WMS, TMS, et appros) et AB Value Analytics, un outil qui permet à la fois de modéliser les processus logistiques, de piloter en temps réel la performance et les ressources humaines et matérielles, et de suivre au quotidien le compte d'exploitation. Diplômé de Polytech Montpellier, Jean-Philippe Soriano travaillait chez Capgemini depuis 2007, à divers postes de pilotage de grands programmes, notamment pour le compte de clients tels qu'Orange et la SNCF. JLR Photo : Jean-Philippe Soriano, DSIA
Auchan Retail France vient de mettre en place la dernière version du TMS d'Hardis pour un pilotage en temps réel de l'exécution des opérations de transport. Disposant depuis plusieurs années d'une version antérieure de l'outil de gestion des transports de Hardis Group, Auchan Retail France a initié, à l'été 2015, une réflexion pour moderniser sa plateforme TMS, qu'il souhaitait robuste et évolutive pour accompagner les mutations et relever défis à venir de ses métiers. Après une brève évaluation des offres du marché, l'enseigne s'est tournée vers la version la plus récente de Reflex TMS. « Les équipes de Hardis se sont montrées à l'écoute de nos besoins, explique Julien Gueguen, Directeur Transport & Innovation Logistique chez Auchan Retail France. Elles connaissaient déjà bien nos spécificités et ont su comprendre nos nouvelles priorités, pour établir le meilleur scénario de déploiement ». L'outil informatique a d'abord été déployé dans la région Est, qui ne représente que 5% des flux au sein du réseau logistique d'Auchan Retail France. La mise en œuvre a ensuite été étendue, en l'espace d'un mois, aux quatre autres régions du réseau : Ouest, Nord, Sud et Île-de-France. Interfacé avec les outils de gestion commerciale, de gestion d'entrepôts (WMS) et des outils de géolocalisation des camions, Reflex TMS permet aujourd'hui au distributeur de piloter l'ensemble de son activité de gestion des transports : transmission des ordres aux transporteurs, optimisation du chargement des camions et des tournées, gestion de la pré-facturation, visibilité exhaustive des flux de transport, indicateurs clés de pilotage, etc. L'un des enjeux à venir va consister à intégrer le temps réel, pour améliorer encore davantage le pilotage des transports, fiabiliser les informations communiquées aux différentes parties prenantes et augmenter la qualité de service offerte aux magasins et aux clients. JPG
Christian Berté, Country Director d'Amazon Logistics en France (voir NL n°2445) nous a reçu sur le site du Blanc Mesnil pour répondre aux questions de Supply Chain Magazine sur les raisons qui ont conduit Amazon à développer son propre outil pour la livraison du dernier kilomètre de ses colis à ses clients.
SC Mag : Quel est le champ d'action d'Amazon Logistics France ? Christian Berté : Amazon Logistics est l'organisation en charge du dernier kilomètre. Au sein de la chaîne logistique, le groupe Amazon a en effet pris la décision stratégique d'investir ce segment pour pouvoir être à même d'améliorer l'expérience clients, et faire en sorte que les livraisons se déroulent au mieux avec la qualité et le service qui répondent à leurs attentes et à leurs préférences. Cette entité a ouvert il y a six ans au Royaume-Uni, et plus récemment en Allemagne, en Italie et en France. Sur les six derniers mois, nous avons ouvert une première « Delivery Station » à Sainghin-en-Mélantois, dans le Nord, puis une deuxième à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), la dernière en date étant celle du Blanc Mesnil (Seine-Saint-Denis) qui est en phase de démarrage opérationnel depuis avril. Sur chacun de ces sites ouverts 24h/24, nous avons mis en place les mêmes processus informatiques et logistiques. Sur l'agence du Blanc Mesnil, nous prévoyons de créer 80 CDI dans les 18 mois. D'ici mi-2018, ce sont 200 personnes qui travailleront en CDI pour Amazon Logistics en France, au bureau parisien d'Amazon et dans nos trois agences. Sans compter les créations d'emplois de nos prestataires de service du dernier kilomètre qui livrent les colis à nos clients.
SC Mag : quels sont les prochains développements, allez-vous poursuivre le déploiement à proximité d'autres grandes villes françaises ? Christian Berté : Avec les agences de Bonneuil et du Blanc Mesnil, nous sommes à mêmes de livrer les clients au sud et au nord de Paris et de la région parisienne. Nous nous focalisons actuellement sur la montée en charge de ces trois agences mais nous nous réservons bien évidemment la possibilité d'en ouvrir d'autres à l'avenir, en fonction des besoins.
SC Mag : Quid de vos prestataires de messagerie comme le groupe la Poste, Colis Privé et bien d'autres sur lesquels vous vous appuyez, jusqu'à présent en tout cas, pour assurer la livraison de vos colis ? Christian Berté : La croissance est extrêmement importante, il faut pouvoir l'absorber, même en période de pic, et il faut permettre à nos clients de recevoir nos colis avec le meilleur taux de service. De plus, l'e-commerce évolue très vite. Il y a quelques années, les clients étaient livrés avec trois à cinq jours de délai, aujourd'hui on a le choix d'être livré le jour même, ou le lendemain, voire dans deux heures, ou en consigne automatique, en fonction de la préférence du client. Dans le futur, comme les technologies continueront à évoluer, nous pourrons ajouter une variété d'options et de fonctionnalités supplémentaires. C'est pour être sûr de pouvoir répondre à cette demande d'innovation et d'amélioration du service client que nous développons ces agences. Jusqu'à présent, nos grands centres de distribution, comme celui de Douai près de Lille, confiaient leur colis à des réseaux de messagerie qui les faisaient transiter par leurs propres centres de tri avant de les répartir vers leurs agences de livraison. Ce sera bien sûr encore le cas pour une partie des flux mais dans le futur, notre idée est d'acheminer certains de nos colis directement vers nos agences de livraison Amazon Logistics, ce qui permet d'accélérer et de fluidifier la chaîne logistique, en ayant une visibilité complète des flux. Dans chaque agence, nous faisons appel à plusieurs spécialistes nationaux et régionaux de la logistique du dernier kilomètre pour la livraison au client final, en utilisant nos processus informatiques et nos terminaux mobiles.
SC Mag : Comment s'organise le processus dans l'agence de livraison Amazon du Blanc Mesnil ? Christian Berté : Comme dans chacune de nos agences, il y a trois phases importantes dans la journée. Les poids lourds arrivent de nos centres de distribution le soir, entre 22h30 et une heure du matin. En amont, notre TMS central (transport management system) a indiqué sur l'étiquette de chaque colis non seulement l'adresse du destinataire mais aussi l'agence de livraison concernée et même l'emplacement du sac dans lequel il devra être placé dans cette agence de livraison. Trois convoyeurs acheminent les colis dans les allées et le tri est effectué par les agents d'exploitation logistique, qui identifient les colis à l'aide d'une scannette, assurant la traçabilité de bout en bout. A partir de 6 heures, les premiers vans de livraison arrivent et les livreurs viennent s'enregistrer, récupèrent leurs PDA, ainsi que les sacs correspondants à leur tournée. Une fois les opérations de livraison effectuées, ils viennent restituer le terminal et rendre les éventuels colis non remis, qui seront distribués le lendemain ou un autre jour suivant le souhait du client. A chaque étape du processus, nos employés sont aidés, guidés par les outils qui ont été développés par Amazon pour faire en sorte de leur faciliter le travail, de réduire le risque d'erreur et de leur garantir un maximum de sécurité. Propos recueillis par Jean-Luc Rognon
Armstrong & Associates nous propose cette année une étude du marché des 3PL nouvelle formule, avec, en lieu et place du classement par chiffre d'affaires réalisé, une analyse détaillée des différents segments du marché (transport domestique, transport international, entreposage et distribution) et des focus géographiques à la pelle. Il en ressort que les prestataires américains du transport ont vu leurs ventes nationales croître de 5,3% en CA brut en 2016 aux Etats-Unis (+7% CA net) pour atteindre 61,8 Md$, la gestion du transport international leur rapportant 48,2 Md$ (+2,6% brut, +1,9% net). Le segment des services d'entreposage à valeur ajoutée a crû de 1,9% et atteint 39,1 Md$. Le coût total du transport et de la logistique aux USA s'élève donc à 1.522,7 Md$ dont les 3PL ont profité à hauteur de 166,8 Md$, soit à peine plus de 10%. Ces trois secteurs d'activité ont connu une croissance annuelle à deux chiffres entre 1995 et 2016 avec en moyenne +11,3%, 11,6% et 11,4% respectivement. En France, le coût total de la logistique en 2016 culmine à 233,7 Md$ dont la même proportion est revenue aux 3PL (24,5 Md$). Le transport français a rapporté aux prestataires 11,7 Md$, le transport international 6,9 Md$ et l'entreposage et distribution à valeur ajoutée 5,7 Md$. A l'échelle mondiale, les ventes des prestataires s'élevaient l'an dernier à 802 Md$ selon A&A (et devraient culminer à 962 Md$ d'ici à 2020), le transport national ayant généré 362,6 Md$, le transport international 234 Md$ et l'entreposage 198,2 Md$. PM
Il n'y a pas d'étude du cabinet A&A sans classement mais ce sont plusieurs nouveaux Top 25 que nous propose Armstrong & Associates cette année. Le Top 25 des prestataires dans la catégorie entreposage et distribution à valeur ajoutée, classés par m² de surface (chiffres 2016) s'établit comme suit : 1 DHL (23 M m²) SC, 2 XPO Logistics (14,6M m²), 3 Nippon Express (9M m²), 4 Ceva Logistics et 5 Hitachi Logistics. Cocorico, Geodis, ID Logistics et FM Logistic, figurent sur cette liste et occupent les 7ème, 8ème et 13ème rangs respectivement. Notez également que si Amazon était un 3PL, il arriverait en 2ème position juste devant XPO avec 14,8 M m². En termes de CA, DHL maintient son leadership (26,1 Md$) suivi de Kuehne + Nagel (20,3 Md$) et dans un mouchoir de poche Nippon Express (16,976 Md$) et DB Schenker (16,746 Md$). La baisse apparente de leur CA par rapport aux données publiées en 2016 est due à la forte dépréciation de l'Euro face au dollar sur cette même période. Si vous vous êtes toujours demandé qui étaient les principaux Freight Forwarders en nombre d'EVP gérés (en transport maritime), voici la réponse : 1 Kuehne + Nagel (4M EVP), 2 DHL SC & Global Forwarding (3M EVP), 3 Sinotrans (2,9M), suivi de DB Schenker (2M) et Panalpina (1,488 M). Les français Bolloré Logistics et Geodis se classent 10ème et 11ème respectivement avec 856.000 et 690.000 unités. En termes de tonnage aérien, DHL reprend la première place avec 2,08 Mt devant K + N et ses 1,3 Mt puis DB Schenker qui culmine à 1,179 Mt. PM
Après plus d'un an et demi passés à digérer ses deux dernières acquisitions, à savoir celles de Norbert Dentressangle et de Conway, Bradley Jacobs, CEO d'XPO Logistics, a de nouveau exprimé son appétit de rachat à l'occasion d'une conférence sur le SCM tenue à Chicago le 16 juin dernier. « Nous étudions principalement des opérations à plus de 500 M$ d'EBITDA, à quelques exceptions près » a-t-il déclaré, « certaines sont plus petites car elles sont stratégiques, mais globalement, nous cherchons des grands acteurs où nous pourrons appliqués le savoir-faire que nous avons développé en matière d'intégration, d'optimisation et de recherche de synergies ». Questionné sur d'éventuelles cibles, il a naturellement préféré botter en touche. « Nous ne sommes qu'au tout début de nos recherches » a-t-il répondu. Selon le Wall Street Journal, ces acquisitions pourraient se situer aussi bien en Europe qu'en Amérique du Nord et viseraient à renforcer les B.U. d'XPO, notamment la logistique contractuelle, plutôt que d'ajouter de nouveaux services à son portefeuille. Au regard de ses résultats financiers, il faut admettre qu'il aurait tort de s'en priver: malgré les 6,5 Md$ investis pour racheter les deux sociétés susnommées, XPO reste bénéficiaire sur les quatre derniers trimestres avec un CA de 3,54 Md$ et un résultat net de 19,5 M$ enregistrés au Q1 2017. Dans ce même lapse de temps, son action, quant à elle flambé. De 27$ il y a un an, elle est passée à près de 61$ après cette annonce (+0,34% durant la journée), preuve que les actionnaires et le marché financier lui font entièrement confiance. PM Source : Wall Street Journal