La logistique pour lutter contre le gaspillage alimentaire
A l'occasion de la 5ème édition de la journée nationale de la lutte contre le gaspillage alimentaire, qui se déroule en ce moment même, professionnels et consommateurs sont invités à réfléchir à ce phénomène et à ses conséquences. Selon l'Ademe, 10 millions de tonnes de produits alimentaires seraient perdus chaque année en France. On peut naturellement s'en indigner en imaginant que ce formidable gâchis pourrait être évité et qu'au lieu de détruire les produits consommables on pourrait en faire profiter les populations qui en en le plus besoin. Mais les bonnes intentions sont parfois plus faciles à exprimer qu'à mettre en œuvre. Qu'il s'agisse d'e-commerce, de réparation de matériels, de récupération de produits en fin de vie ou de denrées alimentaires, la logistique des retours ne s'improvise pas. Elle nécessite des moyens et un vrai savoir-faire. C'est là qu'interviennent des associations comme Phenix, dont la vocation vise précisément à récupérer des aliments voués à la destruction, pour les redistribuer aux associations caritatives et aux plus démunis : « Nous sommes sur des actions très concrètes. Elles consistent parfois à massifier des volumes et de créer des circuits courts (comme avec Franprix) pour livrer en flux tendus. Notre métier c'est faire de l'assemblage logistique avec une forte dimension traçabilité », confiait Jean Moreau, co-Fondeur de Phenix, lors de la matinée « Economie Circulaire » organisée le 4 octobre par l'Aslog (1). Sur un plan purement économique, la distribution a tout intérêt à passer par ce type de professionnels du don : d'abord parce qu'il existe depuis un an des obligations légales pour restreindre le gaspillage alimentaire. Ensuite, parce que le don bénéficie d'un crédit d'impôts (60% de la valeur en stock). Enfin, parce qu'en plus d'une perte sèche pour le distributeur, détruire des bio-déchets représente un coût non négligeable. Aussi, vouloir lutter contre le gaspillage, c'est une très bonne chose. S'en donner les moyens notamment en termes logistiques, c'est encore mieux ! Nicolas Hulot prévoit d'annoncer en mars 2018 de nouvelles mesures dans le cadre de « la feuille de route pour l'économie circulaire ». Les travaux menés de longue date avec François-Michel Lambert (2), l'incitera peut être à inscrire dans ce texte des dispositions en faveur des logisticiens qui contribuent à lutter contre toute forme de gaspillage. JPG
1. Retrouvez le compte-rendu de cette passionnante matinée, dans le numéro de Supply Chain Magazine du mois de novembre.
2. François-Miche Lambert, député de Bouches du Rhône, est à la fois Président de l'Institut de l'Economie Circulaire et président de la Commission Nationale de la Logistique. Il est également passé par le Cret-Log et a participé à des travaux en collaboration avec Nicolas Hulot. Lors de la matinale Aslog du 4 octobre il s'est exprimé sur le sujet en prônant un rapprochement entre logistique et économie circulaire.