En janvier dernier, en présentant le plan de transformation Carrefour 2022, le nouveau PDG du groupe Alexandre Bompard avait mentionné la blockchain comme une des pistes explorées pour améliorer la traçabilité de certains produits. La démarche trouve sa première illustration avec le recours à cette technologie pour un best-seller de l'enseigne : son poulet d'Auvergne Filière Qualité Carrefour, vendu chaque année à 1M d'unités. En pratique, le QRcode figurant sur l'étiquette du produit permet au consommateur d'accéder via son smartphone à de multiples informations sur son poulet et son parcours jusqu'à sa mise en rayon, comme le lieu et le mode d'élevage, le nom de l'éleveur, l'alimentation reçue, les traitements reçus ou pas, les labels décernés ou le lieu d'abattage... « A charge pour chaque acteur de la chaine d'approvisionnement (producteurs, transformateurs et distributeurs) de renseigner les informations de traçabilité qui les concernent et ce pour chaque lot », indique le communiqué du groupe. A ce stade, l'initiative est clairement tournée vers la transparence vis-à-vis du consommateur, et la valorisation d'une filière plutôt vertueuse. La formule va d'ailleurs être étendue d'ici fin 2018 à huit autres filières, qu'il s'agisse d'œufs de poules élevées en plein air, de tomates sans herbicides, de saumon norvégien, de steak haché charolais, de lait frais et de fromage AOP, ou même de miel et d'oranges moins traitées aux pesticides. « L'intégration de la technologie blockchain constitue une étape exemplaire dans l'ambition de Carrefour de devenir le leader de la transition alimentaire pour tous. C'est une première européenne qui garantit aux consommateurs une transparence totale sur la traçabilité de nos produits » indique Laurent Vallée, Secrétaire Général et responsable de la qualité et de la sécurité alimentaire pour le groupe. Aucun détail technologique n'est pour l'instant précisé, et aucun éventuel partenaire spécialisé n'est mentionné, même s'il semble que la formule en question procède d'un développement reposant sur le protocole d'échange décentralisé Ethereum, déployé sous forme de blockchain en mode privatif pour les parties prenantes des filières en question. Un nouveau type de base de données, en somme, peut-être plus facile et plus rapide à mettre en œuvre, mais n'exploitant pas forcément tout le potentiel de cette technologie en matière de transfert de responsabilités contractuelles, ou d'automatisation des flux économiques. MR
Photo ci-contre : la première blockchain initié Carrefour concerne ses poulets d'Auvergne. ©Carrefour
Infographie Carrefour ci-dessus, téléchargez le PDF
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