La date fatidique du 29 mars se rapproche inexorablement, et le feuilleton Brexit a su préserver le suspense. On se croirait presque dans la série 24 heures. Theresa May n’est sans doute pas Jack Bauer, mais cette semaine, elle a un plan : soumettre demain au Parlement britannique un « nouvel » accord de retrait, puis en cas de probable rejet, mettre dès mercredi les députés face à leurs responsabilités en leur demandant de valider ou non le principe d’un « no deal » au 29 mars. Si cette extrémité, qui fait peur à pratiquement tout le monde, n’est pas votée, la première ministre britannique pourra encore sortir de sa manche la possibilité d’un report de la date du Brexit jusqu’en juin, à condition que les pays membres de l’UE l’approuvent. Pour quoi faire ? Mais pour se donner le temps de trouver un accord avec l’UE sur une nouvelle période de transition pardi ! Ce serait presque drôle si en attendant, bon nombre d’entreprises des deux côtés du Channel n’étaient pas plongées dans une incertitude préoccupante, avec le sentiment que rien n’a vraiment évolué depuis janvier. Et la grève du zèle entamée la semaine dernière par les douaniers à Calais et Dunkerque fait figure de « bande-annonce » du scenario d’horreur d’un « no deal » : des milliers de camions à l’arrêt, des files d’attente, des retards sur la supply chain. Dans un communiqué jeudi dernier, la FNTR et Union TLF rappelaient que chaque minute d’arrêt équivaut à environ un euro de perte par camion. L’épisode Brexit a aussi un volet français cette semaine : les syndicats de douaniers, qui réclament plus de moyens, seront reçus demain par le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin. Suite au prochain épisode…
Jean-Luc Rognon
Jean-Luc Rognon