La Quotidienne de Supply Chain Magazine s’accorde un break d’une semaine, après 31 newsletters confinées riches en informations et en témoignages sur les initiatives et les adaptations de notre communauté pour faire face à cette crise sanitaire, économique, financière et sociale sans précédent. C’est l’occasion pour notre équipe de se mettre au vert sur son balcon ou dans son jardin et d’apprécier le bleu du ciel. Un grand merci pour les nombreux messages d’encouragement et de soutien que nous avons reçus depuis le début du confinement. Merci aussi à nos annonceurs qui continuent à nous soutenir dans nos activités. Nous retrouverons avec plaisir nos fidèles lecteurs (encore plus nombreux en cette période étrange) dès le lundi 11 mai pour les accompagner et les informer du mieux possible dans le retour progressif et prudent à une activité économique moins chaotique. Jean-Luc, Maxime, Armindo et Philippe vous souhaitent le meilleur de la vie !
« Le cœur de CSP bat pharmaceutique depuis sa création, nous ne sommes pas une entreprise de logistique générale. Et cela change tout, car nos collaborateurs se sentent vraiment investis d’une mission de santé publique » nous a confié Laure Brenas, la présidente de Centre Spécialités Pharmaceutiques (CSP). Le répartiteur pharmaceutique, qui revendique environ 45% du marché en France, poursuit sans relâche son rôle charnière dans la distribution des médicaments de ses clients laboratoires pharmaceutiques à destination des hôpitaux, des grossistes répartiteurs et des officines. Durant cette crise sanitaire, il est également impliqué dans la distribution en flux poussés des masques pour les professionnels de la santé en ville (voir NL 3123) et dans celle des produits de réanimation réquisitionnés par l’Etat, à destination des pharmacies d’établissements de santé (voir NL 3129). L’entreprise a déclenché son plan de continuité d’activité très tôt, dès le 10 février. « Nous avons été précurseurs dans le respect des gestes barrières et les mesures de mise en sécurité du personnel. Notre cellule de crise se réunit tous les matins et nous communiquons toutes les semaines avec les représentants du personnels et la DRH sur les aménagements de l’organisation du travail » détaille Laure Brenas. Une semaine avant le début du confinement et pendant les 10 ou 15 jours qui ont suivi, CSP a dû faire face à une augmentation de 30% de son activité, qu’il a fallu gérer avec un peu moins de personnel qu’en temps normal (le taux d’absentéisme est resté inférieur à 10%), en faisant appel à l’intérim, aux heures supplémentaires, et au travail le samedi (le dépositaire travaille déjà dans ses entrepôts en 3 équipes postées, jour et nuit). Depuis, l’activité a chuté en dessous du niveau normal, sans doute en raison de la baisse de fréquentation constatée dans les pharmacies. Et il semble que depuis une semaine, la tendance soit à un retour progressif des flux à la normale. Côté projets, les choses redémarrent aussi : la construction d’un nouveau site à Cournon d’Auvergne (30 000 m²), qui était arrêtée depuis quatre semaines, a repris depuis lundi. Il devrait ouvrir fin 2020 ou au début de 2021. Quant à la mise en place d’un système goods-to-person de préparation de commandes Intelis PTS (de l’intégrateur Savoye) dans l’entrepôt de Moussy-le-Neuf en Seine-et-Marne, les développements informatiques se sont poursuivis mais le projet a pris quelques mois de retard : la mise en service opérationnelle, prévue initialement début août, n’aura pas lieu avant octobre. JLR
Laure Brenas, la présidente du dépositaire pharmaceutique CSP (Centre Spécialités Pharmaceutiques).
C’est samedi 2 mai que les PME pourront passer leurs premières commandes de masques « grand public » via la plateforme lancée par le ministère de l’Économie et des Finances, avec l’appui logistique de La Poste et la collaboration de CCI et CMA France (les réseaux de Chambres de Commerce et d’Industrie, et de Chambres de Métiers et d’Artisanat). Pendant 48 h, la formule sera réservée aux entreprises de 10 à 49 salariés, quel que soit leur secteur d’activité, avant d’être élargie dès le lundi 4 mai aux TPE de moins de 10 salariés. Cette initiative du Minefi, et en son sein de la DGE, s’inscrit évidemment dans la perspective du déconfinement et de la remobilisation du tissu économique en assurant aux petites entreprises les moyens d’équiper leurs salariés. Via cette plateforme développée par la filiale Docapost du groupe La Poste (masques-pme.laposte.fr), l’enjeu est de commercialiser 10 millions de masques textiles lavables, réutilisables chacun 10 fois (soit un potentiel de 200 utilisations uniques). Fabriqués selon les spécifications de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et de l’Afnor, ces masques assurent un niveau élevé de filtration (plus de 90% des particules ? 3 microns). Sur les volets de la préparation de commandes et de la distribution, ce sont les moyens et le réseau de La Poste qui sont mis à profit, sachant que le principe d’un paiement en ligne et d’une livraison sans contact sur site est annoncé, mais pas le prix des masques en question. Après s’être identifiées, les entreprises pourront une commande plafonnée en fonction de leur nombre de salariés, avec un délai minimal entre deux commandes pour « fluidifier la diffusion des masques ». On notera que la formule en question s’adresse non seulement aux entreprises de métropole, mais aussi à celles d’Outre-Mer, ce qui n’était pas le cas de l’initiative lancée mi-avril par Cdiscount, déjà en ciblant les PME/TPE et en coordination avec les pouvoirs publics et le réseau des CCI (voir NL 3121). Cette formule proposée par un e-commerçant avait d’ailleurs suscité des réactions du côté des officines pharmaceutiques, qui ne pourront théoriquement assurer la commercialisation de masques au grand public qu’à partir de la semaine prochaine (sous réserve de se les procurer). L’initiative de Cdiscount a en tout cas rencontré un écho certain puisque en milieu de cette semaine, le e-commerçant annonçait plus de 10 millions de masques commandés par quelque 55 000 entreprises, dont 1 M déjà livrés selon la formule montée avec Easydis pour des livraisons en click&collect dans des centaines de magasins des différentes enseignes du Groupe Casino. MR
La société Boks compte sur l’accord qu’il vient de signer avec Nexity Studéa (résidences étudiants) pour se rapprocher des 1000 coffres à colis connectés posés chez les particuliers d’ici à la fin de 2020. Pour l’instant, la PME créée fin 2017 par Adrien Oksman et Olivier de Rodellec dit en avoir posé une centaine dans les halls d’immeubles, principalement en Ile-de-France, suite à des partenariats avec de petits syndics, des promoteurs (Eiffage, Constructa) et des bailleurs (CDC Habitat). Ce duo va pouvoir renforcer son équipe commerciale et marketing et la partie développement (15 personnes au total à ce stade) grâce à la récente levée de fonds de 1,2 M€ signée juste avant le début du confinement auprès de business angels, mais aussi de professionnels de l’immobilier, de capitaines d’industrie, et de la BPI. La boîte de Boks pour le résidentiel collectif, équipée d’une pile industrielle pour une autonomie de 2/3 ans, mesure 1 mètre de haut, pour 45 cm de profondeur et 50 de large (celle pour les maisons individuelles étant plus petite), suite à l’analyse de datas fournies par Colis Privé. De quoi réceptionner 5 à 7 colis pas trop volumineux. « Elle est ouverte à tous les e-commerçants et les transporteurs/livreurs, souligne Olivier de Rodellec, ex-Edhec passé chez Lazard et Rothschild. C’est le consommateur qui a la main, lors de sa commande, avec notre application et une clé Bluetooth. Chaque ouverture/fermeture est associée à un code unique. Le livreur utilise lui le clavier numérique de la Boks ». La location coûte 590€ HT/an par boîte. Le renvoi de colis n’est pas encore possible. Sur son marché de la livraison à domicile, Boks fait face aux boîtes normalisées de La Poste et aux consignes automatiques développées par les bailleurs. VL
La relance de l’activité économique du pays n’exclut pas la poursuite de l’innovation en matière d’énergie durable et décarbonée. C’est en tout cas le point de vue de la société SprintProject, qui organise le mardi 5 mai de 15 h à 16 h un webinaire intitulé « L' Hydrogène : une énergie d'avenir pour la Supply Chain ? », avec trois exemples concrets d’utilisation innovante de cette énergie dans le transport, la logistique et le bâtiment. Animé par Fabien Esnoult, le président de cette cellule d’innovation mutualisée entre différents acteurs de la Supply Chain (dont FM Logistic, DB Schenker, Stef, LVMH, GSE, et GS1), cet évènement en ligne fera intervenir Frédéric Delaval, le président d’Urby (Groupe La Poste), Tariel Chamerois, directeur RSE chez DB Schenker France, et Marc Esposito, directeur du Lab chez le contractant général GSE.
Vendredi dernier, c’est en mode webinar que s’est tenu le dernier en date des rendez-vous du Club Supply, organisés et animés par le cabinet nordiste de conseil retail et SC Suppleo. Vu le contexte sanitaire, la session s’est ouverte par un retour d’expérience d’Hubert Carpentier, DSIO et membre du directoire du groupement de pharmaciens Giphar (2 Md€ de CA). Il a notamment développé la réorganisation en mode agile opérée par le grossiste afin de répondre à une augmentation de la demande pouvant approcher les 40% sur certaines journées, dans le cadre d’une obligation légale de livrer les officines en 24h. Le tout en se concentrant d’abord sur les opérations en entrepôt, puis sur la mobilisation de son réseau de distribution qui implique une majorité de transporteurs externes. Suppleo et son équipe ont ensuite pris le relais pour évoquer le parcours dans la crise de différents retailers, et leur adaptation en mode digital pour mettre en œuvre des projets omnicanaux dont certains seront peut-être industrialisés et perdurer au-delà de la crise actuelle. L’enjeu pour nombre d’entre-eux : générer un minimum de CA malgré la fermeture de leurs réseaux de magasins, à l’image d’enseignes comme Top Office ou But qui ont mis en œuvre des formules de click&collect en magasin. Mais même un acteur-clé du e-commerce fashion comme Zalando a étoffé son service : en l’occurrence en mettant en place une formule de Ship-from-Store depuis des boutiques de ses marques partenaires dans certains centres commerciaux en Allemagne (en partenariat avec Unibail-Rodamco-Westfield). Enfin, le volet le plus directement métier de ce Club Supply aura porté sur l’anticipation de la reprise au niveau des approvisionnements, qui soulève à la fois des questions opérationnelles et de systèmes d’informations pour répondre aux enjeux de réactivité et d’agilité. « Le process collaboratif avec les responsables d’offres permettra d’écrire les paris de relance mais l’ensemble des ambitions seront priorisés sur base des capacités de trésorerie et des stocks, note Suppleo dans une synthèse des échanges. La reconstitution des données de vente et l’adaptation des modèles de calculs seront des étapes cruciales pour ‘relancer la machine’, tandis qu’une approche factuelle permettra de prendre les meilleures décisions et d’être force d’initiative rapidement ». Et c’est en structurant différentes étapes collaboratives qu’il s’agira de bâtir ses scénarios de reprise, en adaptant les paramètres de ses outils ERP ou APS. C’est dans cet esprit pragmatique et agile que les équipes Appro, Prévisions et Data de Suppleo ont travaillé avec des clients, notamment pour simuler les ventes à la reprise post-confinement tout en misant sur l’expertise métier des clients pour établir les estimations de ventes futures. MR
Suppleo anticipe plusieurs types de comportements sur le volet approvisionnement en fonction des typologies de produits.
Nous vous annoncions le 16 mars en avant-première (voir NL 3098) l’intention du groupe technologique allemand Körber de regrouper sous le nom de Körber Supply Chain toutes les expertises de ses filiales dans ce domaine, dont les sociétés Inconso (éditeur WMS/TMS/WCS), Aberle (automatisation), Cirrus Logistics (éditeur de logiciels d’aide à la décision SC), Voiteq (solutions vocales), Otimis (cabinet de conseil/intégrateur), HighJump (éditeur WMS/TMS), Langhammer (fournisseur de convoyeurs et solutions de palettisation) et Riantics (fournisseur/intégrateur de solutions intralogistiques automatisées type miniload et robots de palettisation). Ce changement de nom est désormais officiel depuis le 28 avril. « Nous avons déjà mis à profit, dans de nombreuses situations, cette vision et ce spectre unique de solutions pour des entreprises du monde entier. Réunir toutes ces entités sous une seule marque était la suite logique pour renforcer notre position» a déclaré Dirk Hejnal, le CEO de Körber Supply Chain. A noter que le nouveau slogan de la marque est : « Conquer supply chain complexity ». JLR
Les éditeurs MGI et Soget semblent tous deux rester dans une bonne dynamique. Le premier a annoncé que CCS Hauts-de-France, société gérante du CCS (Cargo Community System) sur le Port de Dunkerque, avait renouvelé son partenariat en adoptant sa solution Ci5, tandis que le second fait savoir que sa plateforme S)One était désormais 100 % opérationnelle sur les flux maritimes en Jamaïque. CCS Hauts-de-France, qui commercialisait le CCS AP+ de MGI depuis 2013 auprès de la communauté portuaire de Dunkerque, a signé un nouveau contrat de 5 ans. Celui-ci inclut la formation de plus de 200 utilisateurs côté transitaires, transporteurs et douanes, sa mise en exploitation étant programmée pour début octobre. Le partenariat comprend quelques spécificités : afin de répondre aux exigences de la communauté portuaire dunkerquoise, le périmètre de Ci5 a été élargi avec de nouvelles fonctionnalités (groupage, dégroupage, empotage à quai, gestion des vracs…). « Pour l’annonce des marchandises dangereuses à l’export, les utilisateurs pourront profiter d’une interconnexion avec le système de traitement informatisé des matières dangereuses (Timad) de la capitainerie », note ainsi MGI. Côté Soget en Jamaïque, c’est avec le démarrage complet en avril du module export maritime de sa solution que tous les process import, transbordement et export des ports de Kingston et Montego Bay sont désormais intégralement digitalisés et complétement interfacés avec les SI des acteurs du secteur privé, de la douane locale et de la plateforme de paiement en ligne e-Gov. « La plateforme connecte 950 acteurs économiques en Jamaïque et couvre 85 % du commerce extérieur », indique l’éditeur. AD
La solution Ci5 de MGI commencera à être exploitée par CCS Hauts-de-France début octobre 2020.
Le prestataire Gefco compte exploiter à partir de juin un nouveau centre de distribution au service de son activité Air & Sea, qui occupera la moitié d’un entrepôt de 17 000 m² développé par la foncière Segro à Hoofddorp, près de l’aéroport Schiphol d’Amsterdam. Avec ses 7 000 m² de surfaces logistiques et sa partie tertiaire, ce nouveau site a vocation à assurer le stockage et la gestion d’expédition à l’international de produits standards, dangereux ou sous température contrôlées prestations de stockage et de gestion d’expéditions internationales, notamment dans le cadre du service « Time Critical » de Gefco. Les secteurs ciblés sont a priori ceux de la high-tech, de l’automobile, de la pharma/santé, de l’aérospatial et de la défense, voire du retail, de la mode ou de l’équipement de la maison. Avec cette nouvelle installation disposant de 10 000 emplacements palettes, avec ses 12 m de hauteur et une zone en température contrôlée, le logisticien se dote d’un troisième centre de distribution mobilisable au service des secteurs santé et pharma, en plus de ceux déjà implantés en Allemagne à Francfort, et outre-Manche près de l’aéroport d’Heathrow. Proche des ports maritimes d’Amsterdam et de Rotterdam, le nouveau site de Schiphol est d’ailleurs conforme aux nouvelles pratiques de distribution des produits de santé (Good Distribution Practice, ou GDP), surveillé 24 heures sur 24/7 jours sur 7 et certifié ISO 9001:2015 (système de management de la qualité). AD
La nouvelle implantation de Gefco près de l’aéroport de Schiphol occupe quasi la moitié d’un site de 17 000 m² développé par Segro.