L’américain Locus Robotics vient d’annoncer une nouvelle levée de fonds de « plus de 40 M$ » qui va lui permettre d’accentuer ses efforts de R&D et son développement à l’international, avec un focus particulier sur le marché européen. Pour cette start-up concentrée sur le créneau de la robotisation en intralogistique, ce 4ème tour de financement porte à 105 M$ le total des investissements réunis depuis sa création en 2014 à Boston. Et cette série D est menée par un grand nom des technologies en entrepôt : le fonds Zebra Ventures, bras-armé en matière d’investissement stratégique de Zebra Technologies. D’un point de vue solution, Locus avait présenté dès 2016 son « LocusBots », qui a la particularité de cibler expressément les opérations de picking en entrepôt, à la différence des robots mobiles autonomes (AMR) développés par d’autres acteurs, qui adressent plus généralement les transferts de charge (de palettes, de bacs, d’étagères). Porteurs de bacs de préparation et dotés d’un écran, ces LocusBots se dirigent en toute autonomie vers les emplacements désignés par le système de pilotage de l’entrepôt et de la préparation de commandes, à charge pour le préparateur de réaliser le prélèvement indiqué. Le tout permet de réorganiser le picking en tirant parti de cette complémentarité homme-robot : l’opérateur ne se déplace plus dans une logique de tournée, mais assure les prélèvements dans une zone donnée, à charge pour les LocusBots d’assurer les déplacements, et l’acheminement final vers la zone de consolidation et de finalisation des commandes. Au premier rang des cibles de Locus Robotics figurent les prestataires logistiques, notamment pour des opérations e-commerce. A l’image de Geodis, qui avait déployé un pilote d’une vingtaine de LocusBots à l’automne 2018 dans un de ses entrepôts dans l’Indiana, et qui en a depuis étendu l’emploi à d’autres sites aux Etats-Unis. C’est aussi pour ses opérations outre-Atlantique que DHL Supply Chain a annoncé en mars dernier son intention de déployer un millier de ses robots dans une douzaine de ses entrepôts américains d’ici la fin de l’année (sachant que sa première collaboration avec Locus remonte à 2017). Et en avril, c’est UPS Supply Chain Solutions qui annonçait à son tour qu’un des enjeux de son nouveau système d’exploitation WES (Warehouse Execution System) serait de favoriser l’intégration de nouvelles solutions pour gagner en productivité, dont des robots Locus. A ce stade, l’entreprise bostonienne n’est que ponctuellement présente sur le marché européen (notamment sur un site Ceva Logistics aux Pays-Bas), mais c’est un point clé de sa stratégie de développement à l’échelle globale, et une implantation en propre est annoncée en marge du nouveau tour de financement (sans précision sur la ville ou le pays). Mais son intention est également de nouer des partenariats stratégiques avec des revendeurs et intégrateurs, sans doute à l’image de celui annoncé il y a quelques jours par Körber Supply Chain et sa branche Inconso (voir NL 3138). MR
Les robots Locus se voient assignés des missions de préparation de commandes, à charge pour eux d’aller d’un emplacement à l’autre, et aux opérateurs d’assurer les prélèvements indiqués à l’écran.
Crédit photo Ceva Logistics