En matière de transport, il y aura sans doute un avant et un après la pandémie, vu les incidences de la crise mesurées via un sondage réalisé par le cabinet Bp2r (130 chargeurs interrogés du 7 au 27 mai, avec 48 % d’ETI, 23 % de grandes entreprises et 11 % de PME). Par rapport à l’avant-crise, la baisse moyenne des volumes confiés par les chargeurs en B2B ressort à -13,4 %. A l’inverse, le développement du e-commerce a entraîné une augmentation des volumes en B2C de +1,6 % (mais si cette hausse atteint +9,8 % pour les ETI, à l’inverse, les grandes entreprises ont vu ces volumes reculer de -3,7 %). Et les opérations des chargeurs ont été largement perturbées pendant le confinement : 87 % des sondés indiquent que leurs opérations en transport maritime/aérien au départ ou à destination de la France ont été modérément ou fortement perturbées, et ils sont presque autant (84 %) à avoir eu le même problème en matière de transport terrestre international. L’impact a été plus limité pour le transport multimodal domestique France (67%) ou pour le transport routier domestique (69 %). « Malgré ces perturbations, les donneurs d’ordre sont majoritairement satisfaits de la mobilisation de leurs transporteurs, et leur ont donné une note moyenne de 4,1 sur 5 », souligne Bp2r. La contribution des outils digitaux a en revanche été diversement appréciée. Si les solutions de pilotage et de tracking ont été jugées satisfaisantes à hauteur de 57 % et 53 %, les plateformes collaboratives de communication avec les équipes et les prestataires ont été jugées pertinentes à 45 %, et les plateformes d’intermédiation pour trouver de la capacité à seulement 22 %. « Ces dernières n’ont pas pu faire de miracle dans un contexte où la capacité était fortement contrainte », note Bp2r. Coté reprise, les chargeurs sont divisés sur l’horizon d’un retour à la normale. Ils sont 28 % à faire le pari de retrouver à court terme un niveau de volumes transportés d’avant crise, et le même pourcentage à estimer qu’il est plus raisonnable d’espérer ce retour à la normale pour la rentrée scolaire. 26 % craignent que ce ne soit pas le cas avant la fin 2020. Au niveau de leur activité transport, ils souhaitent désormais prioriser la résilience et la fiabilité, puis l’agilité et l’adaptabilité. Concernant l’accélération de la transformation digitale, ils sont 10 % à estimer que cela va devenir leur enjeu numéro un, alors que 21 % déclarent que c’était déjà le cas avant (47 % estiment que cette accélération digitale n’aura lieu qu’une fois que d’autres enjeux auront été traités). AD
Crédit photo bp2r