Ce matin, le premier comité interministériel de la logistique (Cilog) s’est tenu en distanciel, sous la présidence d’Agnès Pannier-Runacher et de Jean-Baptiste Djebbari. Outre la reconnaissance du caractère essentiel et stratégique de la filière logistique, cette réunion a entériné un plan d’action représentant un total de 1,7 Md€ débloqués par l’Etat . Il s’articule autour de 3 priorités: la décarbonation du transport et l’accompagnement de la reprise d’activité des entreprises de la filière (805 M€) ; le renforcement de l’attractivité du territoire pour la construction d’entrepôts compétitifs et efficaces d’un point de vue environnemental (800 M€) ; la recherche d’une meilleure fluidité de nos points d’entrée et de sortie du territoire des marchandises (65 M€). Parmi ce spectaculaire train de mesures figurent notamment plusieurs dispositifs de soutien au fret ferroviaire (250 M€), au transport fluvial (175 M€) et à l’accompagnement des nouvelles motorisations pour le TRM (environ 100 M€). Sur le volet recrutement en logistique (pour répondre au besoin de370 000 professionnels de la manutention d’ici 2030), un plan d’investissement dans les compétences (PIC) doit être mis en place pour former un million de demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés et un million de jeunes éloignés du marché du travail d’ici 5 ans. Par ailleurs, le Cilog a entériné le lancement d’une stratégie nationale pour une logistique urbaine durable, qui sera portée et animée par trois personnalités, Anne-Marie Idrac (présidente de France Logistique), Jean-Jacques Bolzan (maire adjoint de Toulouse) et de Anne-Marie Jean (secrétaire générale du CSNP). Côté immobilier logiqtique, le gouvernement a également annoncé trois mesures simplificatrices, concernant l’installation de nouveaux entrepôts sur des terrains artificialisés ou d’anciennes friches industrielles (fonds de réhabilitation des friches industrielles doté d’une enveloppe de 300 M€ sur 2 ans, dont 259 M€ consacrés au financement des projets de recyclage foncier), la facilitation des démarches d’installation d’entrepôts sur des sites « clés en main » embranchés fer qui ont vocation à devenir « les vitrines de la (re)localisation d’activités » (par exemple E-Login à Thionville, le parc d’activités Hordain Hainaut dans les Haut-de-France, ou encore la ZAC d’Ozans à Châteauroux) et la densification et modernisation des installations logistiques dans des zones déjà artificialisées (conditions « assouplies » pour les constructions autoportantes de grande hauteur). A noter en outre le relèvement du seuil de rachat automatique par l’Etat de l’énergie photovoltaïque de 100 kW à 500 kW pour le déploiement de panneaux solaires sur les toitures des entrepôts et une clarification du régime fiscal en matière de taxe foncière. Dans le troisième volet de mesures, on trouve notamment la création d’un écolabel flux logistique visant à « orienter les décisions d’acheminement des marchandises vers les chaines logistiques les moins carbonées passant par les ports français ». Son cahier des charges devrait être défini au premier semestre 2021, l’objectif étant de lancer une expérimentation sur l'axe portuaire et logistique Méditerranée Rhône Saône (MeRS) dès le troisième trimestre 2021. JLR