Newsletter quotidienne n° 3286

L’armateur CMA CGM poursuit sa stratégie visant à étoffer son offre logistique en annonçant la création de sa division Air Cargo, dédiée au transport de fret aérien. Celle-ci se voit d’emblée dotée d’une flotte de quatre Airbus A330-200F acquis par le groupe, dont le rayon d’action de près de 7 500 km permettra de relier l’Europe aux autres grands marchés internationaux, avec une capacité d’emport de 60 tonnes de marchandises. L’enjeu pour CMA CGM est de « répondre à la demande croissante de nos clients de disposer de solutions logistiques agiles », commente son Pdg Rodolphe Saadé, évoquant « un tournant majeur dans le développement de notre offre logistique ». Cette initiative s’inscrit en effet dans une diversification du groupe déjà illustrée il y a deux ans avec sa prise de contrôle de Ceva Logistics (voir NL 2907), ou son développement sur le créneau du transport terrestre multimodal, et ajoute à son créneau maritime d’origine un nouveau pilier opérationnel complémentaire. Le communiqué indique que les opérations de cette flotte cargo seront confiées à une compagnie européenne, sans préciser laquelle, ni le hub aérien auquel ces 4 appareils seront rattachés. Et il reviendra à cette division Air Cargo de monter des partenariats commerciaux afin de proposer une couverture globale. MR

Avec 22,7 M de m² de baux signés ou renouvelés en 2020 (+57%), et 5,5 Md$ consacrés à de nouveaux projets d’entrepôts (+75%), c’est une année record qu’a bouclée GLP, poids lourd d’origine singapourienne de la gestion et du développement d’actifs logistiques. Pas de morosité liée au contexte sanitaire sur ce marché, visiblement. Et son effet d’accélération sur la percée du e-commerce dans de nombreux marchés devrait avoir des effets durables sur la demande de m² logistiques, indique GLP en précisant que les acteurs liés au commerce électronique représentent désormais environ 40% de son portefeuille global, contre 20 à 25 % il y a 5 ans. À l’échelle mondiale, son parc en propre dépasse largement les 60 M de m², auxquels s’ajouteront les 5,6 M de m² mis en développement au cours de 2020. En Europe, où GLP opérait jusqu’à l’an dernier sous la marque Gazeley (acteur paneuropéen acquis fin 2017, voir NL 2567), ce sont un million de m² qui ont été loués (+69%), à de nouveaux clients ou des partenaires établis tels qu’Amazon, DHL, E.Leclerc, ID et XPO Logistics. Et on notera que le chinois SF Express a signé son premier bail européen auprès de GLP, dans le cadre d’une collaboration à l’échelon mondial. Son parc sur le Vieux continent a surtout quasiment doublé avec le rachat à Goodman d’un vaste portefeuille est-européen, qui assure désormais à GLP une présence dans 12 pays (voir NL 3105). Sur l’année, plus de 800 M$ ont en outre été investis dans de nouveaux développements (+113%), tout en reconstituant une réserve foncière de terrains à bâtir. Mais avec moins de 5 M de m² à ce stade, la présence de GLP sur le marché européen est sans commune mesure avec sa présence en Chine, où les chiffres sont encore plus conséquents : 18,7 M de m² de baux signés en 2020 (+53%) et 1,8 Md$ investis dans de nouveaux projets. Le commerce électronique participe de cette dynamique, avec 370 000 m² pris à bail par six des plus grands acteurs locaux, et la construction annoncée d’un centre de distribution intelligent de 130 000 m² pour « l'une des plus grandes sociétés au monde ». En dehors de ces deux pôles, la progression de GLP est tout aussi significative sur ses autres marchés-clés du Japon, d’Inde ou du Brésil (où ses nouveaux développements se concentrent autour de São Paulo et Rio de Janeiro). MR

A l’instar d’autres chargeurs comme les groupes Renault, Manitou, Beneteau et Jas Hennessy & Co (voir NL n° 3256), le manufacturier Michelin s’est engagé à utiliser les futurs cargos voiliers de l’armateur nantais Neoline. Le premier de ces navires doit être opérationnel sur une ligne pilote transatlantique courant 2023 et Michelin a pris l’engagement de l’exploiter dès sa mise en service pour transporter des pneumatiques par conteneurs entre Halifax, au Canada, et Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire. Avec l’arrivée prévue d’un second navire l’année suivante, le manufacturier devrait progressivement confier ensuite à l’armateur au moins la moitié de son trafic conteneurs opéré sur cet axe. « Ce premier pas en matière de transport maritime décarboné s’inscrit totalement dans la stratégie RSE de nos opérations, souligne Pierre-Martin Huet, directeur supply chain du groupe Michelin. Il contribuera à l’atteinte de l’objectif de réduction des émissions de CO2 de la logistique de 15 % en valeur absolue entre 2018 et 2030. » A noter en outre que le manufacturier représente le premier engagement d’un chargeur auprès de Neoline sur un flux eastbound (Amériques vers Europe). AD

Dans sa gamme de chariots autonomes, Fenwick-Linde vient de lancer la deuxième génération de son chariot à mât rétractable R-Matic ainsi que le nouveau modèle de gerbeur de stockage L-Matic HD. Seul chariot robotisé à mât rétractable à même de manœuvrer dans des allées de stockage très étroites (2,9 m, contre 3,2 à 3,4 m auparavant), le nouveau R-Matic peut transporter des marchandises palettisées de 1,6 tonne jusqu’à une hauteur de 11,4 m. Le gerbeur robotisé affiche une capacité de charge de 1,6 ou 2 tonnes, avec une hauteur de prise et de dépose qui peut aller jusqu’à 3,8 m. A l’instar du chariot à mât rétractable, le gerbeur est doté de la technologie de guidage Driven by Balyo de la société Balyo, qui regroupe notamment un laser de navigation, des capteurs d’un rayon d’action de 360° et une caméra 3D de détection de charges couplé à un nouvel algorithme d’analyse d’images. « Les deux modèles peuvent être utilisés seuls ou au sein d’une flotte automatisée, souligne Yves Michel, responsable marketing solutions logistiques chez Fenwick-Linde. Ils peuvent être utilisés en conduite manuelle et en mode automatique en tout point du circuit. Les utilisateurs profitent ainsi d’une flexibilité maximale. » A noter également qu’en mode automatique, la vitesse de déplacement des deux engins peut aller jusqu’à 2 mètres par seconde. AD

Enseigne néerlandaise de prêt-à-porter, Scotch & Soda a décidé de déployer la plateforme logicielle RFID !D Cloud de Nedap dans ses 162 boutiques d’Europe et d’Amérique du Nord. Confrontée aux mesures de confinement et proposant aujourd’hui ses produits dans plus de 70 pays, l’enseigne souhaitait pouvoir unifier virtuellement ses stocks de magasins et de centres de distribution afin d’optimiser sa visibilité et se lancer dans le ship-from-store. « La réussite d’une stratégie onmicanale dépend d’une vision unifiée des inventaires, rappelle Rik Kok, directeur du service des approvisionnements de Scotch & Soda. Celle-ci permet notamment d’augmenter le stock disponible en ligne sans qu’il y ait besoin d’expédier les articles depuis les centres de distribution. Nous pouvons utiliser nos boutiques comme mini-centres de distribution et utiliser le stock de l’atelier et des arrière-boutiques pour répondre aux commandes en ligne. » AD