Saisi le 9 décembre dernier par le Premier ministre, le Conseil économique social et environnemental (Cese) vient de rendre son rapport d’étape sur l’accompagnement de la campagne de vaccination contre le Covid-19. Réalisé par la commission temporaire vaccination du Cese, présidée par Marie-Andrée Blanc, après avoir consulté un collectif de citoyens, des élus locaux, des professionnels de la santé et des logisticiens, ce document énonce sept grandes recommandations, dont l’une concerne exclusivement la logistique. Le Cese recommande ainsi de rendre public le suivi des indicateurs de performance de la chaîne logistique dans une démarche d’amélioration continue, et d’anticiper différents scénarios d’approvisionnement et de distribution en fonction de l’évolution des connaissances sur le type de protection des différents vaccins (contagiosité, durée de protection…). « En logistique, l’anticipation et la vision stratégique doivent primer sur la simple gestion résiduelle des aléas, explique le Cese. Le succès de la campagne devrait en outre se mesurer non pas simplement en nombre de personnes vaccinées mais selon plusieurs indicateurs tels que le pourcentage de vaccination par catégorie de population cible, le délai d’écoulement des vaccins et le taux de perte des doses. Or, le suivi de tels indicateurs n’est jusqu’à présent pas lisible. Parallèlement, la question de la gestion des déchets sanitaires à risque infectieux comme les seringues, les masques, les blouses et les charlottes doit d’ores et déjà être posée. » Partant de là, le Cese recommande de structurer et d’optimiser la stratégie vaccinale en intégrant les contraintes de la supply chain au même titre que les dimensions sanitaires, épidémiologiques, sociales et économiques. « Si la logique de pilotage centralisé du stock organisé par Santé Publique France, avec un flux ‘poussé’ par les centres de distribution et de vaccination, se comprend sur la première phase de la campagne vaccinale, elle devra, dans la phase de massification, se corréler plus fortement aux remontées terrain et contraintes et opportunités locales », ajoute le Cese. Au gouvernement désormais de faire bon usage de ces recommandations. AD