Quoi de mieux que le respect d’une promesse client comme base de travail pour organiser en conséquence toute sa supply chain ? Il y a plus d’un mois, Emmanuel Macron annonçait la sienne, au JT de TF1 : « d’ici à la fin de l’été, nous aurons proposé à tous les Français adultes qui le souhaitent un vaccin ». L’objectif est clair, vérifiable dans le temps, et ambitieux. Y a plus qu’à… Le temps presse dans la course contre l’apparition de nouveaux variants, alors que le nombre de vaccinés avec les deux doses n’a pas encore franchi le cap des 3 M de Français. Pour tenir ce genre de promesse, l’idéal est de maîtriser sa supply chain de bout en bout, ou au moins d’avoir une visibilité transverse et dynamique sur tous les maillons, sur l’activité de ses fournisseurs, sur ses propres stocks, sur ses transporteurs et sur son « dernier kilomètre » (les hôpitaux, les pharmacies, les médecins, ou les éventuels « vaccinodromes »). C’est la condition sine qua non pour pouvoir réagir et réajuster son organisation en conséquence en fonction des différents aléas qui ne manqueront pas de survenir. Voici le dernier en date : en raison de difficultés industrielles, AstraZeneca ne livrera finalement à la France que 4,5 M de doses sur ce trimestre et non plus 6 M… D’où un trou d’air dans les appros, en ce mois de mars. Gageons que la politique gouvernementale d’encourager la production de doses vaccinales sur le territoire (chez Sanofi, Recipharm, Delpharm et Fareva) portera ses fruits dès le mois prochain. Et que de nouveaux vaccins, comme celui de Jonhson & Johnson, validé vendredi par la haute autorité de santé, viendront suppléer les aléas d’approvisionnement des autres labos. Au-delà de l’enjeu primordial de santé publique, le respect ou non de cette « promesse client » du Président pourrait sans doute aussi peser dans la balance lors des prochaines élections présidentielles…
Jean-Luc Rognon