Newsletter quotidienne n° 3315

Le bras armé logistique de Cdiscount a signé un premier client en tant que prestataire logistique spécialisé e-commerce à part entière, et C-Logistics est sur d’autres appels d’offres en cours lancés par des retailers et certains pure-players. « Début 2019, Cdiscount avait filialisé sa supply chain et les moyens associés en créant C-Logistics, avec pour première mission d’accroître le cercle des clients/distributeurs présents sur sa marketplace optant pour l’offre Fulfillment. De 1 700 à fin 2018, ils sont aujourd’hui 2 700 à stocker chez nous des produits qu’ils vendent via Cdiscount, voire d’autres marketplace concurrentes, dans une logique qui relève finalement de la prestation logistique, nous confie Pierre-Yves Escarpit, avec sa double casquette de Dga de Cdiscount en charge de la supply chain et des systèmes d’informations et de directeur général de C-Logistics. Sur 2020, nous avons planché sur une logique de véritable e-3PL, indépendante de ce volet marketplace, où C-Logistics prend en charge pour un client sa logistique e-commerce dès lors qu’il s’agit de livrer un consommateur à domicile ou un point relais, à partir de stocks hébergés dans nos entrepôts, préparés et emballés sur place, pour des livraisons opérées dans le cadre des accords déjà mis en place par Cdiscount avec les opérateurs les plus performants du marché ». L’initiative s’inscrit dans la mutation stratégique de Cdiscount vers un modèle plus orienté B2B dans sa façon de générer son CA. Cela s’illustre à la fois par sa récente annonce d’une sophistication de son approche marketplace pour proposer à des tiers les moyens d’en développer une à leur bannière (voir NL 3268), et cette nouvelle initiative en tant qu’e-3PL. Le tout doit permettre d’ici 3 ans à Cdiscount de générer plus de 50% de son activité en dehors de son métier historique de e-commerçant stricto sensu. « L’an dernier, C-Logistics a traité et expédié 23 M de colis, dont 2,6 M de gros produits de plus de 30 kg, pour les ventes en propre de Cdiscount et celles via l’offre Fulfillment de sa marketplace, qui ont représenté 30% de ce total. Si l’on devait valoriser cela en tant que prestation logistique, cela reviendrait à une activité d’environ 400 M€ de CA », nous indique-t-il (voir suite). MR

C-Logistics se lance dans l’arène de la prestation logistique vu la volonté de certains distributeurs et autres pure-players de reconsidérer l’optique « make or buy » d’un volet e-commerce qui voit ses volumes s’emballer depuis un an de crise sanitaire. Notamment parmi des acteurs omnicanaux qui mobilisaient jusque-là leurs entrepôts et leurs stocks à la fois sur les volets B2B et  B2C. « Les appels d’offres se multiplient pour externaliser le sujet car ces logiques s’avèrent difficiles à concilier sur un même site ou dans une même organisation. Les modes de préparation, les délais de traitement ou les cut-offs sont différents, de même que le volet du pilotage transport, explique Pierre-Yves Escarpit, directeur général de C-Logistics. Un distributeur en pleine transformation omnicanale pourra conserver le volet click&collect en magasin en interne, mais l’idée est qu’il nous délègue le stock, la préparation de commandes et le pilotage de toute la partie livraison à domicile ou en point retrait ». C-Logistics met dans la balance les moyens et l’expertise développées au service de Cdiscount et sa marketplace : des SI performants (un TMS interne, un WMS Manhattan très performant), ses 14 entrepôts totalisant quelque 530 000 m² et leurs 1 500 collaborateurs permanents (4 000 en pic), et ses accords déjà opérationnels avec les grands acteurs de la livraison, avec prix et niveaux de services optimisés. Tout ce périmètre n’est pas totalement en propre, mais C-Logistics maitrise en interne tout le volet petits produits, quitte à réinternaliser en juin les opérations sur son site de Réau (77), jusque-là du ressort d’ID Logistics (ce dernier restant à la manœuvre pour la logistique gros produits sur le nord de la France, le sud relevant d’Easydis, autre filiale du Groupe Casino). « Nous avons démontré notre performance, avec des moyens industrialisés et innovants, à l’image du 3^ème système robotisé Skypod d’Exotec qui démarre ces jours-ci sur notre site de Cestas, poursuit-il. Et dans cette logique de prestation externe, nous avons déjà mobilisé ces derniers mois notre activité de livraison d’encombrants C chez Vous, qui relève de C-Logistics. Elle opérait jusque-là uniquement pour les besoins du groupe, mais propose désormais aussi ses services à des tiers ». Une demi-douzaine de clients externes a déjà été signée par C Chez Vous, dont l’enseigne But qui lui a confié depuis février une partie de ses livraisons à domicile, et sous peu un volet de livraison en point relais. Pour l’activité e-3PL en tant que telle, le premier contrat signé devrait passer en mode opérationnel en juin. MR

Le désensablage de la proue du méga porte-conteneurs MS Ever Given, échoué depuis mardi dans la partie sud du canal de Suez, est toujours en cours : un total de près de 150 navires de navires sont en attente, sur les deux extrémités du canal. Certains bâtiments en approche ont déjà opté pour l’alternative du Cap de Bonne Espérance, qui rajoute entre une semaine et douze jours au trajet maritime entre l’Asie et l’Europe. Par ailleurs, l’Autorité du Canal de Suez (SCA) a annoncé aujourd’hui qu’elle acceptait la proposition faite par les Etats-Unis de l’aider dans les opérations de dégagement du navire. Cela pourrait durer encore plusieurs jours, voire semaines, sauf si la situation se débloque avec les grandes marées d’équinoxe à partir de dimanche, qui vont faire monter le niveau de l’eau d’une cinquantaine de cm dans le canal. Opéré par le taïwanais Evergreen, le MS Ever Given était en route pour Rotterdam quand il s’est échoué, officiellement en raison de vents violents. C’est un géant des mers de 200 000 tonnes, de 400 m de long et d’une capacité de plus de 20 000 EVP. Sachant que cette route draine 10 à 12% du commerce mondial, ce blocage, s’il devait durer, aura évidemment de graves conséquences sur de nombreuses supply chains, non seulement dans la distribution (sans doute y compris celle des masques), mais aussi dans l’industrie. En particulier pour les équipementiers automobiles, dont l’approvisionnement s’avérait déjà compliqué par l’incendie dimanche dernier de l’usine japonaise Renesas Electronics. Sans oublier le risque de renchérissement des taux de fret maritime (déjà en forte augmentation de la fin 2020) et de congestion des ports européens une fois la situation débloquée… JLR

Filiale à 100% de Vinci Energies depuis juillet 2019, la société GTSF Logistics a développé cet été pour un client industriel du secteur high tech une solution globale qui permet d’automatiser et de prioriser la réception et le tri des palettes dans un entrepôt, avant de les répartir vers le stock ou la production, en prenant en compte les degrés d’urgence. Dénommé SoRoIn (So pour Sorigny, le siège de l’entreprise, Ro pour robotisation, et In pour interconnexion), le système comporte une partie logicielle, de programmation, de communication sans fil avec les robots collaboratifs et de pilotage en temps réel (tour de contrôle), ainsi que des équipements matériels composés d’une base palette dotée de rouleaux motorisés (conçue et construite par GTSF Logistics), et de plusieurs bases palettes fixes, à détection de présence, pouvant être utilisées comme « buffers » pour les opérations de tri avant stockage ou envoi en production. Chez ce premier client, les robots (en l’occurrence des MIR 500 fournis par HMI-MBS) viennent chercher les palettes sur la base motorisée, placée à l’extrémité d’un convoyeur à palettes Interroll, puis les acheminent vers l’une des 42 bases palettes fixes dans l’entrepôt. Coût du projet : environ 400 k€. « Outre, sa simplicité et sa facilité de mise en oeuvre, SoRoIn offre de multiple possibilité d’utilisation depuis la réception des marchandises à la préparation des commandes elle s’adaptera à la plupart des problématiques industrielles et logistiques » déclare Thierry Jallet, le responsable commercial de GTSF Logistics. JLR

Colis Privé, la filiale de Hopps Group spécialisée dans la livraison B2C de colis à domicile et en points relais, a annoncé le démarrage de son déploiement en Belgique, au Luxembourg et au Maroc. L’entreprise opérera dans les deux premiers pays par l’intermédiaire d’une filiale et dans le troisième via une licence de marque accordée à des opérateurs locaux. « Notre déploiement à l’international est une véritable opportunité stratégique, explique Frédéric Pons, co-président de Colis Privé et co-fondateur de Hopps Group. Nous avons identifié des partenaires locaux et certains de nos clients nous ont d’ores et déjà indiqué leur souhait de nous accompagner dans ces nouveaux pays. » En Belgique et au Luxembourg, Colis Privé pourra effectuer des livraisons en J+1 en s’appuyant sur un réseau de partenaires transporteurs et un centre de tri qui sera opérationnel courant juin à Willebroek, près d’Anvers. Au Maroc, ses partenaires seront formés à ses procédés opérationnels et bénéficieront de ses différents outils de relation clients et de suivi de colis. AD

Le grossiste alimentaire suédois Martin & Servera a sollicité TGW pour automatiser son nouveau centre de distribution de Norrköping, à 200 km au sud de Stockholm. Ce bâtiment de 28 000 m² sera doté d’un magasin automatisé d’une capacité de 11 000 emplacements de stockage et d’un système à navettes comptant plus de 35 000 emplacements répartis dans deux zones de température (ambiante et contrôlée), desservant quatre postes de préparation de commandes. « Il s’agit de notre premier investissement dans l’automatisation à ce niveau et ce projet est d’une importance stratégique pour nous », souligne Magnus Schultz, responsable développement de Martin & Servera Logistik, la filiale logistique du groupe suédois. Le centre de distribution a vocation à centraliser la logistique de tous ses produits à faible rotation, le grossiste exploitant actuellement trois entrepôts à Halmstad, Enköping et Umea. La mise en service de la nouvelle installation est programmée pour mars 2022  AD