Newsletter quotidienne n° 3347

Fort de son succès depuis 2015 aux Pays-Bas et depuis 2018 en Allemagne, le supermarché 100% en ligne PicNic s’attaque à l’Hexagone. Un pilote a été lancé fin avril sur Valenciennes, où 10 voiturettes électriques sillonnent chaque après-midi l’agglomération. L’appli Picnic propose en ligne tous les produits d’un supermarché (près de 10 000 références, dont le frais et le surgelé), à des prix aussi compétitifs et avec une livraison gratuite à domicile (panier minimum de 35 €) sur un créneau d’une heure que le consommateur peut choisir parmi ceux proposés dans la semaine (et qui sera réduit à 20 minutes le matin même de la livraison). « Comme la tournée du laitier, c’est le principe du bus et non du taxi : nos tournées de livraison sont déterminées à l’avance, l’agglomération a été divisée en 3 grands quartiers, et les consommateurs s’inscrivent sur une route de livraison qui préexiste », nous explique Adèle Cadario, chargée du développement des opérations pour la France. Les commandes peuvent être passées jusqu’à 22H pour livraison le lendemain. Côté logistique, la préparation est effectuée le matin dans un entrepôt de 15 000 m² situé à Fretin, au sud de Lille (avec une dizaine de « shoppers » pour le moment), puis les bacs sont acheminés vers une plateforme d’éclatement (hub) de 900 m² à Anzin, au cœur de l’agglomération. Après la phase pilote (qui finit cet été), une dizaine de hubs pourraient faire leur apparition dans un rayon de 100 km autour de la plateforme de Fretin. Autre principe fort de Picnic : sa plateforme amont ne stocke rien mais s’approvisionne en flux tendus en fonction des commandes clients, auprès de différents partenaires (dont Cora) mais aussi à terme de fournisseurs de produits locaux. Le service PicNic est déjà proposé sur 170 villes aux Pays-Bas et en Allemagne et revendique un CA impressionnant de 500 M€ sur 2020. Selon Michiel Muller, l’un des cofondateurs de Picnic, l’objectif en France est de figurer parmi les leaders de l’e-commerce et de la distribution alimentaire à l’horizon 2030. JLR

C’est sur son site de Vatry, dans la Marne, qu’XPO Logistics a déployé une installation automatisée de gestion des flux retours pour un leader du e-commerce fashion en Europe. Mise en œuvre fin 2020 pour prendre en charge les retours de clients français et européens de ce groupe qui compte déjà une dizaine de vastes sites logistiques à l’échelle du continent (le logisticien n’a pas officiellement confirmé son nom), la solution intègre différentes technologies de pointe, dont un système de tri composé de huit lignes automatisées pour les vêtements et d’une ligne pour les chaussures. Celles-ci recourent à une technologie de scanners sans contact : des caméras assurent la lecture de codes couleur au lieu des codes-barres, accélérant l’acheminement des produits triés sur les convoyeurs en fonction de leur état (prêts à contrôler, endommagés ou à remettre en vente). L’enjeu est de pouvoir gérer jusqu’à 12 millions de produits retournés par an. « En automatisant les processus logistiques, nos équipes d’ingénieurs rendent les supply chains plus efficaces et créent des environnements de travail qui facilitent le travail de nos employés, souligne Malcolm Wilson, président du directoire de XPO Logistics Europe. L’automatisation permet également d’améliorer l’expérience du consommateur, très importante pour nos clients du secteur e-commerce ». AD

Pour faire face à l’emballement du e-commerce, les entreprises de livraison de colis auront besoin de 8,6 M de m² supplémentaires d’ici 2025 à l’échelle européenne, relève une récente étude des équipes de Savills. Pour établir cette projection, le spécialiste du conseil immobilier s’est appuyé sur des données permettant d’extrapoler la croissance des flux en cours et à venir, sachant que le volume était déjà de 12,3 milliards de colis livrés à l’échelle de l’Europe en 2019. Les experts de Savills soulignent notamment l’enjeu lié à la « reverse logistics », qui devrait à elle seule nécessiter 1,7 M de m² à supposer que 20% des produits achetés en ligne feront l’objet d’un retour, même si une rationalisation des stratégies omnicanales des distributeurs visant à en réduire le nombre est à prévoir. Savills relève que l’enjeu de ces retours est variable d’un pays à l’autre, en lien avec le taux de pénétration du e-commerce sur chaque marché, mais aussi avec les initiatives mises en œuvre par certains prestataires, distributeurs ou e-commerçants pour accélérer leur traitement. « Au regard des politiques de retours en vigueur chez les distributeurs, nous ne constatons pas de ralentissement de la demande quant aux investissements dans des entrepôts. Quand les commerces rouvriront après le confinement, il sera intéressant de voir si les enseignes les utiliseront comme plateformes de retour, redéfinissant ainsi le rôle du magasin en tant que point de vente », commente Alexandre Fraigneau, directeur Transaction au sein du département Logistique de Savills France. MR

L’entreprise agricole Picvert a opté pour la gamme ‘bi-color’ de bacs gerbables et emboîtables Gebi de chez Gamma-Wopla (voir NL n°3074). Cet acteur familial spécialisé dans la culture de jeunes pousses de salades et de mini-légumes souhaitait renouveler son parc de supports de manutention avec une solution plus éco-responsable, également synonyme de gains de productivité et d’économies. Après étude de différentes offres, elle a retenu cette gamme Gebi intégralement recyclable et emboitable à 83 %. Gamma-Wopla lui en a  livré plus de 80 000 exemplaires l’an dernier, ces supports étant utilisés sur les trois sites de production de Picvert (France, Espagne et Portugal). Les résultats sont eu rendez-vous : « Auparavant nous pouvions empiler 3 900 caisses dans un camion, contre aujourd’hui 5 800 bacs vides, soit une augmentation de 50 % de notre volume de stockage, souligne Jacques Deramecourt, le dirigeant de Picvert. Cela génère une réduction de nos coûts de transport de 50 % lors du retour des bacs à vide, et nous permet surtout de diminuer fortement nos émissions de CO2 ». De plus, en passant d’une solution de location à l’achat, Picvert compte réaliser une économie d’environ 100 000 € par an, qui lui permettra de rentabiliser son investissement en 4 ans. Les nouveaux bacs sont utilisés aussi bien pour les récoltes que pour les activités intralogistiques ou les flux de transport et de livraison externes. AD

C’est fait, Kuehne+Nagel a finalisé l’acquisition du commissionnaire transport chinois Apex International Corporation. Cette opération de croissance externe, annoncée courant février (voir NL n°3292), a été réalisée pour un montant de 1,1 Mds de francs suisses via des rachats d’actions ainsi que l’émission de 750 000 nouveaux titres. « Avec cette transaction, nous élargissons l’offre de services, les routes desservies et le potentiel de croissance du groupe en Asie et dans le monde », souligne Joerg Wolle, président de Kuehne+Nagel International AG. Avec l’appui de sa nouvelle filiale, le groupe estime que ses clients pourront bénéficier d’une proposition de valeur compétitive dans le secteur concurrentiel de la logistique en Asie, en particulier dans les domaines du e-commerce, des nouvelles technologies et de l’e-mobilité. Très bien implanté dans les zones transpacifique et intra-asiatique, Apex est un acteur important du fret aérien en Asie, avec 1 600 employés pour un CA annuel d’environ 2 Md€. « Au cours du premier trimestre 2021, Apex a continué à enregistrer de solides performances avec un chiffre d’affaires de 556 M de francs suisses et un bénéfice avant impôts de 64 M », relève le communiqué. Apex continuera à être managée par son équipe dirigeante actuelle et K+N pourra acquérir l’intégralité de ses actions d’ici fin 2024. AD

Alors que sa filiale américaine fête ses deux ans, le groupe Staci annonce l’ouverture d’un deuxième site outre-Atlantique. Après le New-Jersey en 2019, c’est dans le Nevada que le spécialiste de la logistique de détail ouvre un entrepôt approchant les 10 000 m², à Reno. « Ce site va nous permettre d’intégrer les nouveaux clients gagnés par l’équipe de Staci US grâce à l’engagement et la qualité de service que nous délivrons tous les jours. Il nous permettra également d’être encore plus performant dans nos livraisons sur toute la côte Ouest, notamment pour l’activité e-commerce qui explose en ce moment », commente Nicolas Morisse, le président de Staci US Corp, qui avait joué un rôle clé dans l’implantation du groupe sur ce marché américain où son développement est mené en propre, sans acquisition préalable (voir NL 2923). Avec cette ouverture, Staci dispose désormais de 22 000 m² à l’échelle du pays, et de plus d’une centaine de collaborateurs, tout en restant plutôt discret sur le profil et le nom de ses clients (hormis le français Kusmi Tea, dans le cadre d’une collaboration mise en œuvre l’été dernier pour ses opérations e-commerce sur les marchés allemand et américain, voir NL 3211). L’opération renforce en tout cas le positionnement de Staci à l’international, qui devrait représenter 50% des revenus du groupe en 2021. MR

Le géant indien de l’e-commerce Flipkart, dont le distributeur Walmart est l’actionnaire majoritaire, a récemment annoncé sa volonté de renforcer sa logistique dédiée aux produits d’épicerie. Concrètement, cela se traduira par l’ouverture au cours des trois prochains mois de cinq nouveaux centres de distribution, représentant une surface totale d’environ 74 300 m², dans les villes de Delhi, Kolkata, Chennai, Coimbatore et Hyderabad. Selon l’entreprise, cette capacité supplémentaire permettra de traiter plus de 73 000 commandes d’épicerie par jour (contre 64 000 actuellement), avec plus de 7 000 produits référencés. Smrithi Ravichandran, vice-président Grocery de Flipkart, a déclaré à l’occasion de cette annonce : « Au cours de la crise que nous traversons, l’e-commerce s’impose comme une solution sûre pour faire ses achats. La sécurité de nos clients est au centre de nos priorités et nos infrastructures en matière de Supply Chain nous aideront à servir davantage de clients désirant commander des produits essentiels du quotidien en bénéficiant de livraison sans contact ». Le mois dernier, Flipkart avait également étendu son service local « Flipkart Quick », permettant aux consommateurs d’être livrés en produits essentiels (tels que des fruits et légumes) dans un délai de seulement 90 minutes, à six nouvelles villes (Delhi, Gurgaon, Ghaziabad, Noida, Hyderabad et Pune). JF