J’avoue que ce titre au fumet flamand m’a été inspiré par la récente et tant attendue réouverture des terrasses ! Vous avez sans doute remarqué comme moi l’emballement autour du mot décarbonation, au travers de moult webinaires, études, et objectifs annoncés en matière de zéro-émission via le recours à l’électrique, à l’hydrogène et autres carburants alternatifs. Un signe que les entreprises comme les politiques ont compris que l’heure n’était plus aux bonnes intentions face à l’immense défi que constitue la transition écologique. Un exemple emblématique est le projet de loi « Climat et résilience », adopté en première lecture début mai par l’Assemblée nationale et bientôt examiné par le Sénat. Il fixe notamment à 2040 la fin de la vente de poids lourds utilisant majoritairement des énergies fossiles, et prévoit une augmentation de la taxation des professionnels pour financer l’accélération de la transition verte de la filière. Ce sera évidemment un gros challenge pour le TRM. Les rapporteurs de la mission d’information « relative au transport de marchandises face aux impératifs environnementaux », Rémy Pointereau et Nicole Bonnefoy, en sont bien conscients. Ils ont formulés la semaine dernière devant la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat une série de recommandations visant à « surmonter les divergences et les incertitudes relatives à la décarbonation du transport routier de marchandises, étant entendu que, même en cas de doublement des parts modales des modes massifiés, le mode routier est la pierre angulaire de toute politique de décarbonation du transport de marchandises ». En effet, la priorité sera aussi d’éviter que pour les transporteurs routiers, cette décarbonade n’ait pas des arrière-goûts de soupe à la grimace. Jean-Luc Rognon