C’est hier qu’a été officialisée par Ferrero France la mise en place sur l’axe-Seine d’une liaison fluviale entre son bastion normand (où est de longue date implanté la plus grosse unité de production de Nutella au monde) et le bassin de consommation francilien, en l’occurrence pour approvisionner l’entrepôt Monoprix/Samada de Wissous. Née d’échanges au sein du Club Déméter, l’initiative mobilise également le prestataire Stef, qui assure pré et post-acheminement des produits via des camions roulant au GNV. Plusieurs liaisons tests avaient déjà été réalisées au départ du site Ferrero de Villers-Écalles et c’est désormais sur une base hebdomadaire qu’opérera ce flux plus durable qui va permettre de reporter vers le fleuve les deux tiers des volumes de Ferrero avec ce client-clé pour la région parisienne (avec 19 camions mobilisés au lieu de 54, et une réduction de 5 t des émissions de CO2 par an). « Ce lancement est le fruit de 6 mois de travail avec nos partenaires, notamment pour définir le juste cadencement des opérations, ou trouver l’opérateur fluvial pouvant embarquer un bloc frigo nécessitant une alimentation à bord », nous indique Grégory Debuchy, le directeur Supply Chain de Ferrero France. Le projet s’inscrit dans une démarche volontariste de l’agro-industriel pour réduire l’empreinte environnementale de ses opérations, avec un objectif de -7% d’émissions sur 2020-2022. La moitié du chemin avait déjà été parcourue l’an dernier, notamment via un travail de fond sur les flux associés à sa problématique de copacking, et de nouvelles initiatives se déploient. Par exemple sur le volet routier : depuis mai, les livraisons au départ de la Normandie vers trois départements des Hauts-de-France sont assurées via des camions au BioGNV, dans le cadre d’un partenariat avec le prestataire Jacky Perrenot (avec -80% d’émissions CO2 à la clé). Et la logique de report modale est aussi à l’œuvre en mode ferroviaire et international sur un flux reliant le site de production du groupe à Balvano, dans le sud de l’Italie, à son entrepôt de Neuville-aux-Bois, près d’Orléans. Soit un parcours de 1200 km opéré à ce stade sur une base hebdomadaire, mais qui va monter en puissance à la fin de l’été avec l’objectif de 7 trains par semaine, pour traiter les ¾ des volumes. MR