Jeudi dernier, la CMA CGM a annoncé l’application immédiate d’une mesure plafonnant l’envolée de ses taux de fret sur le marché spot du maritime, soit ceux pratiqués au jour le jour selon l’offre et de la demande pour des emports non programmés, hors contrats ou volumes préalablement négociés. Souhaitant « privilégier une relation de long terme avec ses clients face à une situation inédite pour le transport maritime », l’armateur français a décidé de stopper jusqu’au 1er février 2022 toute nouvelle augmentation des tarifs pratiqués pour l’ensemble des services opérés par ses différentes marques à l’échelle mondiale (CMA CGM, CNC, Containerships, Mercosul, ANL, APL). Le groupe rappelle aussi ses investissements massifs pour renforcer son offre de services : l’entrée en flotte de navires neufs et l’achat de navires d’occasion lui ont permis d’augmenter de 11% ses capacités depuis fin 2019. Au cours des 15 derniers mois, son parc de conteneurs a également été étoffé de quelque 780 000 EVP. La pénurie de conteneurs et de places sur les navires est en effet devenue plus qu’handicapante pour de nombreux chargeurs avec la reprise du trafic mondial au second semestre 2020, marqué par la congestion de ports chinois ou américains et par un déséquilibre des échanges au niveau mondial qui a fait s’envoler les taux de fret depuis la fin de l’année dernière. Sur l’axe Chine-Asie, ils ont pu tripler, quadrupler ou plus. Sans compter les cas où il n’y a pas d’embarquement proposé. Et ces tensions se répercutent sur bien d’autres liaisons à l’échelon mondial. On notera que cet emballement des prix étaye la prise de parts de marché du ferroviaire au départ de la Chine vers l’Europe. Et certains directeurs Supply Chain évoquent à demi-mot les solutions routières proposées pour rallier la France en moins de 20 jours. Le surcoût reste significatif mais désormais bien en deçà du double du prix spot maritime, et le bilan carbone à l’heure du verdissement des opérations transport réserve la solution aux cas d’urgence). MR