Newsletter quotidienne n° 3414

Filiale de la branche Marketing & Services du géant pétrolier français, TotalEnergies Marketing France a déployé cet été le nouveau module Demand Planning de FuturMaster, qui intègre des algorithmes de Machine Learning (voir suite). Ce projet d’amélioration des prévisions s’inscrit dans le programme global dénommé « New Liv » de remplacement de plusieurs outils informatiques actuellement utilisés par la vingtaine de « répartiteurs / dispatcheurs » de TotalEnergies, qui assurent le traitement des commandes en carburant de leurs portefeuilles respectifs de clients (sur un total en France de 2 355 stations-services et de clients grands comptes, industriels ou transporteurs) et supervisent les services de livraisons (d’où le terme Liv). A noter qu’environ la moitié des approvisionnements, en volumes, sont traités en mode « push », en VMI (Vendor Managed Inventory). L’objectif du projet avec FuturMaster est donc de donner davantage de visibilité aux équipes pour prendre des décisions tactiques et stratégiques en vue d’optimiser les coûts de distribution, tout en maintenant un taux de service élevé. Sur un périmètre de 56 produits et 3 357 clients, les prévisions fournies par le nouvel outil couvrent plusieurs horizons, le court comme le long terme. « Nous avons accès à des prévisions très court termes, au pas du jour voire de l’heure et avec une profondeur opérationnelle d’environ 15 jours, ce qui nous permet de constituer les portefeuilles de commandes, et une deuxième dimension de prévisions, au pas mensuel, voire trimestriel (jusqu’à 2 ans) pour le pilotage budgétaire et l’alimentation de nos dépôts de carburant » nous explique Franck Laroche, chef de projet New Liv au département Supply Logistique de TotalEnergies Marketing France. La solution est déjà en production à 100% sur deux gros dépôts de carburant, au Nord et au Sud de l’Hexagone, et les premiers résultats font état d’une acuité moyenne des prévisions qui dépasse les  90% (jusqu’à 95% sur certains produits). (voir suite) JLR

A l’issue d’un appel d’offre, la sélection du module Prévisions de FuturMaster par TotalEnergies Marketing France (voir brève de Une) est en partie liée à son utilisation de l’IA et de données exogènes pour affiner la fiabilité des prévisions court terme par station-service. « Nous avons choisi FuturMaster pour la capacité de ses équipes à comprendre et s’approprier nos enjeux à travers la conduite d’ateliers entre le métier et la DSI qui ont permis d’aboutir à une définition plus précise de notre besoin. FuturMaster s’est aussi démarqué des autres éditeurs grâce à des solutions de Demand Planning innovantes intégrant du Machine Learning» explique Franck Laroche, chef de projet chez TotalEnergies Marketing France. TotalEnergies avait l’intuition métier que bon nombre de données exogènes pouvaient influer sur la consommation de carburant, telles que les maintenances préventives, les jours fériés, les prévisions météo, le trafic routier, les évènements médiatiques ou culturels, le planning d’interdiction de circulation des poids lourds, etc. Encore fallait-il estimer l’influence de ses différents facteurs et étudier les corrélations pour savoir s’ils devaient être pris en compte par les algorithmes de machine learning de l’outil. C’est le travail de sourcing et de préparation des données qui a été effectué par les data scientists de FuturMaster, en association avec un « cabinet de conseil expert en IA » (dont il n’a pas dévoilé le nom). Cela a pris plusieurs semaines pour exploiter trois ans d’historiques sur une centaine de clients répartis en France afin de faire tourner les différents scénarios et de définir avec TotalEnergies le panel optimal d’évènements « exogènes ». « Pour ce projet, on a par exemple utilisé des modèles avec des données exogènes un peu plus complexes à manipuler que les données météo, puisqu’il s’agit des prévisions météo sur toute la France. Qu’elles soient vraies ou fausses, c’est en effet à partir de ces informations que l’automobiliste va choisir ou non d’aller faire le plein quelques jours à l’avance pour partir en week-end et cela influe sur les prévisions de ventes » nous indique Yacine Zeroual, le DG Europe du Sud de FuturMaster. JLR

Les contrôles aux frontières liés au Brexit sont une contrainte, mais aussi une opportunité pour LPR-La Palette Rouge (division d’Euro Pool Group). Le loueur de palettes, qui s’appuie sur une équipe dédiée pour traiter ces questions, a mis en place toute l’organisation nécessaire pour traiter et marquer selon la norme NIMP15 son parc de palettes circulant entre la France et l’Angleterre. En effet, la législation impose désormais que les supports de manutention en bois échangés avec le Royaume-Uni soient soumis à un traitement NIMP15, qui consiste à en éliminer les éventuels parasites par chauffage dans un four autoclave. Selon LPR, les contrôles phytosanitaires aux frontières sont encore peu nombreux mais ils devraient s’intensifier à partir de début octobre puis avec la mise en place des procédures définitives au début de 2022. « Dans ce contexte de renforcement des contrôles à venir, c’est maintenant que tout va se complexifier. Tous nos clients sont prêts. En revanche, certaines entreprises n’ont pas mesuré toutes les conséquences et prennent conscience des risques accrus à venir. Beaucoup d’entre elles nous consultent, souhaitant bénéficier des avantages du pooling de notre organisation et passer, comme d’autres l’ont fait avant, de la palette échange à la palette locative » indique Kristof Prekop, le directeur commercial de LPR. JLR

Courant août, Segro a réalisé l’acquisition d’une plateforme logistique de 10 846 m² à Gonesse, au sein de la Zac des Tulipes très prisée des acteurs de la logistique vu sa proximité des autoroutes A1 et A3, et celles des aéroports du Bourget et du pôle de Roissy CDG. Segro est d’ailleurs déjà implanté dans la zone. Construit en 2018, ce bâtiment de classe A est déjà adapté aux enjeux de la distribution urbaine, pour une desserte efficace de Paris et de toute l’Île-de-France, et il dispose de 1 200 m² de bureaux et de 300 m² de showroom. En revanche, ce nouveau Segro Logistics Centre Gonesse II est occupé à ce stade par un spécialiste de la literie d’envergure mondiale. L’opération s’inscrit donc plutôt dans sa stratégie à long terme axée sur la distribution urbaine, déjà illustrée par d’autres profils de projets, comme le développement d’un site clé-en-main pour Alliance Healthcare à Drancy (voir NL 3251), ou celui très ambitieux amorcé dans le 13^ème arrondissement avec 75 000 m² à la clé (voir NL 3282). Segro mentionne que sur son portefeuille de 1,5M de m² en France, 1,15 M relèvent de la grande logistique et des centres de distribution, dont 40% sont dédiés à la logistique urbaine, les autres 400 000m² étant constitués de parcs d’activités où certains occupants sont aussi dans cette perspective, sur de plus petites surfaces. Menée via le rachat d’un crédit-bail immobilier, la transaction à Gonesse a notamment été accompagnée par Savills, sur le volet du conseil technique côté Segro, et par CBRE comme conseil du cédant. MR

 « La stratégie de décarbonation est trop rarement définie, les fondamentaux sont encore incomplets et, surtout, les budgets comme les moyens manquent. » Voilà comment les cabinets de conseil Bp2r et Carbone 4 résument les résultats de leur sondage réalisé auprès de 137 donneurs d’ordre et portant sur la décarbonation dans le TRM, et intitulé ‘(Ré)concilier transport de marchandises et décarbonation’. Si 69,2 % des entreprises se sont dotées d’objectifs chiffrés de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), elles ne seraient que 41 % à affirmer qu’un plan d’action spécifique a été mis en œuvre au niveau du seul TRM. « Le transport de marchandises est un domaine complexe, difficile à optimiser, et dont la manipulation peut entraîner de nombreux effets indésirables du fait de son interdépendance avec les autres fonctions de l’entreprise », expliquent Bp2r et Carbone 4. Les organisations en place rendent en outre difficile l’adoption de stratégies de décarbonation. D’après le sondage, la collaboration entre les équipes en charge de la décarbonation et les départements transport / logistique / supply chain dans les entreprises est soit inexistante, soit très ponctuelle (49 %). Les sondés ne sont que 23 % à déclarer que leur entreprise a intégré une fonction dédiée à la décarbonation à leur service supply chain et 28 % à estimer qu’il y a une étroite collaboration entre les équipes chargées de la décarbonation et celles en charge du fret. Rien d’étonnant donc si 75 % des entreprises ne disposent pas de budget dédié à la réduction de leur empreinte carbone dans le TRM et que seulement 53 % des organisations déclarent avoir connaissance de leur niveau de rejet de GES. Côté leviers d’actions envisagés par les chargeurs en matière de réduction de GES, l’incitation des transporteurs à réduire leur consommation de carburant et à renouveler leurs parcs de véhicules arrivent largement en tête. Ces leviers devancent le recours au transport multimodal, l’optimisation des emballages, la réduction des fréquences de livraison ou encore l’optimisation des préparations d’expéditions en entrepôts. AD

Pour consulter l’intégralité du sondage, cliquez ici.

CMA CGM a passé commande de deux Boeing 777 cargo afin de renforcer les capacités de sa nouvelle division Air Cargo lancée courant février (voir NL n°3286). Les deux aéronefs seront livrés à l’armateur au printemps prochain et viendront s’ajouter aux quatre Airbus A330-200F d’occasion qui composent aujourd’hui sa flotte. Avec son nouveau modèle d’avion-cargo, CMA CGM pourra désormais transporter 102 tonnes de marchandises dans un rayon d’action de 9 200 km (60 tonnes et 7 500 km avec l’Airbus A330-200F). L’armateur souligne dans son communiqué que ses deux nouveaux appareils lui permettront notamment « d’effectuer moins d’escales sur les vols long courrier en réduisant les redevances d’atterrissage. » Les opérations de sa nouvelle activité ont débuté au mois de mars avec un premier vol entre Liège et Chicago, puis ont été suivies par d’autres vols vers New-York, Atlanta et Dubaï. « Cette activité représente une nouvelle composante majeure du groupe tant sur le plan opérationnel que commercial, conclut CMA CGM. Elle constitue également une étape clé dans notre développement stratégique dans le domaine de la logistique. » AD

Des robots porteurs d’étagères de la société française Scallog équiperont cet automne le nouveau centre de distribution du pharmacien en ligne NewPharma, à Wandres, tout près du port autonome de Liège (premier port fluvial du pays). Utilisée depuis la réception jusqu’à l’expédition des colis, la solution Goods-to-Person sera déployée par les équipes de Smart Technics Ventures, le pôle innovation de Colruyt Group. Il est à noter que Colruyt est depuis cet été l’actionnaire majoritaire à 61% de NewPharma (les autres 39% appartiennent à Korys, qui n’est autre que la société d’investissement de la famille Colruyt) et que le grand distributeur belge a aussi une participation minoritaire dans le capital de Scallog, depuis une levée de fonds réalisée en 2019. Le nouveau centre de distribution, qui permettra de centraliser la logistique de NewPharma, aura au départ une superficie de 20 000 m² qui sera étendue à 50 000 m² en 2022. JLR

La direction des supermarchés Schnuck Markets, basée à Saint Louis dans le Missouri, a décidé d’installer les robots Tally de Simbe Robotics dans tous ses magasins. Les premiers robots avaient fait leur apparition chez Schnuck en 2017, et leur périmètre d’influence n’a cessé de s’étendre en 2018 et 2020. Fort du succès des tests réalisés, la solution de Tally va pouvoir dorénavant contrôler les sotcks à grande échelle dans 111 supermarchés de l’enseigne. Le robot sillonne les allées du magasin 3 fois par jour. À chaque voyage, il analyse 35 000 produits, détecte les emplacements vides, la qualité des prix affichés et la justesse des campagnes promotionnelles. Selon Simbe Robotics, Tally remarque 14 fois plus vite qu’un humain les produits en rupture de stock. Grâce aux robots, ces ruptures peuvent être réduites de 20 à  30%. CCT