Sur les trois premiers trimestres de 2021, la demande placée franchit le cap des 3 M de m² (3,04), surpassant de +22% les volumes de l’an dernier pour approcher le niveau record de 2019, selon le dernier point marché dressé par CBRE. « La crise sanitaire a donné un coup d’accélérateur aux tendances de fonds qui engendrent des besoins croissants de surfaces, portés par les fortes demandes en e-commerce et logistique urbaine », synthétise Pierre-Louis Dumont, directeur Agence Industriel & Logistique pour la France, en misant sur un total de 4,2 M de m² placés à l’échelle de l’année. Si la dorsale concentre les 2/3 des m² transactés, contre 58% sur les deux années précédentes, c’est particulièrement dû aux Hauts-de-France, dont les +165% enregistrés sur le 3ème trimestre les font devancer en volume une Ile-de-France toujours très active, à +51 %. Les pôles autour de Lyon et Marseille affichent en revanche un net recul (-33 et -42 %). Et ces trajectoires très disparates devraient se prolonger : même si les volumes placés dans les Hauts-de-France y ont fait chuter le taux de vacance de 11,1 à 6,5% en un an, le marché y reste fluide comparé à la moyenne nationale (4,8% de vacances, avec un stock d’offre immédiate qui a fondu de 3,3 à 2,46 M de m² en un an). À l’inverse, la pénurie d’offre reste de mise en Rhône-Alpes et en PACA (1,7 et 2,5 % de vacances). Il faut dire que l’offre dans les Hauts-de-France bénéficie de la très forte dynamique des lancements en blanc, attisée par la confiance des investisseurs : ils ont quasi doublé en un an à l’échelle nationale, soit 741 800 contre 443 600 m² au 3T, et plus d’un tiers se concentrent sur les Hauts-de-France. Ces tensions de marché devraient se traduire dans les loyers, estime CBRE, qui note une claire hausse sur les secteurs en pénurie durable d’offre. MR