Newsletter quotidienne n° 3447

Groupe familial d’envergure mondiale, le français Manitou déploie une installation automatisée signée Mecalux sur son centre logistique mondial de pièces de rechange d’Ancenis, en Loire-Atlantique, où est implanté le siège du groupe (4 400 collaborateurs et 1 050 concessionnaires dans le monde, pour un CA de 1,6 Md€ en 2020). Concepteur, fabricant et distributeur d’engins de manutention, d’élévation et de terrassement, Manitou modernise ce site afin de dynamiser et simplifier le stockage et la préparation de commandes pour ses petites pièces à plus forte rotation. L’installation conçue par Mecalux associe un système de stockage à navettes, un circuit de convoyage avec quatre élévateurs et deux stations de picking. Le magasin automatique en question comptera deux allées de 73 m de long par 8 m de haut, avec des rayonnages double profondeur sur 23 niveaux desservis par des navettes. Il accueillera plus de 20 000 bacs sur seulement 560 m², pour une capacité de stockage accrue de +130%. Le picking s’effectuera sur les deux postes ergonomiques et sécurisants pour les opérateurs, avec une plateforme élévatrice électrique réglable en hauteur et six emplacements de bacs combinés à un système pick & put-to-light. « Le déploiement de ce projet Pick & Store dans notre entrepôt d'Ancenis répond à deux enjeux cruciaux : d'une part soutenir l'élargissement de notre gamme de machines et la croissance des ventes associée à long terme, d’où une forte augmentation du référentiel à stocker. Et d'autre part, optimiser notre démarche d’amélioration continue pour satisfaire toujours plus la satisfaction de nos clients dans le monde. Nous sommes ainsi en mesure d’expédier la totalité des pièces commandées le jour J avant 19h. Cette nouvelle installation nous permettra de garantir ces délais grâce aux gains de productivité importants attendus », indique Laurent Maunoir, directeur Supply Chain pièces de rechange de Manitou Group. La mise en service est programmée à la fin du premier semestre 2022. MR

Start-up marseillaise proposant un éco-calculateur qui permet aux chargeurs de sélectionner les trajets maritimes les plus respectueux de l’environnement (voir NL n°3252), Searoutes a levé 1,3 M€ auprès de la société de capital-risque WSB Beteiligungs et obtenu une subvention de 1,1 M€ auprès du fonds European Maritime and Fisheries Fund (EMFF). Cette subvention européenne a été accordée dans le cadre d’un projet mené en partenariat avec BuyCo et destiné à fournir une solution numérique innovante aux chargeurs pour leur permettre de prendre activement le contrôle de leurs émissions de CO₂ (projet Co₂NTROL). Fort de ses deux opérations financières, Searoutes souhaite devenir la référence en matière de visibilité de gaz à effet de serre (GES) pour le transport de marchandises. Les opérations doivent lui permettre d’accélérer le déploiement de sa solution chez les chargeurs, les transitaires et les plateformes de visibilité, mais aussi de renforcer ses investissements dans la recherche en partenariat avec des laboratoires d’intelligence artificielle, pour optimiser le cycle chargement-déchargement door-to-door. « Les chargeurs ont une problématique d’achats et de gestion des flux logistiques sur toute la chaîne, pas seulement sur la partie maritime, relève Pierre Garreau, co-fondateur et directeur général de Searoutes.  Il faut leur permettre de choisir le mode le plus écologique ou la meilleure entrée portuaire, et les aider à choisir l’offre de transport inland la plus avantageuse en termes d’émissions GES. Donner de la visibilité aux transporteurs verts et permettre aux chargeurs de mettre en place des actions concrètes de réduction, c’est ça la vision de Searoutes. » Incubée au sein du programme ZeBox de CMA CGM et disposant d’un bureau en Allemagne (Hambourg), la jeune pousse compte aujourd’hui une soixantaine de clients, dont le groupe Roquette et le prestataire Ceva Logistics. AD

Les pôles traditionnels de la dorsale ne sont pas les seuls concernés par la dynamique actuelle de développement en blanc en immobilier logistique, où la construction est lancée sans attendre la signature de futurs occupants. Pour preuve : c’est à Beaulieu-sur-Layon, à une quinzaine de km au sud d’Angers, que le contractant GSE est en cours de réalisation d’une plateforme de 25 000 m², pour une livraison début 2022. Développé par Primelog (et dessiné par le cabinet MW Architecture), ce programme pourra accueillir un ou deux utilisateurs-locataires, et sa réalisation en blanc a pu être lancée suite à la signature avant l’été de l’investisseur BentallGreenOak, qui a acquis le foncier de 9 hectares en question sur la ZAC Actiparc du Layon. En pratique, le bâtiment comptera 4 cellules avec 10,8 m de hauteur libre, 500 m² de bureaux et de locaux sociaux, des salles de charges et autres locaux techniques, 24 quais de chargement et un parking d’attente pour 10 poids lourds, ainsi qu’un parking VL de 80 places. Il vise une certification Breeam Very Good, notamment grâce à des écrans thermiques sur deux de ses façades et une microstation de traitement des eaux usées. Et la physionomie du terrain a induit des contraintes techniques, mentionne GSE, la pente du terrain ayant demandé de lourds travaux de terrassement tout en préservant une zone humide. Pour le développeur Primelog, il s’agit d’un nouveau projet qui se concrétise, après l’annonce à la rentrée d’une réalisation XXL de 100 000 m² pour Seb près de Lens, également confiée à GSE (voir NL 3408). Pour le canadien BentallGreenOak, l’enjeu est de continuer à développer son portefeuille logistique hexagonal, dans le droit fil des 700 M€ déjà investis depuis 2017 (dont une bonne partie de sites déjà revendus). À l’échelle de l’Europe, cet acteur a acquis ou développé plus de 150 actifs logistiques depuis 2015, pour un total de plus de 5 M de m². MR

Rachetée début 2020 par Savoye (voir NL 3085), la société française SoCloz sort une nouvelle version de son Order Management System (OMS), avec des performances accrues (+10% de commandes traitées par rapport à la mouture précédente) et une plus grande simplicité dans le traitement des commandes par les équipes magasins. Par ailleurs, le nouveau système de distribution des commandes est capable d’identifier la surcharge de l’équipe de vente d’un magasin et d’effectuer si besoin des réaffectations de la charge de traitement et de préparation de commandes à des magasins non surchargés. « L’expérience engrangée avec notre première version d’OMS, nous a démontré que le Ship From Store nécessitait un fonctionnel profond pour éviter de nombreux écueils et démontrer un taux de service proche de 100% des commandes» indique Jérémie Herscovic, le directeur du développement de SoCloz. La plate-forme omnicanale réunit sous une interface unique une suite de logiciels comprenant un OMS, un Point of Sale System (POS) et un Store Management System (WMS Magasin). Rappelons en outre que SoCloz travaille actuellement avec Savoye à une offre OMS globale, unifiée, permettent d’orchestrer les commandes à la fois entre les entrepôts (Savoye) et les magasins (SoCloz). Cette nouvelle solution devrait sortie en début d’année prochaine. JLR

Comme dans l’Hexagone, Amazon développe son réseau logistique italien à grand renfort de projets d’envergure, à l’image du ‘fulfillment centerʼ de 189 000 m² sur 4 niveaux en cours de construction à San Salvo, dans la province du Chieti (à hauteur de Rome, mais côté Adriatique). À la manœuvre : le développeur-investisseur européen P3 Logistic Parks, qui signe là son 4^ème projet pour le géant du e-commerce en Europe, selon notre décompte (le précédent se situant déjà en Italie, avec l’inauguration à la rentrée 2020 d’un site très similaire à Rovigo, au sud de Venise). Et pour Amazon, il devrait s’agir de son 6^ème entrepôt de stockage /distribution dans le pays, sans compter son réseau de sites orientés livraison du dernier km. Comme le précédent site P3 pour Amazon, ou ceux de Brétigny et Metz en France, le bâtiment mis en construction à San Salvo fin 2020 sera multi-niveaux selon un schéma opérationnel rôdé à l’échelon mondial, où les étages accueillent des zones de stockage sur étagères mobiles signées Amazon Robotics. Sa finalisation est annoncée pour le 2^ème semestre 2022, pour une mise en opérations au tournant 2022-2023. Et P3 fait valoir que cette nouvelle réalisation pousse toujours plus loin le volet environnemental, avec l’objectif d’une certification Breeam Excellent, notamment grâce à des systèmes de chauffage, ventilation ou climatisation gérés par un système intelligent de gestion du bâtiment, ou une centrale photovoltaïque. Et il s’agit de la revitalisation d’une zone jusque-là destinée à un parc automobile, abandonné, dont le redéveloppement a été initié par le promoteur italien FBH, très aguerri sur le volet logistique. P3 Logistic Parks a été chargé de piloter toutes les phases de l’opération, du volet foncier à celui des autorisations jusqu’à cette construction au long cours, confiée à l’entrepreneur général Engineering 2K. MR