En ces temps de retour de l’incertitude tous azimuts (sauf en ce qui concerne la date de Noël), le Boston Consulting Group (BCG) semble donner raison au volontarisme gouvernemental actuel de ramener sur notre territoire des activités industrielles dans des secteurs critiques. Le cabinet a en effet décelé « une fenêtre d’opportunité sans précédent pour relancer la compétitivité de la France » d’après les résultats de la première édition de son indice de relocalisation, publiée fin novembre, et qui compare la compétitivité industrielle de 20 « grandes économies productrices de produits manufacturés, pour douze industries clés ». Notre pays figure dans le top 5 dans six industries sur 12 : n°2 en agroalimentaire et en chimie, n°3 en pétrochimie, n°4 en PGC et en automobile, n°5 en mode ! Le BCG précise tout de même que sans les effets « conjoncturels » d’augmentation de 400% des coûts de transport maritime entre 2019 et 2020, la France n’atteindrait le top 5 qu’en agroalimentaire, pétrochimie et chimie. Ce qui est plus déroutant en revanche, c’est que sur certains des secteurs identifiés aujourd’hui par l’Etat comme prioritaires en matière de relocalisation et de souveraineté, la France n’est pas considérée comme compétitive (coûts de production, de transport, émissions CO2, délais). C’est le cas de l'électronique, de la biopharma et de l'aéronautique, où l’Hexagone n’est même pas classé dans le Top 10. Mouhcine Berrada, directeur associé au BCG, tente néanmoins de donner quelques pistes encourageantes : « la France et l’Europe ne décrocheront pas leur compétitivité grâce à la faiblesse de leurs coûts mais grâce à la qualité de leurs infrastructures traditionnelles, leur expertise en matière d'innovation, de R&D et leur capacité à attirer des talents ». Tiens, à propos d’indice, celui de la performance logistique calculé tous les deux ans par la Banque Mondiale n’est pas paru en 2020. Encore une incertitude… Jean-Luc Rognon