L’immobilier logistique hexagonal est resté orienté à la hausse sur ce premier trimestre, avec l’augmentation de +5% des m² commercialisés par rapport au T1 2021, pour un total de 755 000 m² selon le décompte d’Arthur Loyd Logistique. Mais si ce bon démarrage se classe au 3ème rang de la décennie, il n’est pas exempt de nuages à l’horizon, souligne Didier Terrier, le directeur général d’ALL : « À des problématiques maintes fois abordées, telle que la difficulté à sécuriser des fonciers, sont venues s’ajouter sur le court terme des incertitudes d’ordre électoral en France, et géopolitiques liées à la crise ukrainienne. Et les conséquences de la crise sanitaire se font toujours ressentir, les tensions sur les chaînes logistiques entrainant une augmentation sensible des coûts de transport, amplifiés récemment par le renchérissement des coûts énergétiques ». Dans ce contexte, la demande placée a progressé sur tous les pôles de la dorsale, pour un total de 581 000 m² acquis ou pris à bail, l’Ile-de-France reprenant la première place à la région Hauts-de-France, qui sans signer une année aussi exceptionnelle qu’en 2021, bénéficie de la signature de 2 transactions XXL. En revanche, les pôles dits secondaires sont en net retrait, au plus bas depuis 2015 avec 174 000 m² placés, faute d’habituelle transaction de grand volume à l’initiative de la grande distribution. Les retailers sont toutefois demeurés très actifs sur la dorsale, avec 3 transactions XXL : Lidl à Ablis dans le 78 et sur le parc varois des Bréguières, et Intermarché à Ablaincourt-Pressoir dans la Somme. ALL relève aussi la prise à bail de 60 000 m² par Jung logistique à Illies (59) pour le compte d’Heineken. Au niveau national, le marché du neuf représente plus des deux tiers des volumes placés, avec une bonne part relevant de 6 transactions sur des projets lancés en blanc sur la dorsale, pour un total de 209 000 m². « Illustration de la capacité d’adaptation des propriétaires, 5 de ces opérations ont porté sur des plateformes divisées », note Didier Terrier. Quant au stock disponible sous 6 mois, il se reconstitue légèrement (+7%), avec 1,5 M de m² répertoriés fin mars, dont un tiers dans les Hauts-de-France. Côté investisseurs, l’appétit est stable avec près de 700 M€ investis sur le marché hexagonal au T1, mais le retour d’incertitudes depuis fin février laisse planer l’hypothèse d’un frein sur leurs ambitions, sans compter la dégradation de l’environnement monétaire vu les pressions inflationnistes. Dans le même temps, leurs perspectives de rentabilité peuvent tabler sur une hausse des loyers, vu le maintien d’une forte demande et la politique de sobriété foncière engagée par le législateur, note ALL. MR