Contrairement à l’accoutumée, pas de pluie ni de froid en cette rentrée scolaire. Ce qui ne nous empêche pas de nourrir des inquiétudes légitimes sur la manière dont notre pays passera l’hiver. En début de semaine dernière, devant le Medef, notre Première Ministre Elisabeth Borne a exhorté les entreprises à faire des efforts pour aider la France à réduire de 10% sa consommation énergétique, sous peine de subir des coupures d’approvisionnement. Vendredi, lors du « conseil de défense énergétique », la ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher s’est voulue un peu plus rassurante en soulignant que les stocks de gaz français étaient sécurisés à 92% et que la plupart des réacteurs nucléaires français actuellement à l’arrêt pour maintenance ou corrosion pourront être redémarrés cet hiver. Mais ne nous y trompons pas, cet appel à la mobilisation collective sur la « sobriété énergétique » ne concerne pas seulement l’hiver prochain, il devrait s’installer dans la durée. Au-delà de nos vies quotidiennes, cela aura vraisemblablement des conséquences sur les supply chains, sur la politique de stock, sur le choix des fournisseurs et des composants, sur les circuits courts, sur la poursuite de l’optimisation et de la mutualisation du transport, sur les emballages, etc. A plus court terme, si les entreprises françaises devaient subir des coupures d’électricité cet hiver, espérons que les usines et les entrepôts automatisés ne soient pas en première ligne… Jean-Luc Rognon