Une semaine après l’alliance 4F dont elle est membre (voir NL 3678), l’Association française du rail (Afra) a décidé aussi d’interpeller le gouvernement à propos de la hausse du prix du mégawatt heure programmé par SNCF Réseau en 2023 (473,51 € HT/MWh, contre 111,95 € HT/MWh en 2022). « C’est un pilier de la transition énergétique de notre pays qui est directement et gravement menacé, s’alarme Alexandre Gallo, président de l’Afra et Pdg de DB Cargo France. Malgré nos alertes répétées, le scénario le plus pessimiste se met en place et le gouvernement regarde ailleurs. Tout l’équilibre économique du ferroviaire est fragilisé alors que le secteur routier est massivement aidé depuis des mois ». L’association représentative des opérateurs alternatifs à la SNCF considère notamment que les acteurs de la filière du fret ferroviaire se retrouvent asphyxiés alors que l’énergie représentait déjà 20 % de leurs coûts. Elle estime même qu’un report modal inversé va s’enclencher. « Cette hausse du prix de l’énergie est insoutenable pour tous les acteurs du ferroviaire, dénonce Raphaël Doutrebente, président de la commission fret de l’Afra, ainsi que de l’entreprise de fret ferroviaire Europorte. L’abandon du secteur aujourd’hui, c’est le renoncement définitif à l’objectif du doublement de la part modale du fret ferroviaire d’ici à 2030. Les opérateurs avaient pourtant lancer la dynamique, avec une progression de la part modale de 9,6 % à 10,7 % entre 2020 et 2021 ». AD