Newsletter quotidienne n° 3696

Après une année 2022 marquée par un changement d’actionnariat et deux acquisitions, PTV Group donne naissance à deux entités séparées, centrées respectivement sur les activités de modélisation, simulation et gestion du trafic (Mobility) et sur la planification et l’optimisation de la logistique des transports de marchandises (Logistics). Petit retour en arrière : le 31 janvier 2022, Porsche SE cède pour 240 M€ à l’investisseur londonien Bridgepoint 60% de ses parts dans PTV Group, dont il reste un actionnaire minoritaire. Deux mois plus tard, les deux actionnaires s’entendent pour racheter conjointement la société californienne Econolite, spécialisée dans les systèmes de système de transport intelligent (ITS) et de gestion du trafic. Et en décembre 2022, PTV Group fait l’acquisition de l’éditeur belge Conundra, une société en pleine croissance qui a développé une solution Saas d’optimisation d’itinéraires et de tournées (notamment pour l’e-commerce), basée sur le moteur IBM Ilog. A cette occasion, la direction du groupe évoquait déjà son projet de créer deux entités séparées, dont une division «Logistics » regroupant PTV Logistics et Conundra. C’est désormais chose faite avec l’annonce de cette réorganisation stratégique et la création de l’activité Mobility (regroupant Econolite et PTV Mobility), sous la marque Umovity et la direction du CEO de PTV Christian Haas. De son côté, l’activité logistique (calcul d’itinéraires, optimisation de tournées, sectorisation tactique ou dynamique, suivi temps réel des opérations de livraison et de collecte), désignée provisoirement sous l’appellation PTV Logistics en attendant un futur rebranding, sera conduite par l’ancien DG et co-fondateur de Conundra, Steven De Schrijver. JLR

A la suite d’un premier projet d’interconnexion de convoyeurs réalisé en 2021 avec Effidence et Boa Concept, le spécialiste des arts de la table Degrenne a décidé de mettre en place dans son entrepôt normand de Vire une flotte de 6 robots autonomes (AMR). L’investissement global représente une enveloppe de 240 k€, dont une partie a pu être financée par des aides provenant du service prévention de la Carsat et du programme national « Industrie du Futur ». Commercialisés par Effidence, cette demi-douzaine de robots ergonomiques EffiBOT sont tous dotés d’un accessoire à double rouleaux motorisés Convey-Link, qui fait office de mini-convoyeur pour déposer ou récupérer des bacs et des colis vers ou à partir d’une ligne de convoyage fixe (opération contrôlée par un boîtier de communication en infra-rouges). Le premier objectif affiché du projet est d’améliorer les conditions de travail des opérateurs, notamment lors de leurs missions de préparation des commandes. Ils n’ont plus à déplacer une table roulante transportant leurs colis jusqu’à 80 kg tout au long du circuit de picking jusqu’au convoyeur de fermeture des colis, puis de déplacer manuellement ces derniers à la fin du processus de préparation de commandes. Les AMR, qui ont déjà des petits noms tels que Loulou ou Rantanplan, suivent automatiquement les opérateurs dans leur circuit de picking (mode « Follow-me ») et une fois la mission de picking terminée, ils se dirigent vers les convoyeurs fixe pour la fermeture des colis. « Les EffiBOT ont été rapidement adoptés par les équipiers logistiques dès leur arrivée. Ils permettent de meilleures conditions de travail, la suppression des déplacements sans valeur ajoutée par les équipiers, ainsi que de la productivité induite en travaillant autrement » a déclaré Peggy Moreau, la directrice des flux et de la performance logistique chez Degrenne. JLR

Dans le timing prévu, le promoteur-investisseur Telamon a livré la vaste plateforme logistique de 93 500 m² mise en chantier à la fin de l’automne 2021 à Nanteuil-le-Haudouin, dans l’Oise, alors vendue en l’état futur d’achèvement (Vefa) au gestionnaire de fonds allemand Deka Immobilien. Lancé en blanc, le projet avait été pré-loué en intégralité six mois avant sa livraison par SeD Logistique (voir NL 3597). Prestataire transport & logistique encore familial, ce dernier va disposer d’une plateforme XXL pour étayer son fort développement : sa croissance a dépassé les 11% sur 2022, pour atteindre les 98 M€ et dépasser son niveau d’activité d’avant la crise sanitaire. Son nouvel entrepôt porte à 430 000 m² les capacités de SeD, répartis entre une douzaine d’entrepôts et ses plateformes de transit international, et devrait contribuer au développement de son activité logistique, qui représente un quart de son CA, avec une clientèle très largement textile (60%), mais aussi industrielle et e-commerce (20% chacun). Cette réalisation s’avère donc un pari gagnant pour Telamon (le nom pris à l’automne par l’ex-Groupe Panhard, voir NL 3661), qui relève que la demande locative est encore élevée pour les projets de grande qualité. « Nous avons tenu nos engagements vis-à-vis de nos partenaires en matière de qualité d’opération et de respect des délais, objectif primordial pour Telamon », salue son président, Christophe Bouthors, en faisant valoir que l’opération illustre aussi sa stratégie d’investissements pour la production d’énergie renouvelable, avec ses 32 000 m² de panneaux solaires en toiture pour une puissance de 6 MWc. Il nous avait d’ailleurs mentionné en novembre que Telamon visait à conserver ces installations électriques en propriété, et comptait sur une puissance installée et opérée de l’ordre de 50 MWc d’ici 3 à 5 ans. MR

Un cap important a été franchi avant-hier par Neoline. Près de 10 ans après sa création, cet armateur nantais a annoncé la construction en cours d’année de son premier cargo à voiles. D’une longueur de 136 m et équipé d’un gréement développé par les Chantiers de l’Atlantique, ce cargo roulier aura une capacité de chargement de 265 conteneurs 20 pieds, sera construit en Turquie et opérera en 2025 sur une ligne transatlantique reliant une fois par semaine Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) à Baltimore (États-Unis), en passant par Saint-Pierre-et-Miquelon et Halifax (Canada). Plusieurs grandes entreprises se sont déjà engagées à transporter leurs marchandises avec ce mode de transport vertueux sur cette nouvelle ligne France-Amérique du Nord, notamment les groupes Renault, Beneteau, Manitou, Michelin, Jas Hennessy & Co, Clarins, Longchamp ou Rémy Cointreau (voir NL 3286). CMA CGM est en outre devenu actionnaire de Neoline à la fin 2022 grâce à la création de son Fonds Energies (voir NL 3607), cette opération ayant permis à l’amateur nantais de boucler le budget nécessaire à la construction de son Neoliner (+ de 60 M€). « Notre groupe, qui a pour objectif d’atteindre le net zéro carbone d’ici 2050, s’est pleinement impliqué depuis de nombreuses années pour développer des projets et prototypes permettant d’accélérer la décarbonation du secteur maritime », rappelle Emilie Espanet, directrice du Fonds Energies CMA CGM. Ademe Investissement, Neoline Développement, Corsica Ferries, Louis Hardy SAS (société de Saint-Pierre et Miquelon), la Banque des Territoires (sous forme d’obligations), la région Pays de la Loire (à travers une avance remboursable) et le CIC (crédit-bail fiscal) figurent également parmi les contributeurs financiers du projet. AD

Isitec International, l’éditeur et intégrateur français de solutions intralogistiques créé en 2002, a recruté Martijn Schuyleman comme chef des ventes. En poste depuis novembre dernier, celui-ci a pour mission de dynamiser le développement commercial de l’entreprise non seulement en France, mais aussi dans les six autres pays où elle est actuellement implantée (Belgique, Roumanie, Tunisie, Turquie, Maroc et République tchèque). Agé de 54 ans, diplômé de l’ESDES Business School de Lyon et polyglotte (français, anglais, allemand, néerlandais et italien), Martijn Schuyleman a plus de 25 ans d’expérience dans le développement commercial à l’international. Il a ainsi travaillé comme responsable commercial Europe du Nord chez Axa Partners, international account manager chez Peak-Ryzex (services et conseils informatiques), responsable régional assurance clients EMEA chez Volvo Financial Services (captive financières) et responsable zone export sur la zone Benelux chez Comabi SNC (solutions d’accès, de travail et de protection en hauteur). Depuis 2010, il était ambassadeur d’Only Lyon, organisation de promotion territoriale en charge du rayonnement de Lyon en France et à l’international. AD

Dans son entrepôt de 20 000 m² situé à Moncada, au nord de Valence, BigBuy utilise depuis environ un an le WMS Reflex d’Hardis Group. Cette plateforme espagnole de vente en gros de divers produits destinés à des détaillants, des marques et des sociétés réalisant des ventes en ligne en mode dropshipping en Europe avait fait le constat à la fin 2021 que son ancien logiciel ne lui permettait pas de gérer correctement ses flux logistiques dans un contexte de forte croissance. Son site logistique stocke aujourd'hui quelque 300 000 références issues de plus de 5 000 marques et expédie chaque jour de 5 000 à 10 000 commandes (20 000 sur les pics de fin d'année). Le niveau d'efficacité a bien changé depuis l’adoption du WMS Reflex, qui a désormais la main sur l’ensemble de ses flux logistiques (B-to-B, B-to-C, Reverse Logistics). « Nous gérons trois fois plus de fournisseurs qu’il y a un an et sommes beaucoup plus efficaces, témoigne Gonzalo Rovito, directeur des Opérations groupe de BigBuy. Ainsi, nous réceptionnons mieux les marchandises, pouvons les stocker ou les trier, préparer les commandes, les personnaliser et les expédier en un temps record, en optimisant l’espace logistique et en réduisant nos niveaux de stock ». La société a amélioré son taux de service, ses commandes étant actuellement expédiées dans les délais à 97 %. Et BigBuy a prévu de déployer dans les prochains mois le module Reflex Labour Management System (LMS), qui permet notamment de contrôler/optimiser la productivité des ressources et d'ordonnancer les commandes en temps réel (voir NL 2887). AD