Quelle différence faites-vous entre un steak de bœuf nourri au soja brésilien et la même pièce de viande issue d’une vache laitière normande qui mange de l’herbe ? Au-delà de toute considération gustative, l’impact environnemental n’est pas le même : 100 kg de CO2 émis par kg pour le premier contre seulement 40 pour le second. C’est à ce genre d’exercice, en beaucoup plus élaboré, que se prête la startup française Carbon Maps, qui vient de lever 4 M€ auprès de Breega et Samaipata, deux fonds déjà investisseurs dans des jeunes pousses de la supply chain, Tilkal, Exotec et Fretlink pour le premier (voir NL 2946), BigBlue (voir NL 3524) et OnTruck (voir NL 2495) pour le second. La mission que s’est fixée cette nouvelle « climate tech » : aider le monde agroalimentaire, des agriculteurs aux industriels, à réduire son empreinte environnementale, selon différents critères : émissions de carbone, biodiversité, utilisation de l'eau, bien-être animal. Sa plateforme SaaS de comptabilité environnementale collecte et analyse les données à tous les stades de la chaîne alimentaire, et évalue l’empreinte environnementale des produits, ingrédients ou matières premières grâce à des modèles scientifiques (GHG Protocol, ISO 14040 et 14044, IPCC) et des algorithmes d’IA. Elle permet en outre de piloter de manière précise sa trajectoire de réduction d’empreinte environnementale en se basant sur des outils opérationnels tels que des indicateurs d’impact, des simulations technico-économiques, et du suivi de progrès. A noter que parmi les trois ingénieurs à la tête de Carbon Maps figure Estelle Huynh, l’ancienne directrice des opérations de Mojix, la scale-up française proposant une solution IoT de traçabilité pour la Supply Chain. L’un des objectifs de Carbon Maps est également de tenter de réconcilier les consommateurs avec leur alimentation. C’est pourquoi, parmi d’autres indicateurs, elle intégrera bientôt l'Éco-Score (prévu dans la loi Climat de 2019), dès que sa méthodologie sera publiée par le gouvernement. JLR