Newsletter quotidienne n° 3757

Monté par France Supply Chain (et son Lab SupplyChain4Good) avec l’AIRL-SCM, le Prix du meilleur article en Supply Chain durable a distingué –pour sa 2^ème édition et parmi 11 candidats– une publication scientifique interrogeant la pertinence économique de livraisons en vélo-cargo. Elle est signée d’un trio du laboratoire SPLOTT* de l’Université Gustave Eiffel de Champs-sur-Marne associant Antoine Robichet, François Combes et Patrick Nierat (ce dernier rejoint l’École des Ponts ParisTech). Ce choix cadre pleinement avec l’esprit de cette collaboration entre les deux associations représentant les mondes professionnel, de la formation et de la recherche : valoriser des contributions susceptibles d’avoir un impact en matière de Supply Chain durable, via une application pratique ou leur potentiel d’influence sur des décisions en entreprise ou dans la sphère publique. Intitulé « First ans last Miles by cargo-bikes : ecological commitment or economically feasible ? The case of a Parcel Service Company in Paris » (et téléchargeable sur le site de France SC), l’article en question a exploité un jeu de données réelles correspondant à deux mois de livraisons dans Paris intramuros effectuées par DB Schenker courant 2018 (soit 600 000 opérations correspondant surtout à des flux B2B, avec un poids moyen de 88 kg). Et il synthétise la comparaison de deux modes d’exploitation contribuant à réduire les externalités négatives (pollution, bruit, congestion…) pour des flux au départ des deux hubs existants du prestataire au nord et au sud de la capitale : l’un mobilisant uniquement des VUL électriques en tournées classiques, l’autre s’appuyant sur des vélos-cargo à assistance électrique rayonnant autour de micro-hubs au cœur des arrondissements, eux-mêmes approvisionnés par des VUL électriques. L’étude souligne la compétitivité du second modèle pour les zones où la concentration de livraison est la plus forte, avec un scénario ici optimum confiant aux vélos-cargos les 2/3 des livraisons, en s’appuyant sur 3 micro-hubs de l’ordre de 150 m², et le tiers restant aux VUL. Les auteurs soulignent cependant l’enjeu immobilier pour implanter les micro-hubs en question, et leur poids dans l’équation des coûts qui grève la compétitivité de la formule cyclologistique (ainsi qu’une barrière de poids pour environ 10% des livraisons). MR

*SPLOTT : Systèmes productifs, logistique, organisation des transports et travail

Spécialisé dans le conseil en management et organisation des systèmes d’information SAP optimisés pour les processus métiers des grands groupes comme des PME, le cabinet HRC, créé il y a 13 ans à Lyon, prévoit d’ouvrir début mai son agence parisienne. Cette nouvelle implantation s’inscrit dans son plan stratégique « 2020/2023 » qui vise à se rapprocher de ses clients industriels basés dans le bassin parisien et à accroître sa visibilité auprès des grandes entreprises utilisatrices des solutions SAP. « Très attendus par notre écosystème, ces nouveaux bureaux devraient non seulement nous permettre de booster un peu plus encore notre activité, déjà en très forte croissance, mais aussi d’attirer de nouveaux talents sur un marché SAP, comme chacun sait, en grande tension » a déclaré Hervé Clarin, le DG et fondateur de HRC Group, qui compte avec cette nouvelle entité recruter une quinzaine de managers et de consultants SAP et réaliser plus d’un M€ supplémentaire d’ici la fin de l’année (sur CA de plus de 10 M€ de CA en 2022, avec 80 consultants). Côté métier, son expertise porte particulièrement sur les problématiques et enjeux liés à la digitalisation des processus logistiques, supply chain et de maintenance. En 2018, HRC Group a d’ailleurs créé une division HRC Software qui développe des solutions SAP « augmentées » à base d’applications mobiles pour la gestion des pièces détachées, l’optimisation des stocks, la maintenance ou les appros. A noter également qu’en septembre 2022, HRC a opéré un rapprochement avec Whit Consulting, un intégrateur spécialisé dans la mise en œuvre de solution SAP EWM en entrepôt. JLR

Au fil de l’année écoulée, Toopost a déployé au-delà de sa région lyonnaise d’origine son activité de prestataire / commissionnaire transport pour le compte de e-commerçants, pour rayonner aussi en région parisienne, sur Marseille et Toulouse. Fondée en 2014 au sein groupe Spartoo, lui-même actif depuis plus de 15 ans dans le paysage hexagonal du e-commerce mode et accessoires, cette filiale Toopost collecte sur les sites de ses clients les colis à expédier, les concentre et les trie sur ses hubs afin de les injecter en mode massifié dans les réseaux des spécialistes de la livraison B2C (en l’occurrence plus de 30 partenaires pour livrer en France et vers tous les pays d’Europe, parmi lesquels Colissimo, Mondial Relay, Relais Colis, etc.). Initialement implanté à Lyon, où le groupe Spartoo compte le vaisseau amiral de sa logistique avec un entrepôt de quelque 88 000 m², ainsi qu’à Clermont-Ferrand, l’extension du maillage de Toopost et du réseau de véhicules assurant ses tournées quotidiennes de collecte lui ont permis de recruter une quarantaine de nouveaux clients e-commerçants sur 2022, portant leur nombre à plus de 130, pour un volume de colis traités de l’ordre de 3,5 millions. Certes, après la perte fin 2021 de deux clients majeurs (voir NL 3641), l’activité globale de Toopost affiche un recul de -5,1% à l’échelle de l’année dernière, mais Toopost assure avoir redressé la barre sur ce volet commissionnaire de transport, en croissance de +6,2% sur le second semestre. Le contexte inflationniste et celui du transport contribuent à l’attrait de la formule, considère Paul Lorne, co-fondateur et directeur Supply Chain du groupe Spartoo : « Notre promesse est de permettre à nos clients d’utiliser les meilleures solutions de transport pour leurs différents flux et de les payer au meilleur prix. Notre objectif maintenant est de continuer à développer nos offres de services aux tiers et de continuer le déploiement de Toopost, à la fois en France, mais aussi en Europe ». Et l’offre intégrant logistique et transport pour des tiers lancée au premier semestre 2021 sous la bannière TooBone perce également, sur le volet B2C comme en B2B : 18 mois après son lancement, elle a été retenue par une quinzaine de marques partenaires et une quarantaine de clients multimarques. MR

A l’occasion de son évènement annuel Inspire organisé la semaine dernière à Las Vegas, l’éditeur Coupa Software a dévoilé les nouveautés de sa plateforme de Business Spend Management (BSM), principalement destinée aux directeurs financiers et à leurs équipes. Certaines de ces innovations concernent des fonctionnalités en lien avec les problématiques Supply Chain, en s’appuyant sans doute sur l’expertise et le savoir-faire de Llamasoft, racheté par Coupa il y a trois ans (voir NL 3232). C’est le cas notamment de Supply Chain Prescriptions, qui aide les utilisateurs de la plate-forme BSM, grâce à l’intelligence artificielle, à prioriser le scenario Supply Chain à suivre pour faire des économies, faire progresser la durabilité et renforcer la résilience. « Coupa aide des milliers d’entreprises et des millions de professionnels dans le monde, non seulement à prendre de meilleures décisions de dépenses, mais aussi de meilleures décisions business qui créent de la valeur à chaque niveau de leurs entreprises » a déclaré Rob Bernshteyn le Pdg de Coupa Software. JLR

Depuis le début de l’année, ID Logistics fait partie de la centaine d’entreprises signataires de la charte EcoWatt. Celle-ci engage les sociétés impliquées à réduire ou décaler leur consommation électrique en cas de tension sur le réseau constaté par EcoWatt, dispositif de suivi temps réel de la consommation électrique du territoire développé par le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE), avec le soutien de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Dans le cadre de son engagement d’un an et lors d’alertes, ID Logistics pourra ainsi être amené à modérer ou décaler la consommation électrique de ses sites, en plus de relayer les alertes reçues auprès de son écosystème et de mener des actions de sensibilisation auprès de ses collaborateurs et partenaires. « Grâce à un important travail mené en amont de la signature de la charte, nous avons soumis fin 2022 à nos partenaires un plan de continuité des opérations, ou PCO, souligne le 3PL. Lors d’un pic de tension, ce PCO va permettre d’assurer la continuité des opérations en cas de coupure électrique en garantissant le suivi des données. Via une application, les responsables de site sont alertés jusqu’à 24 heures avant les coupures de courant, délai permettant d’informer partenaires et collaborateurs, ainsi que d’appliquer le PCO ». Le tout s’inscrit dans la stratégie de sobriété énergétique développée par le prestataire depuis déjà quelques années. Courant 2021, il avait fait savoir qu’il visait une baisse de 40 % de son empreinte CO₂ entrepôt (hors compensation) et de 20 % de l’intensité de ses activités logistiques kWh/m² sur la période 2018-2030 (voir NL 3427). Grâce notamment à des actions sensibilisations et au développement de l’éclairage LED avec détecteur de mouvements, il a déjà enregistré une baisse de sa consommation électrique de 17 % par m² entre 2018 et 2022. AD

Depuis février, Bolloré Logistics s’est lancé dans un projet pilote de livraison dernier kilomètre avec des vélos cargo électriques dans son hub logistique de Hambourg. Opérant notamment pour le compte de clients des secteurs de l’aéronautique et de la pharmacie, celui-ci a ouvert en 2019 et fait partie des 8 hubs dont dispose aujourd’hui le prestataire outre-Rhin (voir NL 2922). Les vélos cargo, sans chaîne ni courroie, sont de la marque Mocci, développée par la société allemande CIP Mobility. Les vélos et leurs remorques sont destinés à effectuer des opérations réalisées jusqu’ici avec des camionnettes ou des camions de 7,5 tonnes, pour des livraisons de pièces et outils, et de documents douaniers. « Ce projet pilote n’est qu’un début, souligne Tobias Deil, directeur général de Bolloré Logistics Allemagne. Nous voulons en effet poursuivre nos efforts pour réduire notre empreinte carbone sur le territoire allemand en collaboration avec Mocci. Notre ambition est de monter d’autres projets similaires avec des clients et des partenaires majeurs ». Rappelons que Bolloré Logistics ambitionne de réduire de 47 % les émissions de CO₂ de ses « scopes 1 et 2 » sur la période 2017-2027. AD