Monté par France Supply Chain (et son Lab SupplyChain4Good) avec l’AIRL-SCM, le Prix du meilleur article en Supply Chain durable a distingué –pour sa 2ème édition et parmi 11 candidats– une publication scientifique interrogeant la pertinence économique de livraisons en vélo-cargo. Elle est signée d’un trio du laboratoire SPLOTT* de l’Université Gustave Eiffel de Champs-sur-Marne associant Antoine Robichet, François Combes et Patrick Nierat (ce dernier rejoint l’École des Ponts ParisTech). Ce choix cadre pleinement avec l’esprit de cette collaboration entre les deux associations représentant les mondes professionnel, de la formation et de la recherche : valoriser des contributions susceptibles d’avoir un impact en matière de Supply Chain durable, via une application pratique ou leur potentiel d’influence sur des décisions en entreprise ou dans la sphère publique. Intitulé « First ans last Miles by cargo-bikes : ecological commitment or economically feasible ? The case of a Parcel Service Company in Paris » (et téléchargeable sur le site de France SC), l’article en question a exploité un jeu de données réelles correspondant à deux mois de livraisons dans Paris intramuros effectuées par DB Schenker courant 2018 (soit 600 000 opérations correspondant surtout à des flux B2B, avec un poids moyen de 88 kg). Et il synthétise la comparaison de deux modes d’exploitation contribuant à réduire les externalités négatives (pollution, bruit, congestion…) pour des flux au départ des deux hubs existants du prestataire au nord et au sud de la capitale : l’un mobilisant uniquement des VUL électriques en tournées classiques, l’autre s’appuyant sur des vélos-cargo à assistance électrique rayonnant autour de micro-hubs au cœur des arrondissements, eux-mêmes approvisionnés par des VUL électriques. L’étude souligne la compétitivité du second modèle pour les zones où la concentration de livraison est la plus forte, avec un scénario ici optimum confiant aux vélos-cargos les 2/3 des livraisons, en s’appuyant sur 3 micro-hubs de l’ordre de 150 m², et le tiers restant aux VUL. Les auteurs soulignent cependant l’enjeu immobilier pour implanter les micro-hubs en question, et leur poids dans l’équation des coûts qui grève la compétitivité de la formule cyclologistique (ainsi qu’une barrière de poids pour environ 10% des livraisons). MR
*SPLOTT : Systèmes productifs, logistique, organisation des transports et travail