Après les spécialistes du troc ou du dépôt-vente, c’est au tour de grandes enseignes de structurer une offre circulaire de reprise / revente, la seconde main s’avérant prisée des consommateurs (McKinsey anticipe un marché de 500 Md€ pour 2030 en Europe). Sur SC Event, le cabinet de conseil Citwell a exploré avec CircularX les enjeux et défis SC que pose dans le retail cette circularité « haute », d’autant plus vertueuse qu’elle rallonge la durée des produits via leur réemploi, a souligné Anaïs Leblanc, associée Citwell et co-auteure d’un plaidoyer sur la circularité axé sur le bon emploi des ressources (voir NL 3750). « Pour pivoter sa chaine de valeur vers le circulaire, l’approche systémique propre à la Supply Chain est primordiale pour structurer et gérer les différentes boucles qu’impliquent la récupération des produits –vendables, réparables ou louables–, leur tri et leur éventuelle remise en état, jusqu’à leur réinjection dans les canaux de vente de l’enseigne ou de la marque, selon elle. Pour piloter le tout, encore faut-il savoir combien cela me coûte, combien cela me rapporte, et s’assurer que cela fonctionne au niveau opérationnel, sur la base de quel modèle, avec quel rôle des magasins, quelles ressources logistiques et à quelle échelle ? ». Évoquant le programme de rachat monté par Boulanger avec CircularX (éditeur de solutions SaaS dédié à la seconde vie, filiale du groupe Recommerce), son cofondateur Gautier Feld a évoqué le parcours clients à structurer, en ligne et/ou en magasin avec l’étape-clé d’estimation de l’état et de la valeur du produit, et à penser en cohérence avec le parcours physique du produit dans la boucle. « Qu’il s’agisse d’un smartphone, une console, un lave-linge ou autre, ces parcours sont très différents chez la douzaine d’enseignes et de marques que nous accompagnons, a-t-il relevé. Tous les modèles existent et s’hybrident, tant du côté des canaux de collecte, en magasin / à distance / à domicile, de la réparation dans des ateliers locaux ou centraux, internalisés ou via des partenaires, et aussi sur le volet logistique pour leur remise en stock ou en rayon ». Et l’anticipation du passage à l’échelle est primordiale, a fait valoir Raphael Portillo, directeur Retail chez Citwell, en s’appuyant sur l’exemple de Decathlon, épaulé avec un outil d’aide à la décision pour préparer son schéma directeur du circulaire de demain : « Sur un business émergent, faute de données et de chiffres, la difficulté est à la fois d’éclairer les coûts associés à différents scénarios opérationnels, mais aussi de projeter leur évolution avec l’augmentation des volumes, qui peut s’avérer contre-intuitive ». Sans compter l’incertitude-clé quant au rythme de percée du circulaire dans les habitudes de consommation. MR