Newsletter quotidienne n° 3883

Le mois dernier, nous avions annoncé dans la NL que AB InBev France a signé un bail en l’état futur d’achèvement pour un entrepôt de 62 000 m² sur le parc E-Valley près de Cambrai, qui sera opéré par ID Logistics (voir NL 3866). Mais nous ignorions que ce ne sera pas la seule plateforme exploitée dans l’Hexagone par le 3PL pour le compte de la filiale française du premier brasseur mondial (plus de 500 références dont Budweiser, Corona, Stella Artois, Hoegaarden, Leffe, Jupiler ou Beck’s), dans le cadre d’une optimisation de ses flux de distribution vers ses clients grande distribution et CHR. L’autre site concerné sera d’ailleurs le premier à entrer en service, dès mars 2024. D’une surface totale de 32 000 m² et d’une capacité de stockage de 25 000 palettes, il est situé à Neuillé-Pont-Pierre, en Indre-et-Loire et emploiera 20 collaborateurs permanents pour desservir toute la partie Ouest de la France. Avec une capacité de stockage de 45 000 palettes et un effectif de 50 collaborateurs permanents, celui de Cambrai sera chargé de toute la partie Est, pour un démarrage des activités en novembre 2024. A noter que sur ces deux sites, ID Logistics s’est engagé à mettre en place une série d’innovations technologiques comme le Free Scan (appareil photo positionné sur les chariots pour la lecture automatique des étiquettes), les balises Beacon sur les portes à quai (comme cela a déjà été fait sur d’autres sites du 3PL pour réduire les erreurs d’expédition, notamment à Santes, voir NL 3367) ou le logiciel Best Dock (optimisation de l’emplacement des palettes lors des opérations de réception). JLR

Le tour de pré-amorçage de 4 M€ auprès de Breega et Samaipata annoncé en février dernier par la startup Carbon Maps (voir NL 3717) a été étendu à 7 M€ avec l’arrivée de l’investisseur français Daphni, qui compte dans son portefeuille des entreprises telles que Fretlink, Back Market, Truskou encore Stockly. La climate tech tricolore a développé une plateforme Saas dédiée à l’industrie et à la distribution alimentaires, qui permet à la fois de mesurer et de suivre l’impact environnemental de leurs produits (en termes d’émission de CO2, de biodiversité, de consommation en eau, de bien-être animal, de gestion des déchets) mais aussi d’identifier des pistes d’amélioration à tous les stades de la supply chain. Parmi la dizaine de sociétés déjà séduites par la solution figurent Andros, Sodexo, ou le traiteur Potel&Chabot. « La confiance de Daphni comme de nos premiers clients renforcent notre conviction que la transition environnementale de l’industrie agro-alimentaire est possible, voulue, et en marche. Cette opportunité va nous permettre de nous déployer plus rapidement auprès de tous les acteurs : producteurs, industriels, distributeurs, restaurateurs pour identifier toutes les pistes d’améliorations possibles et avoir un impact de la fourche à la fourchette » a déclaré Patrick Asdaghi, CEO et co-fondateur de Carbon Maps. Créée fin 2022, la société compte une vingtaine de collaborateurs. Elle compte désormais étoffer son effectif d’une quinzaine de nouveaux talents, notamment des profils techniques pour développer plus avant le volet simulation de la plateforme. JLR

En vertu d’un accord de partenariat, le 3PL Arvato va commander dix exemplaires du robot Stretch à la société américaine Boston Dynamics. Deux unités seront déployées dans un des entrepôts américains du prestataire, à Louisville, dans le Kentucky, et les autres dans des plateformes logistiques européennes, Arvato prévoyant de commencer par celles qu’il opère aux Pays-Bas. Déjà adopté l’an dernier par DHL Supply Chain (voir NL 3485), le robot Stretch peut être utilisé aussi bien dans le cadre d’opérations de palettisation/dépalettisation que pour le déchargement de camions. Avec une autonomie qui peut atteindre jusqu’à 16 heures, il peut déplacer des charges de 23 kg grâce à son bras articulé doté de ventouses. « Stretch a un grand potentiel à moyen terme, souligne Bernhard Lembeck, vice-président ingénierie logistique et entrepôt du futur chez Arvato. Nous ne le considérons pas comme un système autonome, mais comme un complément aux autres solutions d’automatisation que nous utilisons déjà comme des systèmes de stockage à navettes, des AGV, des AMR et des AutoStore ». Ces derniers mois, le prestataire a notamment déployé un système de stockage à navettes OSR Shuttle Evo de Knapp dans un centre de distribution en Allemagne (voir NL 3821), un robot dépalettisation signé Fizyr dans son entrepôt néerlandais de Venlo (voir NL 3720), et un AutoStore sur sa plateforme logistique américaine de Memphis, dans le Tennessee (voir NL 3702). AD

Récemment dévoilé sur Solutrans, le plan de transition énergétique à l’horizon 2030 de Petit Forestier Group a l’ambition de démontrer à ses clients que le passage de 40% de sa flotte à l’électrique et la réduction globale de son empreinte carbone de 25% par camion est tout à fait compatible avec la recherche de l’excellence en matière de performance. Pour ce faire, le spécialiste européen de la location de véhicules et de camions frigorifiques (15 000 clients en Europe, Afrique, Moyen-Orient et aux Etats-Unis) a bâti une stratégie à trois volets : produits, services et formation. En France, terrain de jeu historique et premier marché du groupe, l’objectif est ainsi de passer la barre des 10 000 véhicules électriques d'ici 2030. Actuellement, ils sont au nombre de 1150 : des petits utilitaires comme le Ligier Pulse 4 ou le Renault Kangoo E-Tech Maxi, adaptés aux livraisons express en centre-ville, des utilitaires de moyenne capacité comme le eDaily ou le Renault Master E-Tech et des poids lourds, comme le 16 t Renault D16 E-Tech, avec une autonomie jusqu’à 150 km. Le volet services prévoit la mise en place de nombreux outils et offres connectés (dont Smart Connect et Smart Elec), avec l’objectif de collecter et d’exploiter au mieux toutes les données télématiques pour améliorer les usages. « Effectuer la transition du diesel vers l'électrique implique de transformer en profondeur l'écosysteme d'exploitation de nos clients. Nous ne pouvons donc pas envisager d’attaquer ce chantier sans mettre leur satisfaction au cœur de tous nos efforts, au quotidien » a déclaré Jérôme Payonne, directeur Marketing et Innovation de Petit Forestier Group, en charge de la stratégie de développement durable. Quant au programme de formation interne, il porte essentiellement sur l’intervention sur les véhicules électriques, la maintenance, le dépannage et le remorquage mais aussi, côté commercial, sur les enjeux de la transition énergétique et les fondamentaux des véhicules électriques. L’entreprise a déjà formé plus de 140 collaborateurs depuis l’année dernière. JLR

La startup bordelaise Wiilog, créée en 2018 sous l’impulsion du prestataire GT Logistics (voir NL 2706), a désormais un nouveau DG en la personne de Roch Formé-Bécherat, qui succède au fondateur Benoit Coste. Sa feuille de route : diversifier le portefeuille de clients (actuellement essentiellement en aéronautique et défense) dans les secteurs de la santé, de l’automobile et de l’environnement, se développer en Europe à moyen terme et doubler son CA d’ici à 2025. Cette société de service du numérique dédiée à la Supply Chain, dont l’effectif actuel est de 14 personnes, développe notamment des applications Saas de traçabilité, de gestion de stock et des opérations de livraison. Diplômé de l’EDHEC Lille, Roch Formé-Bécherat est titulaire d’une licence en économétrie mathématiques et statistiques avec une spécialité marketing. Durant sa carrière, il a notamment exercé de négociateur, d’ingénieur d’affaires et de directeur d’agence dans des secteurs aussi variés que l’édition, le théâtre, la distribution spécialisée et l’énergie. JLR

Distribuant quelque 50 millions de livres par an vers 4.000 points de vente, la plateforme logistique de 83.000 m² ouverte il y a 10 ans par Messaggerie Libri à Stradella, au sud de Pavie, bénéficie depuis quelques mois d’une vaste installation signé TGW Logistics. Les 40 M€ investis pour automatiser la préparation de commandes sur ce site baptisé « la Cité des Livres » constitue le plus gros contrat à date de la filiale italienne du fournisseur-intégrateur de solutions intralogistiques automatisées. Ce dernier a mis en œuvre son système FlashPick reposant sur un magasin à navettes avec 14 allées et environ 330.000 emplacements, avec des bacs stockés en triple profondeur pour gagner en densité. Les livres sont acheminés vers 32 stations de préparation PickCenter One, et les commandes retournent ensuite dans le système à navettes, utilisé en buffer, avant leur consolidation sur les palettes d’expéditions. Un réseau de convoyage KingDrive de 8 km relie les différentes zones, le tout étant piloté via la suite logicielle de TGW, en lien avec l’ERP SAP. Cette installation assure une grande flexibilité d’exploitation, avec la possibilité d’alterner entre exécution des commandes et traitement des retours – enjeu clé dans la chaine du livre – afin de tier le meilleur parti du débit de l’installation. Une préparation manuelle est toutefois conservée pour les articles à plus forte rotation, prélevés directement sur palettes. On notera que ce projet associe en fait Messagerie Libri, entreprise plus que centenaire fondée en 1914, et son prestataire de longue date Ceva Logistics, qui avaient annoncé mi-2020 la création d’une JV ad hoc (voir NL 3147). Baptisée C&M Book Logistics, elle a vocation à gérer pour au moins 12 ans l’exploitation opérationnelle de ce centre de distribution lombard. MR