Le cap du milliard d’euros levés vient d’être franchi par Picnic Technologies avec l’annonce d’un 5ème tour de table de 355 M€ réuni auprès de ses investisseurs historiques, le distributeur allemand Edeka, la fondation Bill & Melinda Gates, et des acteurs néerlandais réunis en family offices (déjà mobilisés lors de sa série D record de 600 M€ en 2021, voir NL 3403). Il faut dire qu’avec un CA de 1,25 Md€ l’an dernier, en croissance de 40%, Picnic semble avoir trouvé la formule qui a échappé à nombre de pure-players des courses en ligne lancés ces dernières années, notamment sous la bannière du quick commerce. Fondé en 2015, le néerlandais a construit sa trajectoire plus patiemment, en ciblant les consommateurs des zones denses autour des grandes villes avec son appli sur smartphone qui propose jusqu’à 10-15.000 références « à des prix d’hypermarchés ». Et avec des livraisons à domicile sous contrôle via son réseau de hubs dernier km et son propre modèle de camionnettes électriques. Son CA est encore majoritairement réalisé aux Pays-Bas, où Picnic a largement dépassé la cinquantaine de hubs tout en investissant dans un impressionnant entrepôt automatisé de préparation de commandes équipé par TGW, ouvert en 2022 à Utrecht. Le même tandem en annonce d’ailleurs un autre cette année au cœur de la Ruhr allemande, à Oberhausen, pour étayer sa percée outre-Rhin. Sur le marché allemand comme en France, Picnic procède par petits pas géographiques. Après son arrivée en France courant 2021 dans le Nord (voir NL 3347), Picnic a investi l’an dernier le sud-est francilien en enchainant l’ouverture d’une demi-douzaine de sites logistiques (voir NL 3741). Et son implantation est en cours plus à l’ouest, à partir d’un site pris à bail chez Segro à Élancourt. Picnic revendique ainsi couvrir une zone comptant quasi 1 million de foyers au sud de la capitale (pour un CA mensuel de 2 M€ de CA décembre dernier). « Fort d’un modèle éprouvé aux Pays-Bas dans les premières années, nous déployons la livraison de courses quartier par quartier, et notre croissance est encore plus rapide en France », indique Grégoire Borgoltz, directeur des opérations de Picnic dans l’Hexagone. Quant aux besoins d’investissements qui sous-tendent sa récente levée, ils sont à relier à son modèle, avec pour poste-clé celui des véhicules électriques (par exemple, près de 1.500 circulent déjà outre-Rhin et ce total devrait sous peu doubler). L’autre poste que cite Picnic est celui de la robotisation de la préparation de commandes, tout en restant discret sur la localisation de futurs projets en la matière, de même que sur la géographie de ses ambitions de développement en France, ou dans de nouveaux pays d’Europe. MR