Newsletter quotidienne n° 3937

Dans un contexte de transformation digitale de sa supply chain de bout-en-bout à l'échelle mondiale, Renault Group travaille depuis décembre dernier sur 5 projets bâtis à partir de la plateforme de data science Dataiku, avec l’objectif à terme d’accélérer le développement des outils basés sur l’IA et d’en démocratiser l’utilisation et le paramétrage par des non spécialistes. Cette initiative s’inscrit dans le récent programme interne AI@Scale, dont l’objectif est de faire passer à l’échelle l’utilisation de l’IA au sein du groupe. Rien qu’au niveau de la Supply Chain, quelque 25 projets IA sont en cours (recherche opérationnelle, machine learning, IA générative), pour un budget de 45 M€ en 2024. Parmi eux, les 5 projets générés à partir du framework Dataiku, ce qui représente une valeur de 10 M€. Ils portent sur des sujets tels que l’optimisation des schémas transport, les prévisions du S&OP, le management du risque, la simulation S&OE et l’optimisation des stocks. « Ce que l’on recherche avec une plateforme d’IA comme Dataiku, c’est de franchir le mur du change management, de pouvoir embarquer avec nous les opérations pour amener une vraie rupture sur le passage de l’IA à l’échelle » a déclaré hier Ludovic Doudard, le responsable Process et Digital end to end à la Supply Chain de Renault Group lors d’une conférence organisée chez Dataiku (voir article suivant). Même si cette plateforme n’est pour le moment utilisée en interne que par les équipes de data scientists, la vision du groupe est en effet, via la formation et la sensibilisation à l’IA, de la rendre progressivement accessible et exploitable par l’ensemble des acteurs métier, même des opérationnels purs, qui pourront aussi faire remonter les gains de chaque « use case ». A noter que ces projets IA s’appuient sur le gros travail effectué par Renault Group, qui a consacré 10% de son budget IT entre 2018 et 2021 pour rassembler et structurer 100% de ses données au sein d’un data lake. JLR

A l’occasion d’un évènement organisé hier dans ses locaux parisiens, avec les témoignages de Renault Group (voir Une) et de Safran (Manufacturing 4.0), la société Dataiku a détaillé ce que sa plateforme unifiée, qui « systématise l’usage de l’IA », peut apporter face aux enjeux actuels du Supply Chain Management. « Notre objectif, c’est de créer les conditions de l’accélération, mais de ne pas tout perturber » a insisté Benoit Rojare, directeur chez Dataiku des Solutions IA, c’est-à-dire des solutions prêtes à l’emploi, souvent construites en partenariats avec les clients. Bien que fondée en 2013 par deux français, Florian Douetteau (CEO) et Clément Sténac (CTO), Dataiku est néanmoins une société de droit américain (avec une forte R&D en France), qui a notamment fait beaucoup parler d’elle lors de sa levée de fonds de 400 M$ en 2021. Les applications de son framework dépassent largement le domaine de la SC, allant de la finance à la maintenance prédictive en passant par le commerce et la détection des fraudes. Elle compte désormais quelque 1.200 collaborateurs dans le monde et plus de 600 clients. En ce qui concerne spécifiquement la supply chain, Dataiku propose quelques solutions prêtes à l’emploi notamment pour la prévision des ventes et celle de l’empreinte carbone, le contrôle qualité, les optimisations de quais d’expédition ou d’allocation des stocks, ainsi qu’une offre plus transversale de process mining. Comment commencer avec l’IA et Dataiku ? « Notre conviction est qu’il faut commencer avec l’existant, avec les données à disposition avec l’objectif de créer de la valeur rapidement, puis construire une roadmap, séquencer les cas d’usage pour bénéficier du levier d’accélération » estime Benoit Rojare. JLR

Porté par la dynamique de son activité ces trois dernières années, le e-logisticien Supplyweb a réalisé sa première opération de croissance externe depuis sa création en 2011, en acquérant la société Kinexya. Basé à Sylvains-les-Moulins, dans l’Eure, cet autre 3PL normand emploie une cinquantaine de collaborateurs et dispose de deux sites (pour environ 5.000 m²). A l'origine spécialisé en logistique du livre / marketing, Kinexya s’est ensuite diversifié côté e-commerce, notamment dans les box événementielles grâce à un contrat d’envois de colis avec le groupe La Poste (Coliéco). « Outre la mutualisation des volumes des deux entreprises à des fins d’économies d’échelles, ce rapprochement est stratégique à plusieurs égards, souligne Supplyweb dans son communiqué. En renforçant Kinexya sur ses métiers historiques, le groupe entame la diversification de ses activités et limite sa dépendance au seul secteur du e-commerce. En s’appuyant sur Coliéco et sur un positionnement géographique plus proche de la région parisienne, il se renforce en outre sur ses savoir-faire spécifiques et se rapproche de ses clients parisiens ». Le prestataire emploie plus de 130 collaborateurs et vise un CA de 24 M€ en 2024 (17,5 M€ en 2023). Il dispose de trois entrepôts totalisant environ 45.000 m² sur les communes de Mondeville, Rots et Démouville (Calvados). AD

Pour sa nouvelle participation au SITL (du 19 au 21 mars dans le Hall 7 de Paris Nord Villepinte), Klareo mettra particulièrement en avant la flexibilité de sa solution cloud de Delivery Management System (DMS). L’éditeur présentera ainsi son « moteur de règles » intégré (integrated business process manager). « Après configuration des règles d’affectation des flux de livraison, les clients peuvent laisser la solution faire le choix en dynamique des chemins de livraison, des groupements de livraison ou des ruptures de charge à appliquer », souligne Klareo. Une souplesse qui est aussi au rendez-vous avec le module dédié à l’optimisation de tournées K.Planning. Celui-ci a été enrichi pour permettre une « planification dynamique » des livraisons, l’éditeur récupérant et dispatchant en temps réel les ordres de livraison aux livreurs disponibles sans intervention humaine. « En tant que coursier ou transporteur, vous pourrez récupérer les ordres de livraison de la part de vos différents donneurs d’ordre pour alimenter en continu votre flotte de livreurs et sous-traitants, et en tant que distributeur, exploiter ces mêmes fonctionnalités pour proposer aux clients une livraison en H+ », note Klareo.

A voir sur le stand G184

Sylvain Bourgeais a été recruté en début d’année pour prendre la direction du département grands comptes de Still en France. Âgé de 42 ans et diplômé en marketing de l’ESC La Rochelle, il a démarré comme chef de secteur chez l’équipementier Continental en 2007, avant d’évoluer vers des fonctions de responsable grands comptes international, puis de directeur commercial France et Maghreb. Courant 2021, il s’est lancé dans l’entrepreneuriat en cofondant la société spécialisée en immobilier commercial P&B Retail Partners. Chez le fournisseur de chariots et systèmes intralogistiques Still, sa vision stratégique, ses qualités humaines et ses compétences acquises en commerce, management et entreprenariat, seront des atouts pour contribuer au développement France de cette filiale du groupe Kion. « Mon rôle va être de déployer notre expertise auprès de clients grands comptes français et européens dans les secteurs de l’industrie, de la distribution et de la logistique tout en construisant avec eux de nouvelles applications », souligne Sylvain Bourgeais. Pour cela, il pourra s’appuyer sur une équipe de 16 personnes, réparties entre les régions et le siège social francilien de Still France. AD

Responsable du fonds d’innovation du géant Amazon, Franziska Bossart évalue à un milliard de dollars les investissements prévus cette année dans des startups combinant intelligence artificielle et robots. En automatisant certains tâches, l’objectif est d’assurer des livraisons plus rapides à un moindre coût. Franziska Bossart assure qu’elle ne désire pas éliminer des emplois mais robotiser des fonctions répétitives et potentiellement dangereuses, et que les employés impactés seront transférés sur d’autres postes. Le fonds innovation qu’elle dirige a été créé en 2022 et compte actuellement 7 startups expertes en automatisation dans son portefeuille. CCT