Dans une conjoncture « assez compliquée » conjuguant hausse des taux, contraintes réglementaires croissantes et pénurie foncière, la directrice Europe du Sud de Prologis Cécile Tricault a dressé la semaine dernière un bilan 2023 positif « sans être extrêmement florissant ». À l’échelle globale, le parc du géant américain a crû de 2,1% en surface, à 115,4 millions de m² avec ses quelque 5.613 bâtiments dans le monde (+118). L’Europe compte pour quasi 20% du total (22,5 Mm²) et 26 projets y ont été mis en chantier l’an dernier, pour plus de 350.000 m² (dont 60% dans une logique clé en main). Dans l’Hexagone, un des projets emblématiques de 2023 a été la livraison des 45.000 m² du bâtiment 3 de son parc de Douvrin, un entrepôt « 100% électrique » lancé en blanc sur la friche d’une ancienne filature, loué avant livraison par Simastock au service du Groupe Atlantic (voir NL 3894). En conjuguant cette logique de développement –pour partie en blanc– ciblée sur des friches vu l’objectif Zéro Artificialisation Nette, et en « explorant » de nouveaux territoires hors des hubs traditionnels de la dorsale (comme Toulouse), Prologis se fixe l’ambitieux objectif d’accroître son parc hexagonal de 50% à trois ans : de 3,25 Mm² avec ses 146 entrepôts actuels, à 4,5 Mm². Un tel cap passera sans doute par l’acquisition de sites existants ou de portefeuilles, mais Cécile Tricault et Vincent Sadé, responsable Investissement et Développement France, ont répertorié les projets engagés, à commencer par le lancement en blanc des 26.000 m² du DC4 de Douvrin, ou une extension de 16.000 m² sur son parc orléanais. Prologis entend aussi étoffer son vaste pôle du Havre de deux entrepôts XXL de 73.600 et 48.600 m², réalisables d’ici fin 2025, tandis qu’un autre projet d’environ 70.000 m² se profile sur un foncier jouxtant l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry (PC visé dans le courant de cette année). La discrétion est en revanche encore de mise sur son projet parisien Connect, qui s’annonce inédit et imminent : développé en bord de périphérique dans le 17ème, ce bâtiment d’avant-garde comptera cinq niveaux de près de 10.000 m² chacun, ses 4 étages bénéficiant tous d’une desserte poids lourd*. Ce volet logistique urbaine est une des priorités de Prologis, à hauteur de 10 à 15% de son parc en France, et repose aussi sur l’acquisition de sites existants, comme à Rosny où 12.000 m² sont recommercialisés, après une mise aux standards-maison (voir suite). MR
* Ce projet Connect de Prologis sera détaillé, comme bien d’autres, dans le dossier Immobilier logistique du numéro de mars de Supply Chain Magazine, qui sera notamment proposé sur le SITL.