Arthur Loyd s’interroge sur l’impact de la hausse des loyers
Comme ses confrères, Arthur Loyd Logistique relève le fort recul de la demande placée de m² logistique au 1er trimestre, de -50% par rapport au T1 2023 avec 491.000 m² commercialisés, selon sa méthodologie axée sur les transactions au sein de bâtiments ≥10.000m² (et -33% par rapport à la moyenne décennale). ALL souligne bien sûr la corrélation à une conjoncture qui grève la visibilité des différents acteurs (tensions géopolitiques, conditions de crédit, piètre climat des affaires…). Ce décrochage est même amplifié sur les secteurs clés de la dorsale (-61% avec 219.000 m² acquis ou pris à bail), plus encore où se concentrent les loyers les plus élevés, note Arthur Loyd, en distinguant le contexte d’offre pénurique des régions lyonnaise et marseillaise, et l’« atonie de la demande locative » qui sévit en Ile-de-France (84.000 m² placés, soit -57%). « Si depuis trois ans les tensions sur l’offre disponible ont entraîné une hausse généralisée des loyers, le grippage actuel du marché locatif dans les pôles établis de la dorsale vient peut-être nous rappeler que les capacités financières des acteurs de la supply sont aussi dépendantes de l’environnement économique, aujourd’hui dégradé » s’interroge Didier Terrier, le directeur général d’Artur Loyd Logistique. La dynamique de hausse des loyers « semble marquer une pause », selon lui, après une hausse de 25% de la valeur locative moyenne des bâtiments de classe A depuis 2020, sous l’effet conjugué de la raréfaction de l’offre, de la hausse des coûts de construction, mais aussi de la montée en gamme de certains développements. La faible demande a ralenti l’absorption du stock disponible sous 6 mois (en hausse de 23% pour un total approchant 3,2 M de m² en fin de trimestre, « et ce stock se voit alimenté par les libérations liées aux difficultés de certains retailers de l’alimentaire, l’ameublement et le bricolage, plutôt malmenés par la chute de la consommation des ménages en 2023 », décrypte Didier Terrier. La concurrence s’intensifie entre les surfaces disponibles, et les utilisateurs reprennent ainsi progressivement la main dans le jeu de négociations de loyer, le plus souvent en bénéficiant de mesures d’accompagnement plus généreuses. « Une manière pour les bailleurs de sécuriser la commercialisation de leurs actifs, quitte à s’éloigner légèrement de leurs business plans initiaux », conclut-il. MR