Newsletter quotidienne n° 3973

Deux ans après avoir injecté dans son maillon transport aval une dizaine de véhicules électriques (des Fuso e-canter, d’une capacité de 7,5 t, voir NL 3505), le distributeur France Boissons franchit une nouvelle étape dans la décarbonation de sa flotte, qui compte actuellement environ 800 camions au niveau national. La filiale du groupe Heineken vient en effet de recevoir sur son site de Bonneuil-sur-Marne (la plus grande de ses 15 plateformes nationales) neuf exemplaires de camions électriques Renault Trucks D16 E-Tech (16 t de PTAC, charge utile de 6 t, carrosserie Libner), dans le cadre d’une grande commande de 50 modèles qu’il a passée au niveau national avec Zefirent, la marque de location de véhicules utilitaires (hors frigorifiques) du groupe Petit Forestier. Pour ce dernier, qui est partenaire de France Boisson depuis 2017, il s’agit d’un des plus gros contrats de location de camions électriques à ce jour. L’intégralité de la commande devrait être livrée d’ici début juillet, et une vingtaine de ces véhicules seront affectés au seul site de Bonneuil (qui compte une trentaine de camion, dont trois était déjà électriques) pour desservir les cafés hôtels et restaurants de Paris et du Val de Marne. Ils sont équipés de 4 packs batteries de 66 kWh, ce qui leur confère une autonomie comprise entre 180 et 200 km, sachant qu’une tournée France Boissons ne dépasse pas les 130 km. A noter que contrairement aux contrats de 5 ans que France Boissons a passé précédemment avec le loueur pour des véhicules thermiques, la période contractuelle de location est ici calée sur la durée de vie garantie de la batterie, soit 8 ans (96 mois). « L’arrivée de ces 50 camions électriques marque une nouvelle étape concrète vers notre objectif de migrer vers une flotte 100 % électrique à horizon 2040, en ligne avec notre feuille de route. Notre ambition d’ici 2030 est d’avoir un ratio d’un tiers de camions électriques sur 25 sites France Boissons desservant des grandes zones urbaines de plus de 250.000 habitants sous régime Crit’Air » a déclaré hier Laurent Théodore, le président de France Boissons. Selon nos informations, une nouvelle phase de tests serait par ailleurs prévue sur Lyon avec Zefirent, sur un véhicule Iveco eDaily. (voir suite) JLR

La livraison de la commande de 50 camions électriques (voir Une) s’inscrit évidemment dans la feuille de route RSE de France Boissons, intitulée « Distribuons un monde meilleur », et dont l’objectif est d’atteindre le zéro émission carbone d’ici à 2030. A noter que depuis 2023, l’ensemble des 71 sites du distributeur (15 grosses plateformes et un maillage d’entrepôts crossdock) sont équipés en éclairage LED et que la plupart sont dotés de cuves de biocarburant XTL, qui permet déjà de réduire jusqu’à 85% les émissions CO₂ des camions thermiques. Dès l’année prochaine, l’autre grosse plateforme logistique de France Boissons en région parisienne, celle de Gennevilliers (opérationnelle depuis 10 ans), sera déménagée dans un bâtiment flambant neuf de 19.000 m² qui vise la certification Breeam niveau Excellent. Il est en cours de construction à Buchelay, dans les Yvelines. Et c’est depuis Bonneuil (17.000 m², 172 collaborateurs, 3.000 références produits) que s’effectuera l’intégralité des tournées sur Paris intra-muros. Par ailleurs, le test fluvial réalisé pendant 10 jours par France Boissons en mars 2023 entre le Port de Bonneuil et le quai de Grenelle, avec livraison du dernier km en camions électriques dans Paris, a été jugé concluant : il permet de diviser par 2 le nombre de camions mobilisés et le nombre de km effectués. Du coup, le dispositif va être reconduit, cette fois sur plusieurs années, à partir du 4^ème trimestre 2024. Ce sera juste après les JOP Paris 2024, pour lesquels le distributeur se prépare intensivement, notamment en ce qui concerne la planification et la certification de ses équipes. « Nous sommes entrés dans le processus de certification pour pouvoir opérer dans les zones de restriction, la première étape de pré certification est passée, la deuxième aura lieu dans les semaines qui viennent » a précisé Laurent Théodore, le président de France Boissons. Certaines tournées seront d’ailleurs effectuées très tôt le matin ou très tard dans la nuit, pour les clients qui laisseront au distributeur de boissons les clés de leur établissement. Dans ce cas de figure, le côté silencieux du camion électrique sera évidemment un atout non négligeable pour ne pas réveiller les riverains. JLR

Fondé en 2017, VelyVelo vient de boucler une levée de fonds de 6 M€ pour étendre et étoffer son activité de location aux professionnels de vélos utilitaires électriques, biporteurs / tricycles-cargo et autres remorques. Le montage financier repose à 50/50 sur une ouverture de son capital (en ‘equity’) et sur le financement direct des actifs de l’entreprise –sa flotte d’équipements– par des fonds spécialisés. L’opération prévoit de porter l’enveloppe à 13 M€ d’ici 2026, en fonction de la trajectoire de cette jeune pousse portée par l’indéniable percée de la cyclo-logistique et des enjeux de décarbonation du dernier km. En 2021, VelyVelo avait déjà réuni 4 M€ sous la houlette du fonds d’investissement Via ID, aux côtés de ses tout premiers investisseurs et business angels. Cette fois-ci, le tour de table est mené par la structure de capital-investissement NCI, via son fonds NCity dédié aux startups de la ville de demain, avec deux autres fonds (CDG Invest et Mouvement & Finance). Proposant une gamme d’équipements de cyclo-logistique de plusieurs fournisseurs, VelyVelo les loue à une clientèle diversifiée : des livreurs indépendants ou artisans, mais aussi des géants de la livraison de repas comme Uber Eats ou Deliveroo, des enseignes telles que Monoprix, ou des spécialistes du colis comme UPS. Le tout avec des services associés de maintenance ou d’assistance. Sa formule couvre à ce stade l'Ile-de-France, Lyon, Bordeaux, Marseille, ainsi que d'autres villes françaises (avec plus de 2M de km au compteur pour l’ensemble de sa flotte sur un an). Ces nouveaux moyens vont permettre de la déployer partout en France, ainsi qu’en Espagne (à commencer par Madrid), en ouvrant des hubs logistiques et en recrutant des équipes de terrain. Il s’agit aussi d’intégrer de nouvelles fonctionnalités à sa plateforme de gestion de flotte, d’en améliorer l’interface utilisateurs ou d’optimiser ses algorithmes de maintenance prédictive et d’optimisation de trajets. Et un dernier axe porte sur l’évolution de sa gamme, avec un volet R&D sur la performance des batteries, mais aussi des enjeux de durabilité ou d’adaptation aux différents types de cargaison. MR

Pour le spécialiste belge des systèmes de manutention UVOTec, distributeur exclusif de la marque américaine de convoyeurs télescopiques FMH Conveyors sur la France et le Benelux, le mois de janvier dernier est à marquer d’une pierre blanche. Dans l’Hexagone, coup sur coup, trois nouveaux projets ont en effet été signés, ce qui représente un total de 32 unités commandées. Le contrat le plus spectaculaire concerne un « grand nom de la prestation logistique » qui va utiliser pas moins de 26 convoyeurs BestReach, pour le chargement de colis dans les camions, dans le cadre d’un nouveau projet pour l’un de ses clients en Ile-de-France. L’installation est prévue dans le courant de l’été. « Les plus gros projets vendus jusqu’alors sont habituellement aux alentours de 8 à 10 machines. 26 c’est une première depuis notre création » précise Laurent Uvo, le dirigeant d’UVOTec. Sur le reste des commandes signées en début d’année, quatre convoyeurs seront installés courant mai dans l’entrepôt clermontois d’une enseigne de magasins discount d’articles d’équipement de la maison, de la personne et d’épicerie, et les deux autres (un fixe et un à translation) font partie d’un ensemble de solutions de manutention (incluant des convoyeurs motorisés) qu’UVOTec va installer d’ici la mi-mai en entrée d’entrepôt chez un transporteur spécialisé dans les livraisons express. JLR

À la tête d’une quasi-trentaine de grands magasins dans l’Hexagone, et de sites e-commerce, le Groupe Printemps annonce le recrutement de David Herrenschmidt, qui devient son nouveau directeur général des opérations (et membre du Comex). A ce titre, ses responsabilités couvrent à la fois la logistique et les systèmes d’informations, mais aussi les opérations magasins et la sécurité. Il succède à ce poste à Olivier Schaeffer, qui l’aura occupé près de 3 ans jusqu’en février dernier, avant de rejoindre le cabinet de conseil Supply Chain Socratiz, en tant que senior partner. Ingénieur de formation (INP-ENSIACET à Toulouse), avant un master SC de Dauphine, David Herrenschmidt a effectué tout son parcours dans les opérations au sein d’acteurs du retail. Il a d’abord exercé pendant dix ans au BHV, gravissant les échelons de la responsabilité d’exploitation en entrepôt jusqu’à sa direction, avant d’officier pendant 4 ans comme directeur des flux –membre du comité de direction– et notamment de développer le volet omnicanal. En 2015, il avait rejoint le groupe Galeries Lafayette comme directeur Supply Chain et Omnicanal, avant d’intégrer début 2018 le groupe Etam, d’abord comme directeur des projets, puis jusqu’à récemment en tant que directeur des SI et de la technologie. « Dans un monde où l'efficacité de la supply chain et des systèmes d'informations constituent des enjeux majeurs pour performer dans le secteur du commerce omnicanal, son parcours et l'expertise des grands magasins et du retail qu'il a développée constituent un atout majeur pour poursuivre et accélérer la transformation engagée du Groupe Printemps », souligne Jean-Marc Bellaiche, le président du Groupe Printemps, qui réunit les magasins de centre-ville éponymes et 9 sous son enseigne de mode urbaine Citadium, ainsi que 4 sites e-commerce (dont Place des Tendances). MR

La division Aftermarket de l’équipementier automobile allemand Mahle (pistons, cylindres, soupapes et systèmes de gestion de l'air) a équipé son entrepôt central de distribution de Schorndorf (à l’Est de Stuttgart) d’une flotte de 76 chariots Still, en location full service. Tous ces engins, chariots tridirectionnels en allées étroites MX-X, chariots rétractables FM-X, frontaux RX et gerbeurs EXV-SF, sont dotés de batteries Lithium-ion en différentes configurations (24 V pour le magasinage, 48 V pour les frontaux électriques et 80 V pour les « tridis »). L’avantage par rapport aux batteries traditionnelles, c’est qu’il n’y a plus d’extraction ni de manipulation à effectuer, les batteries restent sur le chariot durant la recharge qui s’effectue pendant la pause déjeuner et durant la nuit. Et cela a fait gagner un espace de stockage non négligeable sur la salle de charge existante de cet entrepôt de 43.000 m². JLR