Newsletter quotidienne n° 4058

L’évènement Vision NFC du NFC Forum qui s’est tenu la semaine dernière à Nice était consacré aux solutions simplifiant la mise en place du passeport numérique des produits (DPP), un sujet qui figure parmi les trois mesures clés de la proposition de règlement européen ESPR sur l’éco-conception pour des produits durables. Lequel devrait entrer en vigueur à partir de 2027 et s'étendre progressivement à de nombreux groupes de produits (articles de luxe, batteries de véhicules électriques, produits électroniques, mode, etc). C’est à cette occasion que l’éditeur marseillais KeeeX a dévoilé sa solution D3P (Digital Protected Product Passport), conçue pour la détection de présence et l'authentification d'un objet connecté à des fins de lutte contre la contrefaçon mais aussi de transition vers une économie circulaire. D3P permet de tracer n’importe quel objet en créant un lien bidirectionnel infalsifiable entre un fichier et le registre Blockchain sur lequel son historique sera enregistré. Rendue compatible avec l’étiquette NFC ST25TA-E sortie récemment chez STMicroelectronics, elle s’appuie sur la solution logicielle de traçabilité TraaaX de KeeeX, qui peut transformer n’importe quelle donnée ou document en un fichier numérique original traçable, vérifiable et transférable. « Nous combinons notre expertise logicielle avec la technologie de classe mondiale d'un leader des semi-conducteurs. De plus, avec la puce ST25TA-E, nous bénéficions d'un excellent moyen de diffuser notre technologie à l'échelle internationale. Nous partageons un ADN commun, cette volonté d'œuvrer pour la transparence, la traçabilité, la durabilité et la circularité des objets, matérialisée par notre solution unique », indique Cyprien Veyrat, directeur général adjoint de KeeeX. Concrètement, une simple lecture sans contact de la puce d’un produit à l’aide d’un smartphone donne accès pour le grand public à des informations du passeport numérique de l’objet (origine, composition, mode d'emploi, garanties, historique, entretien, consignes de recyclage, etc.), et aux acteurs autorisés de la supply chain à des informations complémentaires, via une appli dédiée (chaîne d'approvisionnement, entretien, réparation, recyclage). On notera que KeeeX, qui fête cette année ces 10 ans, fait partie des startups et scale-ups accompagnées par l’incubateur-accélérateur Zebox du groupe CMA CGM. JLR

Avec 356.000 m² commercialisés, ce 3^ème trimestre marque un point bas depuis 10 ans et un retrait de -41% par rapport à la moyenne quinquennale, dans un « environnement encore peu propice aux signatures », relève le dernier point marché d’Arthur Loyd Logistique. Les 67 transactions enregistrées depuis janvier totalisent à peine plus d’1,5 M de m² placés, dont 50% hors dorsale avec la montée en puissance des régions périphériques à l’Ile-de-France. « Les utilisateurs n’ont plus peur de s’éloigner des bassins historiques pour peu que l’offre soit qualitative et attractive », note Didier Terrier, le directeur associé d’ALL. Le contexte se voit aussi marqué par le poids croissant des prestataires, preneurs de 56% des surfaces, tandis que les grands chargeurs comme la grande distribution ou les grossistes s’avèrent moins actifs. Quant à un relais éventuel des industriels, « Attention aux effets d’annonce, prévient Didier Terrier. Le lien entre réindustrialisation et part de marché importante des industriels dans la demande placée logistique est difficile à établir et encore trop prématuré ». Mais le chiffre qui détonne le plus concerne le stock accumulé, avec 2,8 M de m² vacants et immédiatement disponibles au 1^er octobre, soit +51% en trois mois. Un record qui renvoie au 2^ème trimestre 2020, au plus fort de la crise covid, note ALL, qui ne se veut pas trop alarmiste tout en prévoyant qu’1,3 M de m² devraient s’y ajouter dans un délai de six mois. L’impact sur les valeurs locatives ne s’est pas fait attendre, avec un loyer moyen « équivalent à l’atterrissage 2023 » de l’ordre de 55€ du m². « Dans les secteurs abondants en offre, où la compétition est moins forte, le rapport de force est plutôt à l’avantage des utilisateurs », relève Didier Terrier, mentionnant la réapparition dans les négociations à l’entrée de périodes de franchise de loyer. Mais les disparités géographiques restent notables, selon lui : « La partie sud de la dorsale continuant de fonctionner à flux tendu, il n’est pas exclu que l’évolution des loyers y retrouve sa frénésie d’antan ». On notera qu’à l’échelle de 2024, ALL table sur un total à peine supérieur à 2 M de m² placés sur le marché français, soit le niveau plus faible sur une décennie. MR

Pas de temps mort dans la chasse aux émissions de CO₂ chez Sterne. Le prestataire transport et logistique vient de dévoiler ses objectifs en la matière dans la 2^ème édition de son document de déclaration de performance extra-financière (DPEF), désormais baptisé Rapport de Durabilité. L’ambition de la société à mission est de réduire de 42% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) sur les Scopes 1 et 2 à horizon 2030. À cette même date, celles de son Scope 3 doivent baisser de 25%. Pour atteindre ces objectifs validés par l’organisme SBTi (Science-based Targets Initiative), elle compte développer la mutualisation de flux, renouveler sa flotte avec des véhicules plus respectueux de l’environnement, accélérer l’adoption de programmes de compensation carbone, et réduire la consommation énergétique de ses bâtiments. En immobilier, ses choix portent déjà systématiquement sur des installations certifiés Breeam Very Good ou HQE. « L’énergie consommée par nos entités est d’origine renouvelable à plus de 53% sur 2024 et l’objectif du groupe est de réduire sa consommation énergétique de 40% à horizon 2030 », souligne le groupe Sterne. L’entreprise souhaite en parallèle favoriser le recours à des emballages durables pour ses livraisons, son recours à des contenants réutilisables (caisses polypropylènes standardisées, sacoches, etc.) ayant permis d’éviter de produire 56t de déchets en 2023 (vs. 2,4t en 2022). Concernant ses propres déchets, elle vise un taux de recyclage de 90% d’ici 2030. AD

De nouvelles solutions d’automatisation sont appelées à être proposées par Toyota Material Handling Group et Toyota Advanced Logistics Group. Toyota Industries Corporation, la maison-mère de ces pôles d’activité dédiés respectivement aux équipements de manutention (Toyota, Raymond, BT, Cesab et Tailift) et à l’intégration de systèmes automatisés (Toyota L&F, Bastian Solutions, Vanderlande, Viastore), a annoncé la prise contrôle de Gideon. Basée à Zagreb, cette société édite une suite logicielle pour la localisation et le contrôle d’AMR et AGV alimentée par une IA propriétaire et de la vision 3D. Cet investissement doit simplifier le développement de nouvelles solutions de véhicules automatisés au sein de la société d’ingénierie japonaise en bénéficiant d’une standardisation et d’une réduction des délais de déploiement. « Gideon a développé des modules de vision qui permettent à des véhicules d’être autonomes et qui sont aisément déployables, souligne Norio Wakabayashi, directeur général de Toyota Industries Corporation. Autant de caractéristiques qui apporteront une valeur ajoutée à nos clients dans les années à venir ». AD

Déjà présent dans la région avec un bureau à Toulouse, Etyo a renforcé sa présence dans le Sud-Ouest en ouvrant un bureau à Bordeaux. Le cabinet de conseil a pour cela recruté Olivia Rivière en tant que senior project manager. Elle aura la responsabilité des projets de l’entreprise en Nouvelle-Aquitaine au niveau de ses activités de conseil/audit en immobilier (Etyo Real Estate), conseil en intralogistique/supply chain (Etyo Logistics Solutions), et conseil/audit en développement durable (Etyo Green Insight), et travaillera en partenariat avec Linda Tempestini, la responsable de la région Sud-Ouest chez Etyo. Pour réussir dans ses nouvelles fonctions, Olivia Rivière pourra s’appuyer sur son expérience en maîtrise d’ouvrage tant privée que publique. Ingénieure de formation, elle a débuté sa carrière comme technicienne au sein du bureau d’études chez Betom Group puis a occupé des postes d’ingénieure travaux chez Bouygues Bâtiment, cheffe de projets chez l’assistant à maîtrise d’ouvrage Theop et présidente-fondatrice de la société de conseil technique en immobilier Olcy. AD

Basée à Shreveport en Louisiane, la toute dernière plateforme Amazon (nom de code SHV1) vient d’entrer en service. Comptant 5 étages (sur une surface totale développée de 280.000 m²) avec à terme un effectif de près de 2.500 salariés, c’est l’une des plus vastes jamais déployées par le géant de l’e-commerce. Mais c’est aussi celle qui bénéficie de quasiment toutes les innovations robotisées et dopées à l’IA qu’il a développées au fil des années. A commencer par son système Sequoia de stockage (30 M d’articles) et de préparation de commandes, déjà déployé en 2023 dans son centre de Houston, au Texas, mais aussi les bras robotisés Robin (tri, lancé en 2022), Cardinal (placement des colis dans des rolls, lancé en 2022) et Sparrow (préparation de commandes, lancé en 2023 sur le centre de Richmond). Sans oublier Proteus, un AMR qui transfère les rolls chargés de colis vers les quais d’expédition. Selon Amazon, toutes ces innovations ont permis de réduire de 25% les temps de préparation de commandes et augmenté le nombre d'articles disponibles pour la livraison en J et J+1. L’e-commerçant souligne par ailleurs que ses sites robotisés nécessiteront 30% de plus de salariés dans les fonctions liées à la sûreté, à la maintenance et à l’ingénierie. JLR