La société française TOWT (TransOceanic Wind Transport) a franchi un cap depuis le retour au Havre de son voilier cargo Anemos, le 24 octobre, à l’issue d’un périple transatlantique via New York (voir NL 4032), Santa Marta en Colombie (où il a fait le plein de café pour l’entreprise Belco) et Québec. Après 13 ans d’activité d’affréteur, TOWT devient désormais officiellement une compagnie maritime à part entière, avec la caractéristique de réduire de 95% les émissions de CO₂ par rapport aux cargos traditionnels. Pour marquer le coup, cet impressionnant navire de 81 m de long, 15 m de large et 63 m de haut (avec une charge utile de plus de 1000 t, soit environ 1.000 palettes) a été baptisé lundi dans son port d’attache, en présence du maire du Havre Edouard Philippe, de Daniel Havis, le président du conseil de surveillance de Haropa Port, ainsi que de deux chargeurs pionniers, Belco et MMPJ (Martell Mumm Perrier-Jouët). « Avec Anemos, nous avons divisé par 10 le coût du transport à la voile, et ce qui était encore inimaginable il y a quelques mois va devenir une réalité dans un an ou deux » a déclaré Guillaume Le Grand, le président de TOWT. Car l’enjeu est maintenant d’augmenter fortement la cadence. Parti le 10 septembre du chantier naval Piriou au Vietnam, Artemis, le frère jumeau d’Anemos, vient de doubler le cap de Bonne Espérance et fait route actuellement sur le Brésil (avec dans ses cales notamment des boxes pour le compte d’Orange et du thé) avant de rejoindre Le Havre. Et les 6 suivants, sisterships identiques aux deux premiers, sont déjà commandés à Piriou Vietnam (voir NL 3976). La construction du troisième navire a d’ailleurs démarré. Il s’appellera Atlantis et devrait être opérationnel dans un an et demi. « L’objectif est d’exploiter nos huit navires à la mi-2027 pour proposer des départs hebdomadaires Le Havre New York et mensuels vers les DOM » annonce fièrement Guillaume Le Grand. JLR