Newsletter quotidienne n° 4074

Engagé en novembre 2022, le plan stratégique Carrefour 2026 vise notamment à augmenter fortement l’activité de la marque de distributeurs (MDD) de l’enseigne, en la faisant passer de 33% du chiffre d’affaires alimentaire (en 2022) à 40% en 2026. Pour l’aider à atteindre cet objectif, Carrefour s’est lancé dans l’implantation et l’animation d’un processus S&OP (Sales & Operations Planning) permettant de réconcilier les plans de vente avec les capacités opérationnelles de ses fournisseurs de MDC (Marques de Carrefour). Côté outil, le groupe a opté fin 2023 pour la solution d’EPM (Enterprise Performance Management) de l’éditeur nantais Ganacos, dont la mise en oeuvre a démarré dès janvier 2024. « En s’appuyant sur une méthode de travail agile, Ganacos nous a permis de déployer en 6 mois notre outil de pilotage S&OP. Les équipes Supply Chain MDC Carrefour utilisent l’outil depuis le début de l'année et peuvent désormais réaliser des prévisions moyen/long terme afin de travailler par anticipation avec nos fournisseurs et mieux sécuriser nos volumes. Nous gagnons aussi beaucoup de temps dans la collecte et l’analyse des données de pilotage Supply Chain » a déclaré Maud Delambily, directrice des Opérations S&OP Europe chez Carrefour. La plateforme de planification collaborative consolide les données des différentes directions (Commerciales, Marketing Marchandises, Supply Chain, Finance, Achats) et établit des prévisions (via Ganacos AI) qui sont enrichies par les Demand Planner. Elle permet également d’élaborer des scénarios alternatifs, en fonction de l’analyse des risques et des opportunités. « Pour Ganacos, il s’agit d’une double grande première : Carrefour est notre premier client en grande distribution mais aussi notre premier client du CAC 40 » nous a confié Antoine Guéguen, le directeur des opérations de Ganacos. JLR

Ganacos est exposant sur Supply Chain Event 2024, Stand F24

Groupe Deret, qui a notamment racheté Log’S en 2022, nourrit de très forte ambitions de développement dans les 5 années qui viennent. Son plan stratégique « Moov Up 2030 », que sa directrice générale Lina Deret a présenté récemment aux quelque 200 managers du groupe, prévoit un doublement du CA actuel (environ 500 M€) pour atteindre le seuil de 1 Md € en 2030. En revanche, le groupe familial orléanais n’est pas encore très disert en ce qui concerne les moyens d’y parvenir. Les trois principaux axes de développement sont 1/ le renforcement des marchés et services historiques du groupe (le transport et la logistique, mais aussi le conditionnement primaire et secondaire, l’immobilier et l’activité hôtelière à travers sa filiale CapHotel), 2/ la conquête de nouveaux secteurs « nécessitant de l’excellence opérationnelle et des innovations », sans plus de détails, et 3/ l’expansion à l’international. Là non plus, pas d’autres indications pour le moment, hormis la volonté de renforcer sa présence au Maroc, notamment sur l’activité CapHotel, et une stratégie d’accompagnement des clients existants de Deret, Log’S et Logtex dans d’autres pays (dont l’Espagne, la Belgique ou le Portugal, selon nos informations). A noter en outre que la RSE constitue un pilier central de ce plan stratégique, en ligne avec la toute nouvelle raison d’être de Groupe Deret : « se dépasser chaque jour pour une performance durable qui assure la sérénité de tous ». « Cette entreprise, fondée par mon grand-père et développée par mon père, est devenue au fil des années une entreprise reconnue pour son savoir-faire et son niveau d’excellence. Aujourd’hui, au sein de Groupe Deret, nous gardons le cap sur l’un de nos objectifs principaux : la satisfaction de nos clients et l’épanouissement de tous les collaborateurs et collaboratrices au quotidien » souligne Lina Deret. D’autres éléments plus concrets au sujet de Moov Up 2030 devraient être communiqués dans le courant de 2025. JLR

Afin d’encourager l’utilisation de colis réutilisables chez les e-commerçants, Raja a signé un accord de distribution avec la start-up danoise RE-ZIP sur la Belgique, les Pays-Bas et la France. Créée en 2018 et basée Aarhus, RE-ZIP propose des boîtes en carton qui peuvent être utilisés jusqu’à dix fois grâce à un système retour associant les opérateurs postaux. Après réception des cartons, les consommateurs scannent leur QR code via une application mobile puis les plient et les déposent dans une boîte aux lettres ou un point service (La Poste en France, BPost en Belgique, PostNL aux Pays-Bas). L’entreprise postale les renvoie alors à Raja, le distributeur français d’emballages, de fournitures et d’équipements pour entreprises s’assurant de leur bon état avant de les remettre en vente. Simple d’utilisation, la solution s’intègre aux plateformes e-commerce grâce à des plugins, avec la possibilité d’ajuster les paramètres des produits éligibles aux envois. Les e-commerçants bénéficient par ailleurs de rapports détaillés sur les économies d’empreinte carbone réalisées. « Notre accord avec RE-ZIP est un pas significatif vers le réemploi dans l’emballage e-commerce, souligne Catherine Cambier, membre du Comex du groupe Raja en charge de son pôle emballages et équipements industriels. Il s’agit de proposer une alternative concrète aux boîtes d’expédition à usage unique, dans le sens voulu par l’Union européenne. C’est aussi un retour aux sources pour Raja, qui s’est d’abord fait connaître pour ses cartons de réemploi ». AD

Jeune pousse française, DFYA participera pour la première fois à Supply Chain Event (12-13 novembre, Pavillon 5.2 à Paris Expo Porte de Versailles). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette startup semble être plutôt bien née. DFYA (Digital For Your Agility) a été incubée au sein du programme Kedge Entrepreneurship de la Kedge Business School, a intégré le programme des startups de Microsoft et a été lauréate du concours French Tech en Arabie Saoudite en 2023. Avec face à elle quatre concurrents (voir NL 4072), elle tentera sur Supply Chain Event de décrocher le Start-Up Digital Supply Chain Award avec MyExobrain. Il s’agit d’une solution prépackagée et configurable basée sur les meilleures pratiques de l’industrie qui vise à simplifier et automatiser la gestion des approvisionnements, des stocks et de la distribution. « Ce copilote digital réduit la charge de travail manuel, notamment sur Excel et les reportings, qui peuvent représenter jusqu’à 50% du temps des équipes supply chain, illustre Arnaud Morvan, le cofondateur de DFYA. Son objectif est de libérer ces équipes de tâches routinières pour qu’elles se concentrent sur des activités à plus forte valeur ajoutée, comme la gestion proactive des risques et l’optimisation des processus ». Grâce à des techniques avancées d’intelligence artificielle, la solution identifie automatiquement et dynamiquement les meilleures actions à entreprendre, en utilisant des simulations et des arbres de décision. Selon les contraintes de stock, de délai, de coût et d’impact CO₂, MyExobrain identifie par exemple les commandes clients à prioriser, les déploiements de stock à ajuster, les rééquilibrages de stock à faire, la production à accélérer et les recours possibles à des fournisseurs alternatifs. Toutes les actions et décisions sont enregistrées, permettant d’améliorer en continu les pratiques de l'entreprise et de suivre en temps réel l'impact financier et environnemental de chaque action opérationnelle. AD

A voir sur le stand H19

En passe de doubler son nombre de sites logistiques dans l’Hexagone, porté à 35 avec l’acquisition d’un portefeuille en bouclage d’ici fin décembre (voir NL 4045), l’investisseur et développeur immobilier d’origine belge Montea a étoffé en octobre son équipe française avec le recrutement en tant qu’asset manager de Nastasia Dabala, en provenance de Prologis. Au sein de cette équipe Montea France dirigée par Luc Mérigneux, et en lui rapportant directement, elle sera justement en charge de la gestion de l’ensemble du patrimoine hexagonal, en prenant notamment la responsabilité des relations « bailleur-preneurs », la supervision du Property Management ainsi que l’optimisation et la valorisation des actifs. Trentenaire diplômée en droit immobilier et droit de l’environnement de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Nastasia Dabala a débuté son parcours professionnel comme juriste chez LPA-CGR Avocats au département Environnement, avant de rejoindre Prologis en 2019, d’abord comme ‘environnemental associate’, puis manager Construction, et enfin de l’été 2022 à cette rentrée comme manager ‘Real Estate & Customer Experience’. Pour mettre en perspective ce développement hexagonal dans la trajectoire du groupe, on notera que le groupe Montea vient d’annoncer que son portefeuille immobilier locatif européen a dépassé les 2 M de m² à la fin du 3^ème trimestre, et vient de franchir le seuil des 100 sites, répartis entre la Belgique, les Pays-Bas, la France et l’Allemagne (suite à l’acquisition de son premier entrepôt sur le port d’Anvers). MR

Dans le cadre de l’accord qu’il a scellé à la fin de l’année dernière avec le roboticien Boston Dynamics (voir NL 3883), le 3PL Arvato a déployé deux exemplaires du robot Stretch dans son nouvel entrepôt de 90.000 m² ouvert à Louisville (Kentucky). Opérationnel depuis le début de l’année (voir NL 3916), celui-ci effectue des opérations de stockage, préparation de commandes et transport pour le compte de deux entreprises technologiques (dont l’une est Microsoft). Stretch y est utilisé pour assurer le déchargement de camions et de conteneurs, prélevant tous types de cartons via un bras articulé doté de ventouses. Les colis sont déposés sur un convoyeur qui les transfère vers les zones de palettisation ou de préparation de commandes. « La solution nous permet d’être constant dans notre productivité et de disposer de capacités de traitement supplémentaires là où nous en avons besoin, souligne Rachael Miller, directrice des opérations de Louisville chez Arvato. Nous pouvons en outre l’utiliser pendant les heures creuses. Un seul opérateur est nécessaire pour permettre l’accès du robot au camion ou au conteneur ». Stretch sera déployé sur d’autres sites du prestataire aux Etats-Unis et en Europe. AD