Newsletter quotidienne n° 4094

Sous le titre « Inspirer, oser de nouveaux modèles vers une supply chain frugale et désirable », les Rencontres internationales de la Supply Chain (RISC) ont réuni hier plus de 300 personnes à Paris, dans les salons Hoche, sous l’égide de France Supply Chain. Pour ouvrir ce grand évènement, dont la précédente édition datait d’il y a 5 ans (voir NL 2949) quand l’association s’appelait encore l’Aslog, son président Yann de Feraudy a rappelé ce qui selon lui constituait les grands enjeux actuels de la Supply Chain : la résilience, la durabilité, la révolution technologique, la guerre des talents, et la visibilité de bout en bout. « J’appartiens à une génération qui pendant 40 ans a optimisé les supply chains verticales sans jamais tenir la comptabilité sur l’impact environnemental » a-t-il reconnu, comme pour souligner l’importance vitale des chantiers actuels autour de la décarbonation et de l’économie circulaire. Après une très brillante intervention de l’économiste Philippe Dessertine (voir brève suivante), une table ronde était justement consacrée aux prérequis de l’économie circulaire, avec Schneider Electric, Citwell, GXO et Carbios, un pionnier dans l’industrialisation de technologies biologiques pour le recyclage des plastiques et des textiles synthétiques. Il en ressort que c’est la data qui permettra de faire passer le circulaire à l’échelle, et que beaucoup de choses devront être repensées. Cela va de l’écoconception adaptée au futur démantèlement des produits (Schneider Electric a lancé un plan de formation mondial sur le sujet) jusqu’au processus S&OP, un point clé du pilotage de la rentabilité, qui devra prévoir la quantité de produits susceptibles de devenir usagés chez les clients et les capacités pour les collecter, les remettre en état et les reconditionner, via un écosystème dans lequel devra s’organiser un nouveau partage de la valeur. A noter également lors de cette journée RISC 2024 une belle innovation : la possibilité d’échanger directement avec les membres des différents Labs Digital & Technologies (Grille de maturité digitale, IA générative, Retour du S&OP, Traçabilité, Intralogistique, Calcul de CO₂) dans l’espace Kiosques. (voir suite) JLR

C’est l’économiste Philippe Dessertine qui a donné le ton de la journée hier lors des Rencontres internationales de la Supply Chain (voir Une), en parlant de la migration de la valeur opérée par les entreprises de la Tech : à elles seules, les « Sept Magnifiques » que sont Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla représentent une valorisation boursière hallucinante de quelque 17.000 Mds $. « L’économie américaine tient par la tech. Pour créer de la valeur, il faut arrêter de regarder dans le rétroviseur » annonce-t-il. Parallèlement, le monde vit un grand changement de modèle économique, au fur et à mesure que l’humanité prend de l’âge et que les ressources se raréfient : nous allons consommer de plus en plus de services et de moins en moins de produits. Selon lui, avec le Big Data et l’IA, nous voilà déjà rentrés dans une ère d’hyper innovation dans laquelle les très grosses structures, peu flexibles et peu réactives, sont condamnées à disparaître. Place donc aux entreprises de petite taille, très innovantes et reliées entre elles sous forme de réseau, mais également très impactées par la notion de risque. Dans cette période d’horizontalité, par opposition à la verticalité de l’ère industrielle que nous avons connue, le rôle de la Supply Chain collaborative sera plus que jamais crucial. JLR

Le promoteur-gestionnaire d’actifs d’origine allemande Garbe Industrial Real Estate a entrepris une plateforme logistique de 27.000 m² à Pléchâtel, à une trentaine de km au sud de Rennes, dont la construction a été lancée le mois dernier par le contractant général Idec. Confiant dans le potentiel de la zone et l’attractivité de ce projet, Garbe le réalise en blanc, la commercialisation ayant débuté avec un horizon de livraison au 2^nd semestre 2025. On notera que ce développement s’inscrit dans le partenariat annoncé début septembre entre cet acteur pan-européen fondé il y a 25 ans (10 Md€ d’actifs sous gestion aujourd’hui) et un fonds du géant américain BlackRock, dans le cadre d’une JV qui a aussi engagé un projet de 70.000 m² à Salzgitter, au centre de l’Allemagne. Pour la future plateforme bretonne, les équipes d’Idec ont étroitement collaboré avec Garbe afin d’optimiser le projet, pour veiller à la divisibilité de ce programme comptant 4 cellules de stockage, susceptible d’accueillir un ou deux locataires-exploitants (avec la possibilité de mise à disposition anticipée pour l’installation de racks), ou pour l’exemplarité de sa démarche environnementale, qui vise une certification Breeam Excellent. Au-delà de l’emploi de matériaux respectueux de l’environnement ou de la qualité de l’aménagement paysager, l’accent sur la réduction de l’empreinte écologique s’illustre par l’installation d’une pompe à chaleur et de panneaux photovoltaïques sur 100 % de la toiture, en s’appuyant sur les expertises en la matière du Groupe Idec. MR

Le distributeur marmandais Wendel, spécialisé dans les produits de carrelage, sanitaire et chauffage, a augmenté cet été la capacité de sa plateforme logistique de Samazan, dans le Lot-et-Garonne, suite à une extension de 1.800 m² qui porte sa surface totale à 7.300 m², avec 2.482 emplacements palettes supplémentaires. L’opération a été motivée par l’ouverture de nouvelles agences Wendel ces dernières (une dizaine désormais dans la région Sud-Ouest), ainsi que par l’essor de son activité e-commerce qui vient d’être intégrée dans l’entrepôt en octobre. La zone dédiée à ce volet e-commerce bénéficie d’ailleurs d’un espace de stockage et de picking installé en mezzanine pour la préparation de petits colis, et d’un espace réservé aux professionnels venant récupérer leurs commandes effectuées en ligne. L’entreprise familiale en a profité pour optimiser ses processus intralogistiques et installer 6 lignes de préparation, sur lesquelles les préparateurs de commandes seront bientôt équipés de tablettes tactiles. Par ailleurs, la nouvelle version de son ERP maison, Gendev (développée par le président actuel Philippe Wendel, petit-fils du fondateur), intègre désormais l’entreposage dynamique qui indique aux opérateurs le meilleur emplacement selon les dimensions et le poids de la palette lors de sa réception. Dotée de 6 quais de chargement, la plateforme est recouverte sur 30% de sa toiture par des panneaux solaires. À noter enfin que deux exosquelettes (des harnais de posture Hapo de Ergosanté) sont à disposition des opérateurs pour la préparation de commandes sur la partie carrelage. JLR

Une bonne année après avoir changé d’actionnaire majoritaire avec l’entrée au capital de la société d’investissement Hg (voir NL 3817), Nomadia a recruté Maxime Dubois comme nouveau CEO. Il succède à Fabien Bréget, le fondateur de cet éditeur français de solutions SaaS de mobilité intelligente pour professionnels itinérants (commerciaux, techniciens, chauffeurs-livreurs, etc.), qui propose aussi depuis l’an dernier une plateforme DMS (voir NL 3756). Le rôle de Maxime Dubois ? Poursuivre la trajectoire de croissance de l’entreprise en France et à l’international, Nomadia comptant déjà 4.000 clients et 200.000 utilisateurs dans le monde avec des bureaux en Allemagne, Italie et Suisse, ainsi qu’aux États-Unis, en Inde et en Chine. Pour cela, Maxime Dubois pourra capitaliser sur son expérience acquise auprès de grands groupes technologiques internationaux ces vingt dernières années. Avant de rejoindre Nomadia, il officiait comme vice-président Europe du Nord chez Salesforce, après avoir notamment exercé chez l’éditeur VMware comme responsable des ventes réseaux/sécurité, chez Apple comme chargé de ventes grands comptes, ou chez Cisco Systems en gestion de comptes multinationaux. En tant que CEO de Nomadia, sa feuille de route est de continuer à investir massivement dans les produits et fonctions supports pour accompagner au mieux les clients dans leurs enjeux de croissance, d’efficacité opérationnelle et d’impact environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). AD

Sur son activité dédiée au secteur de la santé, Kuehne+Nagel a ouvert un nouvel entrepôt de cross-dock à Budapest, en Hongrie. A température dirigée (2/8°C et 15/25°C) et conforme aux nouvelles pratiques de distribution de produits de santé (Good Distribution Practice, ou GDP), cette installation de 2.000 m² vient compléter la plateforme luxembourgeoise du prestataire. Elle est destinée à fonctionner en mode groupage pour permettre d’améliorer les services de collecte et de distribution en Hongrie et dans les pays voisins, notamment la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, la Croatie, la Serbie, la Bosnie, la Roumanie, la Grèce et la Bulgarie. « En raison de la nature sensible et hautement réglementée des produits healthcare, les entreprises ont d’abord hésité à passer d'un service de transport complet à un service en mode groupage, souligne Joerg Woyke, global head road logistics healthcare chez Kuehne+Nagel AG. Nous avons toutefois gagné leur confiance en démontrant que nos services LTL répondaient aux mêmes normes de qualité rigoureuses tout en offrant un bon rapport coût-efficacité. Comme la demande pour ces services augmente, nous renforçons donc notre réseau ». AD